Tu aurais fêté tes 24 ans le 16 avril 1984. Faux pas, mauvais choix, d’autres ont choisi de décider de ta fin.

Une mention dans le journal local annonçait l’incendie dans lequel tu as pris ton dernier souffle. Tu étais une personne sans nom, sans fort statut, né à Montréal au Québec, alors pourquoi souligner ta mort qui cachait bien des secrets.

Dans l’impuissance, je continue d’essayer de faire ton deuil mais l’injustice me dévore. Intelligent, travaillant, sociable, tu nous interpellais par ta générosité d’être.

Et tout comme moi, tes poches étaient vides de tendresse et remplies de blessures en provenance de notre chère mère qui est toujours piégée dans ses dépendances.

Une fois de plus, j’arrête le temps pour dessiner ma frustration dans mes chaussures de sœur. Douleur, souffrance morale, détresse du cœur, tangiblement j’essaie de te laisser partir pour toujours.

Je ne peux venger tes injustices mais j’espère qu’à quelque part, Dieu lira ce billet. Arrête de te crisper dans ton malheur et souviens-toi que la mort est un gain.

Goûte le silence qui nous unit. Je crois sincèrement qu’au bout du désespoir, se trouve un pont que tu traverseras pour enfin dormir dans l’ombre de ta jeunesse et trouver ton repos.

Dans ta grandeur, aide-moi à enterrer ma colère pour qu’enfin je puisse faire mon deuil et me souvenir de la beauté de nos souvenirs.

Lee (Louise Fréchette)

Sous le signe de la co-dépendance, je grandis et je comprends, que tout ce qui vit, meurt un jour. Nous nous reverrons.