Pensées 15 décembre 2017

Bonjour à toutes et à tous

Plusieurs d'entre nous se sentent coupables s'ils ne font pas quelque chose pour ne pas avoir pu régler leur problème avant qu'ils ne dégénèrent en catastrophe. Être incapables de lâcher prise et de vivre du détachement, ce n'est pas la même chose. Pour nous, c’est impossible de lâcher prise puisque nous n’avons pas prise sur quoi que ce soit. Souvent parce que nous n’avons pas de solutions immédiates dans des situations de crise, nous nous inquiétons, nous tournons en rond, nous doutons de nous-mêmes. Malheureusement, la plupart du temps le problème reste sans solution parce que les méthodes que nous utilisons pour le solutionner ne fonctionnent pas. Le refus de laisser aller cette illusion de prise et de se détacher nous empêche de découvrir de nouvelles méthodes pour solutionner nos problèmes.

Souvent ce que nous croyons être un problème, ce n'est qu'un symptôme d'autre chose. La peur de l’engagement est peut-être le fruit d'une croyance inconsciente comme croire que l’amour est une sorte de sentence de prison à vie ou qu'une relation implique de la dépendance affective. Nous ne pouvons faire face à une peur car elle est irrationnelle et encore moins bien la contrôler. Nous pouvons par contre passer à l'action même si nous avons peur. « Donnez-moi... le courage de changer les choses que peux… » Afin de solutionner définitivement une peur, il est nécessaire d'identifier et de changer les croyances quelquefois conscientes mais surtout inconscientes qui la génèrent. La même chose peut se produire avec le doute, l'inquiétude et les autres blocages et résistances dans notre vie. La psychologie émotivo-rationnelle suggère de changer les croyances conscientes & inconscientes qui produisent nos peurs. C’est comme tenter de fermer le robinet devant ce débordement émotif que nous ne pouvons pas contenir. À qui avons-nous demandé le courage de changer ? « L'histoire a démontré que la foi est synonyme de courage. » ( Les Alcooliques Anonymes, 4e Éd. chap.5 Notre Méthode, page 77 ) Voir à la fin l’histoire de Charles Blondin — La vraie foi.

Ces fausses croyances ne sont pas à l'origine de notre situation de crise. Pour certaines personnes le détachement, c'est accepter ce qui se passe dans leur vie. Pour d'autres, la réponse ou l'art de se détacher, c'est de pardonner. Pour encore d'autres, c'est d'avoir confiance en Dieu, tel que chacun de nous Le conçoit et dans ce qu'Il veut réaliser à travers chacun de nous. Enfin pour plusieurs, c'est de croire en soi, en sa force de volonté, en son libre arbitre et ça, ça peut être fatiguant, même épuisant.

Le détachement manque son coup quand il s'agit de renoncer à quelque chose d'important pour nous. Nous ne pouvons vraiment renoncer à nos rêves, à nos désirs et à nos besoins. Lorsqu’une personne a un grand nombre de peurs et de blocages face à la réalisation de ses rêves, désirs et besoins, elle va seulement refuser de changer afin de ne pas avoir à faire face à cette montagne de peurs et de blocages. Malgré que plusieurs d’entre nous veulent changer des choses dans notre vie et en même temps, nous avons parfois peur de passer à l’acte. Le défaitisme se manifeste alors par des expressions comme « À quoi ça sert » — « Je n'y arriverai jamais ! » — « Je ne peux rien y faire » — « Ça ne marchera pas de toutes façons ». Est-ce que c'est du détachement ou de la résignation, du retrait, de l'apathie ? Est-ce que notre Ps est vraiment à la hauteur de réaliser ces changements ?

Nous avons découvert à travers notre cheminement que le passé est quelque chose de fini, coulé dans le béton. Nous n'y avons plus accès. Le pardon et le détachement sont tous les deux nécessaires. Il est possible de nous détacher de qui ou de quoique ce soit avec amour plutôt que d’essayer de changer ce qui ou ce quoi que ce soit. Notre ressentiment n’est là bien souvent que pour nous amener à prendre soin de nous-mêmes avec amour et pardon. Nous pouvons ainsi nous détacher de presque n'importe quelle obsession concernant les gens, les endroits, ou les choses, si telle est Sa volonté. Nous changer est un si grand défi que cela occupe notre Puissance supérieure à temps plein.

Merci la Vie !!!
Gilles

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Durant un certain temps, la Troisième Étape est restée hors de ma portée. Comment pouvais-je confier. ma volonté et ma vie aux soins d'une Puissance Supérieure ? J'essayais consciencieusement, mais je reprenais toujours tout en main. J'étais terrifié à l'idée de ne pas avoir le contrôle. Je trouvais difficile de croire que ma Puissance Supérieure serait là pour moi si je lâchais prise complètement. Je me suis demandé à maintes reprises ce que je ressentirais si je m'abandonnais entièrement et comment je le saurais si j'y parvenais ?
Récemment, un conférencier à une réunion Al-Anon l'a expliqué en des termes que je pouvais comprendre. Il a dit que confier notre volonté à Dieu est comparable à danser en couple. Si les deux personnes essaient de diriger, il s'ensuit beaucoup de confusion et très peu de pas de danse. Comme j'ai déjà enseigné à plusieurs couples à danser, je sais combien il peut y avoir de maladresse et d'opposition quand les deux partenaires cherchent à diriger. Mais quand le partenaire qui suit peut se détendre et laisser l'autre le conduire, le couple évolue aisément sur la piste de danse.

Pensée du jour
Si je perçois l'opposition de l'incertitude, du désespoir ou de la peur, je peux la considérer comme un signe que j'ai fait un faux pas. Je peux alors demander à Dieu tel que je Le conçois de m'aider à être un partenaire plus docile.

« Il n'y a aucune garantie que la vie se déroulera comme nous le voulons, mais le programme m'a montré que la volonté de Dieu est la seule voie ; il n'en tient qu'à moi de travailler avec Lui et de confier ma vie et ma volonté à Ses soins pour qu'Il me guide. » ... dans tous les domaines de notre vie

Al-Anon, Le Courage de Changer, 15 décembre, page 350

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Les nouveaux venus demandent souvent comment il est possible de se détacher de la personne alcoolique avec amour plutôt que d'essayer de la changer. Ma réponse est que je dois m'efforcer de prendre soin de moi-même avec amour. Je peux ainsi me détacher de presque n'importe quelle obsession concernant les gens, les endroits, ou les choses.
Me changer est un si grand défi que cela m'occupe à temps plein. Si c'était facile, je pourrais le faire aujourd'hui, et demain je pourrais commencer à essayer de changer l'alcoolique et le monde. Mais à la fin de la journée je n'ai pas tellement progressé dans ma propre amélioration, et encore moins dans l'amélioration de qui que ce soit d'autre. Quant à demain, si je peux me fier à ce qu'a été ma vie jusqu'ici dans Al-Anon, j'en aurai plein les mains uniquement à m'occuper de me changer moi-même. Je ne me décourage pas. La perfection ne m'a jamais tellement préoccupée puisque je sais que je ne peux pas l'atteindre. Au lieu de cela, je suis ravie des petits changements quotidiens que je peux apporter à mes attitudes et à mes actions. Je vois suffisamment de progrès pour continuer, comme une tortue. Je détecte parfois mon progrès en refaisant ma Quatrième Étape et en comparant les résultats à ceux de la fois précédente. J'écoute aussi ma Puissance Supérieure. Dieu me parle souvent par l'entremise de gens qui me disent combien j'ai changé et progressé.

Pensée du jour
Me changer, c'est un poste permanent à temps plein que je suis seul à pouvoir occuper.

« Je dois me servir d'une politique de non-intervention avec l'alcoolique et me concentrer sur mon amélioration personnelle. » Alateen - un jour à la fois, page 252

Al-Anon, De l’espoir pour aujourd’hui, 15 décembre, page 350

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N'importe quoi pour aider

Offrez-lui l'amitié et la possibilité de se joindre à notre groupe. Dites-lui que, s'il désire se rétablir, vous ferez n'importe quoi pour l'aider. Les Alcooliques Anonymes, page 87

Je me souviens de l'immense attrait qu'ont exercé sur moi les deux membres des AA qui étaient venus me voir en réponse à un appel de Douzième Étape. Ils m'ont dit que je pouvais moi aussi avoir ce qu'ils avaient, sans restriction, que je n'avais qu'à prendre moi-même la décision de me joindre à eux sur la route du rétablissement. Quand je tente de convaincre un nouveau de faire les choses à ma manière, j'oublie à quel point ces deux hommes m'ont aidé par leur ouverture d'esprit et par leur générosité.

Alcooliques Anonymes, Réflexions quotidiennes, 15 décembre, page 358

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15 décembre - Pensée A.A. pour aujourd'hui
Rendre service aux autres améliore la société. La civilisation disparaîtrait si chaque individu ne vivait toujours que pour lui-même. Comme alcooliques, nous avons une excellente occasion de contribuer au bien-être du monde. Nous avons un problème commun. Nous connaissons une solution commune. Nous avons une méthode sans pareille pour aider les personnes qui ont le même problème que nous. Quel monde merveilleux ce serait si chacun de nous admettait son plus grand problème, en trouvait la solution, et mettait le reste de sa vie, pendant ses moments libres, au service de ceux qui souffrent du même problème ! Nous aurions bientôt une société parfaite. Est-ce que j'apprécie à sa juste valeur l’occasion unique que j'ai de rendre service ?

Méditation du jour
Aujourd'hui peut être vécu avec le sentiment intérieur de l'union à Dieu qui ne vous inspire que de bonnes pensées, de bonnes paroles et de bonnes actions. Si parfois il y a de l'ombre dans votre vie et si vous êtes mal en train, rappelez­vous que ce n'est pas parce que Dieu s'est éloigné de vous, mais parce que vous avez oublié temporairement la présence de Dieu. Durant les jours gris de votre vie faites votre devoir, mais sachez que, celte période sombre passée, vous retrouverez la présence consciente de Dieu en vous.

Prière du jour
Je demande à Dieu de faire face avec courage aux jours sombres. Je demande d'avoir confiance que les jours heureux reviendront.

Vingt-quatre heures par jour, Hazelden, page 352

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PENSÉE DU JOUR
Aujourd'hui, j'accepterai mon passé. J'essaierai d'apprendre ce que je peux des expériences qui me font souffrir. Je me traiterai avec douceur, m'accordant le crédit des choses que j'ai faites sans insister sur celles que je n'ai pas faites. Avec ce que j'apprends de mes expériences, et par la volonté et la force de ma Puissance supérieure, j'essaierai de vivre une meilleure journée aujourd'hui et de préparer demain.

MÉDITATION DU JOUR
Aide-moi à accepter mon passé et à y puiser les leçons qu'il m'offre afin que je puisse continuer ma croissance émotive et spirituelle.

AUJOURD'HUI, JE ME SOUVIENDRAI
Les expériences pénibles ne sont pas honteuses, mais utiles pour mieux me connaître.

Émotifs Anonymes, Aujourd'hui Seulement, 15 décembre

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La joie du partage

« Il existe un principe spirituel selon lequel nous devons redonner ce que nous avons reçu de Narcotiques Anonymes, si nous voulons le conserver. En aidant les autres à rester abstinents, nous profitons de la richesse spirituelle que nous avons trouvée. » Texte de base, page 61

Il est arrivé souvent dans notre rétablissement que des gens partagent librement avec nous ce que d'autres avaient partagé librement avec eux. Peut-être sommes-nous là grâce à une Douzième Etape. Peut-être quelqu'un est-il venu nous chercher pour nous conduire à notre première réunion. Il se peut qu'on nous ait offert à dîner lorsque nous étions nouveaux. Nous avons tous reçu temps, attention et amour des autres membres. Nous avons peut-être alors demandé à quelqu'un : « Que puis-je faire pour vous rembourser ? » Et l'on nous a probablement suggéré de faire la même chose pour un nouveau lorsque nous en serions capables.
En restant abstinents et en nous rétablissant, nous avons envie de faire pour les autres ce qu'on a fait pour nous, et nous sommes heureux de pouvoir le faire. Si nous avons reçu le message alors que nous étions dans un hôpital ou une prison, nous pouvons faire partie du sous-comité HP de notre localité. Peut-être pouvons-nous être bénévoles à l'appel à l'aide de N.A. Ou, nous pouvons donner temps, attention et amour à un nouveau que nous essayons d'aider.
On nous a beaucoup donné dans notre rétablissement. L'un des plus grands cadeaux est le privilège de partager avec d'autres ce qui a été partagé avec nous, sans attendre de récompenses. C'est une joie de découvrir que nous pouvons être utiles aux autres, et cette joie est décuplée lorsque nous la partageons. Aujourd'hui, nous pouvons le faire généreusement et avec gratitude.

Juste pour aujourd'hui, j'ai beaucoup reçu dans mon rétablissement et j'en suis profondément reconnaissant. Je trouverai la joie d'être capable de partager aussi généreusement avec d'autres ce qu'on a partagé avec moi.

Narcotiques Anonymes, JUSTE POUR AUJOURD'HUI, 15 décembre, page 367

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Ne combats pas ton problème. Il y a une solution. Joseph Murphy

Quand je me bats contre un problème ou que j'essaie de lui résister, je ne fais qu'augmenter sa force et affaiblir mes chances de trouver une solution.
Si j'envisage un problème de façon constructive, je trouverai tout naturellement les démarches à faire pour m'en sortir. La pensée constructive, c'est de croire qu'une Puissance supérieure dirige ma destinée et qu'elle connaît toutes les réponses à mes questions. Quand je demande à Dieu de m'aider à solutionner un problème, je prends tous les moyens pour m'en sortir, sachant que chaque pas me rapproche de la solution.

Pensée du jour : Il n'existe aucun problème que je ne puisse soumettre à Dieu car Il possède une solution pour chacun d'eux.

Outremangeurs Anonymes, Aujourd'hui, 3e Éd., page 350

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« Je n'ai pas de raison de craindre de regarder en mon cœur et de noter, par écrit, ce que j'y trouve. » Aujourd'hui, page 178

Ce soir, je me perds dans un tourbillon d'activités inutiles. Pourquoi ? Qu'est-ce que je ressens ? De la COLÈRE. Et j'ai peur de la colère, parce que je m'en suis déjà servie par le passé pour blesser les autres et pour me faire du mal. Il me semble donc plus sûr de l'enfouir sous une activité quelconque. La colère. Est-ce que je peux la reconnaître et la vivre sans détruire les autres ou me détruire moi-même ? Bien sûr. Avec les Douze Étapes des OA et les outils, c'est possible. Je peux mettre ma colère par écrit et, ce faisant, découvrir les émotions plus fondamentales qu'elle dissimule, la frustration, l'anxiété et la perte de contrôle.
À mesure que j'écris, ma colère se dissipe. Je peux parler à mon parrain et à d'autres membres OA qui m'aideront à comprendre ma colère, à m'en détacher et à la confier à Dieu. Depuis mon arrivée chez les OA, je n'ai plus besoin d'avoir peur de faire face à ma colère et de mettre par écrit ce qu'elle me révèle. C'est ainsi que je peux la vivre de manière constructive.
Je peux avoir une relation honnête avec moi-même en reconnaissant la vraie nature de mes sentiments et en les mettant par écrit.

Outremangeurs Anonymes, Les voix du rétablissement, 15 décembre, page 350

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Pensée du jour
Rendre service aux autres améliore la société. La civilisation disparaîtrait si chaque individu ne vivait toujours que pour lui-même. Comme joueurs, nous avons une excellente occasion de contribuer au bien-être du monde. Nous avons un problème commun et nous connaissons une solution commune. Nous avons une méthode sans pareille pour aider les personnes qui ont le même problème que nous. Quel monde merveilleux ce serait si chacun de nous admettait son plus grand problème, en trouvant la solution et en mettant, dans ses moments libres, sa vie au service de ceux qui souffrent du même problème. Est-ce que j'apprécie à sa juste valeur l'occasion unique que j'ai de rendre service?

Méditation du jour
Aujourd'hui peut être vécu avec le sentiment intérieur de l'union à Dieu qui ne vous inspire que de bonnes pensées, de bonnes paroles et de bonnes actions. Si parfois il y a de l'ombre dans votre vie et si vous êtes mal en train, rappelez-vous que ce n'est pas parce que Dieu s'est éloigné de vous, mais parce que vous avez oublié temporairement Sa Présence. Durant les jours sombres, faites votre devoir et sachez qu'après cette période, vous retrouverez la présence consciente de Dieu en vous.

Prière du jour
Je demande à Dieu de faire face avec courage aux jours sombres. Je demande d'avoir confiance que les jours heureux reviendront.

Joueurs Anonymes, 15 décembre

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Vivre sans alcool

15 — Attention à la colère et au ressentiment
Nous avons déjà parlé de la colère dans cet ouvrage, mais vu l'ampleur des traumatismes qu'elle nous a causés, nous croyons que toute personne désireuse de solutionner un problème d'alcool doit y accorder une attention toute particulière.
Cet état, peu importe que nous l'appelions hostilité, ressentiment ou colère, est, semble-t-il, étroitement lié à l'intoxication, et probablement encore plus en ce qui a trait à l'alcoolisme. Par exemple, des scientifiques ont demandé à un grand nombre d'hommes alcooliques pourquoi ils s'enivraient, et une des réponses les plus courantes était : « C'est pour pouvoir dire à quelqu'un ma façon de penser ». En d'autres mots, ils trouvaient, quand ils étaient ivres, la force et la liberté d'exprimer une colère qu'ils arrivaient mal à manifester quand ils étaient à jeun.
On a supposé qu'il pouvait exister une réaction biochimique subtile non définie entre l'alcool et les changements physiologiques provoqués par la colère. Une étude expérimentale sur les alcooliques a révélé que les ressentiments peuvent déclencher dans leur système sanguin une condition inconfortable qu'une cuite pouvait dissiper. Un psychologue éminent a récemment émis l’hypothèse que les buveurs semblent aimer l'impression de pouvoir sur les autres quand ils sont sous l'influence de l'alcool. On a publié des données sur les liens étroits qui existent entre l'usage de l'alcool d'une part, et les attentats et homicides d'autre part. Dans certains pays, il semble qu'un bon nombre de ces crimes surviennent alors que, soit la victime, soit le criminel, (ou parfois les deux) se trouvent sous l'influence de l'alcool. Les viols, les querelles de ménage conduisant au divorce, les sévices sur les enfants, les vols à main armée, sont souvent commis au seuil de l'ivresse avancée.
Même ceux d'entre nous qui n'ont jamais agi de la sorte peuvent facilement imaginer la rage féroce qui peut amener certaines personnes à envisager pareille violence si elles sont suffisamment ivres. Donc, nous reconnaissons le potentiel de danger contenu dans la colère. Il fait peu de doute qu'il est normal de la retrouver de temps à autre chez la bête humaine. Tout comme la peur, la colère pourrait bien posséder certaines valeurs de survie communes à tous les membres de l'espèce appelée homo sapiens. L’indignation face à des notions telles la pauvreté, la faim, la maladie et l'injustice a sans aucun doute engendré des progrès dans de nombreuses civilisations.
Mais on ne peut nier non plus que les voies de fait et même les violences verbales résultant d'une colère excessive sont déplorables et peuvent causer des préjudices à la société comme telle, aussi bien qu'aux individus. C'est pourquoi plusieurs religions et philosophies nous exhortent à nous débarrasser de la colère pour parvenir à une vie plus heureuse.
Beaucoup sont cependant certains qu'il est très néfaste pour l'équilibre émotif de contenir la colère. À moins d'extérioriser notre agressivité d'une façon ou d'une autre, elle nous empoisonnera intérieurement en nous centrant sur nous-même, nous conduisant ainsi à une profonde dépression. La colère sous toutes ses formes est un problème humain universel. Mais elle représente une menace particulière pour les alcooliques. Notre propre colère peut nous tuer. Les alcooliques rétablis conviennent presque unanimement que l'hostilité, la rancune ou le ressentiment provoquent en nous le désir de boire et nous imposent l'obligation d'être vigilants. Pour les apprivoiser, nous connaissons des moyens bien mieux appropriés que l'alcool.
Nous y reviendrons plus tard. Pour l'instant, jetons un coup d'œil sur certaines formes et couleurs que peut parfois emprunter la colère : l'intolérance le mépris l'envie la haine
le snobisme la rigidité le cynisme le mécontentement
la tension le sarcasme l'apitoiement la malice
la méfiance l'anxiété la suspicion la jalousie

Une fois abstinents, bien des membres des AA ont pu relier ces sentiments à quelque colère sous-jacente. Lorsque nous buvions, la plupart d'entre nous mettaient bien peu de temps à réfléchir à ces choses. Nous étions plutôt portés à ruminer ou à exploser, surtout après avoir grossi ces sentiments par un autre verre.
Il faudrait peut-être ajouter la peur à cette liste, car plusieurs croient que la colère est souvent un produit de la peur. Nous ne savons pas toujours très bien de quoi nous avons peur ; parfois, il s'agit seulement d'une crainte vague, générale et indéfinie, qui peut donner naissance à une colère tout aussi généralisée, susceptible de se concentrer soudainement sur quelqu'un ou quelque chose.
Les sentiments de frustration peuvent aussi engendrer la colère. Comme groupe, les buveurs ne sont pas réputés pour leur grande tolérance face à la frustration, réelle ou imaginaire. L’alcool devenait notre recours préféré pour surmonter pareille émotion. Le ressentiment « motivé » est peut-être le plus problématique à maîtriser. C'est l'aboutissement d'une colère juste, longtemps entretenue et qui ne saurait se prolonger sans diminuer progressivement notre résistance à l'alcool.
Même si on nous a réellement traités de façon mesquine ou injuste, le ressentiment est un luxe que nous, alcooliques, ne pouvons nous offrir. Toute colère peut nous détruire car elle peut nous conduire de nouveau à l'alcool. (On traite du ressentiment de façon plus détaillée dans les livres Les Alcooliques Anonymes et Les Douze Étapes et Les Douze Traditions.)
Nous ne pouvons nous reconnaître aucune compétence en psychologie pure, nous contentant de concentrer nos efforts, non pas à rechercher les causes des malaises profonds engendrés par la colère, mais simplement à y faire face, que nous les croyions justifiés ou non. Nous nous appliquons à maîtriser ces émotions pour éviter qu'elles nous amènent à boire.
Chose intéressante, plusieurs des moyens déjà évoqués pour éviter de boire se sont aussi avérés merveilleusement efficaces pour soulager les malaises intérieurs résultant de la colère. Par exemple, lorsque nous sommes sur le point d’éclater, il aide parfois grandement de grignoter nos douceurs favorites de siroter une boisson non alcoolisée.
Lorsque quelque chose nous irrite, il est fortement recommandé de téléphoner à notre parrain ou à d'autres alcooliques rétablis pour leur en parler. Il est aussi bénéfique de faire une pause pour nous demander si nous ne serions pas surmenés. Dans l'affirmative, il s'est avéré qu'un peu de repos suffisait souvent à nous apaiser.
Aussi, répéter plusieurs fois en cadence « Vivre et laisser vivre » aide à nous calmer.
Nous pourrions aussi nous tourner vers une activité tout à fait étrangère à la cause de notre irritation, soit en exécutant quelques exercices rigoureux ou en écoutant notre musique préférée.
Notre agressivité se dissipera souvent en évoquant les pensées contenues dans la Prière de la Sérénité. Il arrive aussi que l'on soit indisposé par des situations qu'il nous est impossible de contrôler ou de changer (par exemple, les embouteillages, la température, la ligne d'attente au supermarché), de sorte que l'unique choix sage et raisonnable consiste à les accepter plutôt que de rager intérieurement pour rien ou de nous tourner vers l'alcool.
Bien sûr, nous pouvons parfois en vouloir à une des circonstances de notre vie que nous pouvons, et devrions changer. Peut-être devrions-nous quitter notre emploi pour en trouver un meilleur, ou obtenir un divorce, ou déménager notre famille dans un autre quartier. Dans ces cas, la décision doit être prise avec soin, sans précipitation ni colère. Il convient donc de retrouver d'abord nos esprits. C'est alors seulement que nous pouvons analyser de façon calme et constructive si notre ressentiment provient d'une chose que nous pouvons changer. Pour mieux s'en assurer, se reporter au chapitre 7, qui traite de la Prière de la Sérénité.
Parfois, ce n'est pas avec un ressentiment de longue date que nous devons transiger mais avec une soudaine poussée de rage. Nous avons souvent eu recours au programme du 24-heures (chapitre 3) et au slogan « L'Important d'abord » (chapitre 13) pour maîtriser de pareilles situations, avec des résultats étonnants, même si nous n'en connaissions pas l'efficacité avant de les éprouver. Le truc du « faire comme si » est un autre remède efficace contre la colère. Il suffit de déterminer comment, à notre avis, une personne vraiment adulte et bien équilibrée se comporterait face au même ressentiment que le nôtre, puis de faire comme si nous étions cette personne. Tentez-en l'expérience de temps à autre. Elle vous sera sûrement profitable.
Plusieurs membres recourent aussi aux services professionnels d'un bon conseiller, comme un psychiatre ou autre médecin, ou un membre du clergé.
Une activité physique légère peut aussi faire beaucoup de bien. Qu’il s'agisse de l'exercice déjà mentionné, de respirations profondes, d'un bain chaud et, (en privé) de coups sur une chaise ou un coussin en criant, tous ces gestes ont contribué à délivrer une foule de gens de la colère.

Il semble rarement recommandable de se contenter de réprimer, d'étouffer ou de contenir sa colère. Au contraire, il nous faut apprendre, non pas à la combattre mais à faire quelque chose à son sujet. Sinon, nous multiplions dangereusement les risques de retourner boire. En tant que profanes qui n'ont d'autre science que leur propre expérience, et comme alcooliques rétablis, nous n'avons aucune connaissance clinique et ne disposons d'aucune théorie scientifique en cette matière. Rares sont les gens qui, ayant connu un lendemain de veille, peuvent oublier l'irascibilité stupide qui l'accompagnait. Il nous arrivait parfois de nous en prendre aux membres de notre famille, à nos compagnons de travail, à nos amis ou à de purs étrangers qui n'avaient sûrement pas mérité notre emportement. Cette tendance peut persister un certain temps après avoir cessé de boire, tout comme les relents de fumée dans un bar sans aération au temps de notre alcoolisme actif, jusqu'à ce que fassions un bon ménage de notre esprit.

Alcooliques Anonymes, Vivre sans alcool (moyens éprouvés par les membres des AA pour ne pas boire), pages 41-44

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15 décembre

L’étincelle divine est en chaque personne, mais, chez beaucoup d’âmes, il faut la faire émerger et l’attiser pour qu’elle devienne flamme. Éveille-toi de ta somnolence, reconnais la divinité en toi, nourris-la et permets-lui de grandir et de s’épanouir ! Une graine doit être plantée dans le sol avant de pouvoir pousser. Elle a en elle tout son potentiel, mais ce potentiel reste dormant jusqu’à ce qu’il lui soit donnée les bonnes conditions pour croître et se développer. Tu as, en toi, le royaume du ciel, mais si tu ne t’éveilles pas à ce fait et ne commences pas à le chercher, tu ne le trouveras pas, et il restera là, tel qu’il est. Il y a beaucoup d’âmes dans cette vie qui ne s’éveilleront pas à ce fait, elles sont comme des graines stockées dans des paquets. Tu dois vouloir briser tes chaînes pour être libre. Dès que le désir sera là, tu recevras de l’aide de toutes les façons possibles. Mais il faut d’abord que le désir soit en toi.

La Petite Voix, Eileen Caddy

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Pour ceux et celles qui désirent lire les chroniques de Gilles sur le site Quand la drogue n'est plus un jeu : http://www.quandladrogue.com
Bon rétablissement pour toutes et tous !
Bonne journée !
L'expérience nous a démontré qu'adhérer à un groupe qui utilise les Douze Étapes pour se rétablir et mettre en pratique ce merveilleux mode de vie un jour à la fois peuvent nous aider à vivre de beaux moments de bonheur et de sérénité.

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La vraie foi

L'histoire étonnante de Charles Blondin, un célèbre funambule fil-de-fériste français, est une merveilleuse illustration de ce qu'est la vraie foi.
Le plus grand triomphe de Blondin est survenu le 14 septembre 1860, quand il est devenu la première personne à traverser sur une corde raide tendue sur 3354 mètres (11,000 pieds - plus d'un quart de mille) les puissantes chutes de Niagara. Les gens du Canada et des États-Unis sont venus voir ce grand exploit.
Il a traversé, à plusieurs reprises à près de 50 mètres (160 pieds) les chutes,... chaque fois en relevant un défi de plus en plus audacieux — une fois avec un sac, une autre sur des échasses, sur une bicyclette, dans l'obscurité, et les yeux bandés. Une fois, il a même porté un poêle et il aurait fait cuire une omelette au milieu de son trajet sur le fil de fer !
Une grande foule s’était rassemblé des deux côtés de la rive. Blondin a tranquillement traversé les chutes poussant une brouette avec un sac de pommes de terre dedans.
Puis au retour, il a demandé la participation d'un volontaire qu’il porta sur ses épaules. En arrivant de l'autre côté, les applaudissements de la foule étaient plus forts que le rugissement des chutes !
Blondin s'arrêta brusquement et s'adressa à son auditoire : ‘Croyez-vous que je puisse transporter une personne dans cette brouette ?’
La foule a hurlé avec enthousiasme : ‘Oui, vous êtes le plus grand fil-de-fériste du monde.’
— ‘D'accord, dit Blondin, qui est-ce qui veut faire un tour de brouette ?’
Personne à ce jour n’a accepté ce périple.

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