On ne peut pas contrôler les comportements de l'autre, celui qui boit trop, celui qui prend trop de drogues, celui qui joue ses paies et celles à venir... On ne peut pas contrôler leurs émotions, les choix qu'ils prendront. On ne peut pas contrôler leur vie. Les gens, les accros que nous aimons tant font ce qu'ils veulent et ils changeront leur fusil de bord que quand ils seront prêts, pas avant. Ils font ce qu'ils doivent faire pour calmer leurs besoins de consommer, leurs désirs de s'évader. Et peu importe si nous souffrons à les voir se noyer, ils consommeront quand même. Encore et encore!

On ne change pas les gens et surtout pas, ceux qui sont brisés par leur consommation. J'en sais quelque chose, croyez-moi! Je visite mon frère aîné à toutes les semaines. Mon frère vit dans une grande maison où habite bien des gens qui tout comme lui, sont brisés d'avoir trop consommés. Peu importe le fruit de leur évasion, ils ont réussi à s'enterrer très profondément dans leur problématique. Pour eux, il est trop tard. Ils sont pour la plupart, âgés entre 5? et +.

L'autre jour, je les regardais manger et je trouvais qu'ils se ressemblaient. Leur visage sont de pierre. Leur regard est d'une grande froideur. Ils sont méfiants. Ils ont faim, ils mangent et ce, sans penser aux autres. Ils n'ont pas de compassion. Ils vivent dans leur zone froide où chacun est solitaire vivant dans sa bulle de ruines. L'amitié ne fait pas partie de leurs besoins d'être.

Et vouloir les contrôler, serait une illusion mais aussi du délire. Ce sont des redoutables, ils avancent leur vie, les mains vides sachant très bien qu'ils la quitteront le coeur froid. Il ne faut surtout pas chercher à les changer car ils nous en voudraient.

Quant à mon frère qui mangeait loin d'eux, n'étant pas capable de les supporter, ne pouvant pas se supporter lui-même. Pour lui, je sais que je n'obtiendrais pas de changement souhaitable. Donc, je dois accepter que je n'ai pas de contrôle sur sa vie.

C'est parfois difficile à accepter mais j'ai compris que ce n'est pas ma lutte. Et pour ces raisons, les résultats que j'ai obtenus sont bons. Je le laisse vivre sa vie et ce, sans chercher à le changer.

En marchant, presque miraculeusement, il m'a dit «je ne savais pas que c'était si bon d'avoir une soeur!»

Ouf! le détachement d'amour goûte bon. Je l'aime toujours mais j'apprends à m'occuper de moi-même. Et pour ça, il m'aime!

Qu'en pensez-vous? Vivez-vous un détachement d'amour qui goûte bon?

J'attends vos commentaires!