Pensées 27 décembre 2018

Bonjour à toutes et à tous

Le bouffon, fou du roi, ou fou est un personnage comique (comme dans l’univers imaginaire de Fred Pellerin : Babine qui est le ‘fou’ du village de St-Élie-de-Caxton), dont la profession était de faire rire les gens, de leur permettre de s’interroger sur certains mystères de la vie. Les plus connus sont les fous des rois et des seigneurs. Il y a aussi des femmes « fous » ou « folles ». Les fous font rire. Ils divertissent, utilisent l'insolence et sont parfois conseillers. Sous François 1er, il y même eu une école de fous (comme la fameuse École de l'humour). Les rois avaient leur bouffon attitré, seul personnage pouvant sans conséquence se moquer du souverain, quoique la satire a toujours constitué un risque voire un péril pour l’artiste. Aux échecs, le fou ne va pas en ligne droite. Il circule sur le damier en diagonales. Un peu comme quelques personnes que nous connaissons qui comme nous ont à traverser par ce passage.

Dans les albums d'Hergé Les Cigares du pharaõn et Le Lotus bleu, les trafiquants de drogue que Tintin affronte utilisent un poison qui rend fou, appelé le radjaïdjah. Combien de nous ont utilisé ces poisons toxiques qui rendaient nos comportements fous ? La folie désigne, en langage populaire, l’état d’une personne dont le discours ou le comportement ne semblent avoir aucun sens pour qui que ce soit. Elle peut être passagère ou perdurer, être provoquée ou, ce qui est moins sûr, exister à l'état de base. La folie n'est plus considérée comme un diagnostique médical plausible. La folie, en termes psychiatriques, recouvre plusieurs réalités et des noms plus spécifiques sont utilisés par les spécialistes pour diagnostiquer ceux et celles qui sont une coche à côté de la normalité (psychose, schizophrénie, catatonie, paranoïa, trouble bipolaire, alzheimer, etc.). Dans les sociétés premières, la folie, présente souvent un caractère sacré — le fou étant celui que les Dieux ont choisi. Il est devenu dans quelques cas exceptionnels synonyme d'intouchable, de tabou, de magique comme le personnage Babine de Fred Pellerin. Notre « douce » folie était la recherche constante d'une « folle » douceur pour nous apaiser… apaisement qui s'est révélé inatteignable. Notre radjaïdjah nous a conduit dans un bas-fond.

« Un bouffon est un sage qui a découvert très jeune que savoir rire de soi, c'est commencer à se découvrir. » ( Maurice Robert Lalonde, Ailleurs est en ce monde ) Nous devons notre libération de la dépendance active et / ou de la codépendance à la grâce d'un Dieu d'amour qui nous permet de nous révéler à nous-mêmes grâce à un nouveau mode de vie. Si notre Puissance supérieure peut accomplir ce miracle de nous délivrer de notre obsession ou compulsion, cette Puissance peut sûrement aussi nous libérer de toutes autres formes de folie. La folie de notre dépendance et / ou de notre codépendance s'estompe quand nous commençons à connaître des moments d'éveil spirituel dans notre rétablissement. Notre foi en une Puissance supérieure à nous-mêmes grandit à mesure que nous commençons à reconnaître que même notre type de folie n'est rien face à cette Puissance. Ça ne veut pas dire d'abandonner les soins psychiatriques, les médicaments ou les groupes d'entraide puisque ce ne sont que des moyens parmi d'autres que prend notre Puissance supérieure pour nous rétablir, pour nous inviter à savourer la vie en l'explorant pleinement, en y plongeant pour le simple plaisir de la goûter. « Si vous suivez les directives d'une Puissance supérieure, vous finirez par vivre dans un monde nouveau et merveilleux, quelles que soient les circonstances actuelles ! » ( Les Alcooliques Anonymes, 4e Éd. chap. 7 Au secours des autres, page 113 ) « L’amour est une folie ; mais, quand elle est incurable, il faut céder, et je cède. » ( George Sand )

Merci la Vie !!!
Gilles

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Peut-être avons-nous besoin de plusieurs points de vue afin de comprendre la vie dans toute sa plénitude : après tout, il n'y a personne qui a une vision complète de la vie. Ainsi, quand mon conjoint, mon enfant, mon employeur, ou un ami Al-Anon a une opinion différente de la mienne, j'ai le choix. Je peux présumer que l'un de nous se trompe et défendre mon point de vue, ou je peux éprouver de la reconnaissance d'avoir la chance de constater qu'il y a d'innombrables façons de regarder la vie. Si je garde l'esprit ouvert, il y a à ma disposition de la sagesse en abondance.
J'essaie d'adopter cette attitude lorsque l'être que j'aime et moi discutons de tout et de rien, même d'émissions télévisées. Il nous arrive souvent de percevoir une émission de façon tellement différente qu'il est difficile de croire que nous sommes à l'antenne du même poste ! Autrefois, j'avais l'impression d'être la cible de ces désaccords. Il fallait que l'un de nous deux ait tort et c'était mon opinion qui devait être acceptée ! Aujourd'hui, je ne crois pas qu'une différence d'opinions me vise personnellement. Si vous pensez que la mer est bleue alors que je pense qu'elle est verte, je n'ai pas à passer toute la journée à essayer de vous convaincre. Al-Anon m'aide à croire en moi et à respecter le droit des autres de faire de même.

Pensée du jour
Je n'ai pas à démolir l'opinion de qui que ce soit pour prouver la justesse de la mienne. Il n'y a pas de mal à diverger d'opinions. Aujourd'hui, je respecterai le droit d'une autre personne de penser différemment.

« Pensez par vous-même et laissez aux autres le privilège d'en faire autant. » Voltaire

Al-Anon, Le Courage de Changer, 27 décembre, page 362

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Le Huitième Concept dit que « Le Conseil d'administration délègue sa pleine autorité en ce qui a trait à la gestion courante du siège social d'Al-Anon à ses comités exécutifs ». Dans ma famille, c'était moi le « comité exécutif », en ce sens que la gestion courante de notre maisonnée reposait sur mes épaules. Personne ne m'avait consciemment délégué cette responsabilité ; je semblais en avoir hérité par défaut.
Ma mère était une alcoolique. En général, elle se comportait comme un mort vivant, tandis que mon père était absent la plupart du temps. En plus de son emploi à temps plein, mon père consacrait 40 heures par semaine aux œuvres charitables de son église. Par conséquent, j'assumais de nombreuses responsabilités à la maison. Je m'assurais que mes frères et moi nous nourrissions, nous habillions, allions à l'école, et faisions nos devoirs. J'ai rapidement pris l'habitude de m'approprier les responsabilités des autres, une habitude que j'ai traînée dans ma vie adulte.
Quand je suis finalement arrivée à Al-Anon, j'ai remarqué que les autres faisaient les choses différemment. Par exemple, quand une femme s'est offerte pour présider le comité d'anniversaire de notre groupe, elle a fait circuler des feuilles d'inscription et des gens se sont offerts pour préparer la salle et les rafraîchissements ainsi que pour nettoyer. Chacun a pris une part de responsabilité pour les arrangements et tous ont travaillé ensemble. Quand je suis allée aux réunions du district, j'ai observé que le représentant de district déléguait des responsabilités aux représentants de groupe. Le Huitième Concept me dit que c'est aussi ainsi que cela se passe au Bureau des Services mondiaux.
Maintenant que je sais que j'ai le choix, je ne suis plus aussi prompte à m'approprier les responsabilités des autres. Quand je fais face à une tâche qui me semble insurmontable, je demande de l'aide. Remarquablement, le travail se fait, même quand ce n'est pas moi qui le fais.

Pensée du jour
Aujourd'hui, se passe-t-il quelque chose dans ma vie qui pourrait m'inciter à demander de l'aide ?

« ... Le Huitième Concept consiste à lâcher prise et à faire confiance aux autres. » Les voies du rétablissement, page 299

Al-Anon, De l’espoir pour aujourd’hui, 27 décembre, page 362

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La solution des problèmes

Tout aussi importante fut la découverte des principes spirituels comme solution à tous mes problèmes. Les Alcooliques Anonymes, page 48

Grâce à la méthode de rétablissement décrite dans le Gros Livre, j'en suis venu à prendre conscience que les conseils qui m'aident à lutter contre mon alcoolisme sont également efficaces dans beaucoup d'autres domaines. Chaque fois que je suis en colère ou frustré, je considère cet état comme une manifestation de mon problème principal : l'alcoolisme. En « reprenant » les Étapes, j'arrive habituellement à régler la difficulté, bien avant d'avoir atteint la Douzième « suggestion », et s'il reste des problèmes, je peux y remédier en tentant de transmettre le message à quelqu'un d'autre.
Tous ces principes arrivent bel et bien à résoudre mes problèmes ; il n'y a pas encore eu une seule exception ! Ma vie est maintenant satisfaisante et utile.

Alcooliques Anonymes, Réflexions quotidiennes, 27 décembre, page 370

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27 décembre - Pensée A.A. pour aujourd'hui
J'ai besoin des principes A.A. pour faire revivre cette vie oubliée au fond de moi-même, cette vraie vie que j'avais égarée, mais que j'ai retrouvée dans cette fraternité. Cette vie se développe lentement mais sûrement en moi-même malgré bien des difficultés, des erreurs, des faiblesses. Tant que je resterai dans le mouvement A.A., ma vie continuera à s'améliorer. Je ne sais pas encore ce qu'elle sera exactement, mais je sais qu'elle sera bonne. C'est tout ce que je veux sa­ voir. Elle sera bonne. Est-ce que je remercie Dieu de m'avoir donné le mouvement A.A. ?

Méditation du jour
Bâtissez votre vie sur le solide fondement de la véritable gratitude envers Dieu pour tous ses bienfaits et de la véritable humilité parce que vous n'êtes pas digne de ces bienfaits. Que la structure de l'édifice de votre vie soit la discipline personnelle : ne devenez jamais égoïste, paresseux ou satisfait de vous-même. Que les murs de votre vie soient faits des services que vous rendez à votre prochain, en aidant les autres à trouver notre mode de vie. Que le toit en soit la prière et la méditation : attendez les directives venant de Dieu. Entourez l'édifice de votre vie d'un jardin dans lequel germeront la paix d'esprit, la sérénité et une foi profonde.

Prière du jour
Je demande de bâtir ma vie sur la base des principes A.A. Je demande que mon édifice soit solide lorsqu'il sera terminé.

Vingt-quatre heures par jour, Hazelden, page 364

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PENSÉE DU JOUR
Plusieurs d'entre nous continuons à rechercher des relations dans lesquelles nous finissons par nous sentir rejetés et abandonnés. Et pourtant, nous nous refusons à croire que nous recherchons uniquement les relations dans lesquelles nous serons appelés une fois de plus à remettre en question notre valeur personnelle. Il est bien connu que l'être humain a tendance à répéter les expériences passées parce qu'elles sont familières. Les choses familières peuvent être attristantes mais aussi rassurantes ; car nous savons à quoi nous attendre. Quand nous examinons honnêtement nos relations passées, combien de fois avons-nous inconsciemment été attiré vers quelqu'un qui n'as pas été capable d'être présent émotivement tout au long de notre route ?

MÉDITATION DU JOUR
Je demande que mes nouvelles prises de consciences, appuyées de Tes conseils, m'aident à rechercher des relations dans lesquelles je me sentirai valorisé et non rejeté.

AUJOURD'HUI, JE ME SOUVIENDRAI
Je mérite d'être apprécié.

Émotifs Anonymes, Aujourd'hui Seulement, 27 décembre

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Dieu peut nous rendre la raison

« En venir à croire est ce qui nous rend la raison. La force de passer à l'action vient de cette croyance. » Texte de base, page 32

Maintenant que nous avons enfin admis notre folie et que nous en avons vu des exemples sous toutes ses formes, nous pourrions être tentés de croire que nous sommes condamnés à répéter ces comportements jusqu'à la fin de nos jours. Tout comme nous étions convaincus que notre dépendance active était sans espoir et que nous ne deviendrions jamais abstinents, nous serions tentés de croire maintenant que notre forme particulière de folie est sans espoir.
Que non ! Nous savons que nous devons notre libération de la dépendance active à la grâce d'un Dieu d'amour. Si notre Puissance supérieure peut faire le miracle de nous délivrer de l'obsession de consommer des drogues, cette Puissance peut sûrement aussi nous délivrer de notre folie sous toutes ses formes.
Si nous en doutons, nous n'avons qu'à repenser à la raison qui nous a déjà été rendue dans notre vie. Peut-être avons-nous exagéré avec nos cartes de crédit ? La raison nous est rendue lorsque nous admettons notre erreur et que nous les découpons toutes. Peut-être souffrons-nous de solitude et voulons-nous rendre visite à nos anciens amis de consommation ? Aller voir notre parrain (marraine) à la place est un acte raisonnable.
La folie de notre dépendance s'estompe quand nous commençons à connaître des moments de raison dans notre rétablissement. Notre foi en une Puissance supérieure à nous-mêmes grandit à mesure que nous commençons à comprendre que même notre type de folie n'est rien face à cette Puissance.

Juste pour aujourd'hui, je remercie Dieu tel que je Le conçois pour chaque geste raisonnable dans ma vie, car je sais que ce sont des signes de mon retour à la raison.

Narcotiques Anonymes, JUSTE POUR AUJOURD'HUI, 27 décembre, page 379

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La vie est faite pour être vécue, et la curiosité doit toujours être en éveil. Nul ne doit, pour quelque raison que ce soit, tourner le dos à la vie. Eleanor Roosevelt

Vouloir ressembler à un enfant est un objectif louable. La curiosité et l'enthousiasme sont les deux caractéristiques dominantes de l'enfance, et les personnes les plus choyées sont celles qui savent conserver ces qualités pendant toute leur vie.
Je savoure la vie en l'explorant pleinement, en m'y plongeant pour le simple plaisir d'y goûter — et ma récompense, c'est le processus lui-même.
Lorsque j'aborde la vie de front, cela me procure l'immense avantage d'avoir une perspective globale des choses, de savoir instinctivement comment composer avec elles et d'aller de l'avant sans hésiter pour me mettre à l'œuvre. Je suis sur Terre pour vivre, c'est-à-dire pour me servir le mieux possible des dons que j'ai reçus de Dieu.

Pensée du jour : J'ai un mode de vie qui favorise la curiosité et l'enthousiasme. Je partage avec les autres les découvertes que je peux ainsi faire.

Outremangeurs Anonymes, Aujourd'hui, 3e Éd., page 362

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« Notre base à nous, c'est l'anonymat, et si nous voulons guérir et survivre, il est essentiel que chacun d'entre nous comprenne ce principe et le respecte. » Les Douze Étapes et les Douze Traditions des Outremangeurs Anonymes, page 238

C'est plutôt rare de trouver les mots « il est essentiel » dans nos publications. À mes yeux, cela confirme à quel point l'anonymat est important. La survie des OA ainsi que mon propre rétablissement en dépendent. Qu'est-ce que cela signifie ? Pour moi, cela veut dire que je ne révèle jamais ce que les membres disent lors des réunions ou ce qu'ils me confient. Cela veut dire qu'en toutes circonstances, je garde mon anonymat dans mes rapports avec la presse, la radio, le cinéma, la télévision et les autres médias de communication. Dans mon cas, cela veut aussi dire que je donne mon nom de famille aux membres OA afin qu'ils puissent me retrouver s'ils ont besoin de moi. Cela me rappelle que je ne me considère ni inférieur ni supérieur à qui que ce soit que nous sommes tous égaux et que ce que je fais dans la vie n’a aucune importance. Ce qui compte, c'est que nous sommes tous des outremangeurs compulsifs qui tentons de nous rétablir grâce aux Douze Étapes et aux Douze Traditions des Outremangeurs Anonymes.

Outremangeurs Anonymes, Les voix du rétablissement, 27 décembre, page 362

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Pensée du jour
J'ai besoin des principes J.A. pour faire revivre cette vie oubliée au fond de moi-même, cette vraie vie que j'avais perdue de vue, mais que j'ai retrouvée dans cette fraternité. Cette vie se développe lentement, mais sûrement malgré bien des difficultés, des erreurs, des faiblesses. Tant que je reste dans le mouvement J.A., ma vie continue à s'améliorer. Je ne sais pas encore ce qu'elle est exactement, mais je sais qu'elle est bonne. Est-ce que je remercie Dieu de m'avoir fait connaître le mouvement J.A.?

Méditation du jour
Bâtissez votre vie sur le solide fondement de la véritable gratitude envers Dieu pour tous ses bienfaits et de la véritable humilité parce que vous n’êtes pas dignes de ces bienfaits. Que la structure de l'édifice de votre vie soit faite de discipline; ne devenez jamais égoïste, paresseux ou imbus de vous-même. Que les murs de votre vie soient façonnés par les services que vous rendez à votre prochain, notamment en les aidant à trouver leur mode de vie. Que le toit soit fabriqué et renforcé par la prière et la méditation; soyez attentifs aux directives de Dieu. Entourez l'édifice de votre vie d'un jardin dans lequel germeront la paix de l'esprit, la sérénité et une foi profonde.

Prière du jour
Je demande de bâtir ma vie sur la base des principes J.A. Je demande que l'édification de ma vie soit solide lorsque terminée.

Joueurs Anonymes, 27 décembre

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Vivre sans alcool

27 — Abandonner ses vieilles idées

Les notions qui étaient si profondément enracinées en nous lorsque nous buvions ne disparaissent pas par magie dès que nous replaçons les bouchons sur les bouteilles. Le temps du bon vin et des « Chevaliers de la Table ronde » est peut-être révolu, mais la maladie demeure.
Nous avons trouvé thérapeutique de chasser de nombreux vieux préjugés dès qu'ils refont surface ; mais ils reviennent, encore et encore.
Nous cherchons à atteindre un état de relaxation et à nous libérer les chaînes qui nous lient à notre ancienne façon de penser. Les anciennes façons de penser et les idées qu'elles engendraient entravent notre liberté. Vues d'un œil nouveau, nous constatons qu'elles ne servent qu'à nous appesantir et ne sont d'aucune utilité. Rien ne nous oblige à les conserver, à moins que la preuve ne soit faite, après examen, qu'elles sont valables et encore profitables. Il nous est maintenant possible d'évaluer l'utilité et la véracité d'une pensée grâce à un critère extrêmement précis. Nous pouvons nous dire : « Voilà exactement ma façon de penser lorsque je buvais. Est-ce bon pour ma sobriété ? Penser ainsi me convient-il aujourd'hui ? »
Beaucoup de nos vieilles idées, spécialement celles au sujet de l'alcool, de la consommation, de l'ivresse et de l'alcoolisme (ou si l'on préfère, du problème d'alcool) se révèlent maintenant inutiles ou même destructrices, et c’est un immense soulagement que d'en être débarrassé. Il suffira peut-être de quelques exemples pour illustrer notre consentement à nous défaire de nos vieilles et inutiles conceptions.
Pour plusieurs d'entre nous, boire à l'adolescence était la preuve que nous l'étions plus des enfants, ou que nous étions assez adultes, évolués, sages ou aguerris pour défier nos parents ou toute autre autorité. L’alcool, pour bon nombre, est étroitement relié à l'amour, à la sexualité et à la musique, ou au succès en affaires, au snobisme des vins ou au luxe du « jet set ». Lorsque l'on parle d'alcool à l'école, c'est souvent pour souligner les menaces qu'il représente pour la santé et le permis de conduire, sans plus. Et bien des gens demeurent persuadés que tout usage d'alcool est immoral, qu'il conduit directement au crime, à la misère, à la déchéance et à la mort. Que nos opinions à l’égard de l'alcool aient été positives ou négatives, elles étaient souvent catégoriques et plus émotives que rationnelles.
Notre attitude envers l'alcool peut avoir été simplement un automatisme, un conformisme inconscient à l'opinion générale. Pour la majorité des gens, l'alcool fait partie intégrante de la vie sociale, comme passe-temps inoffensif et agréable entre amis à certaines occasions et à certains endroits précis. Pour d'autres, l'alcool accompagne obligatoirement un bon repas. Mais aujourd'hui, nous nous demandons : est-ce vraiment impossible, sans de jouir des plaisirs de l'amitié et de la bonne chère ? Notre propre façon de boire a-t-elle été un atout pour nos relations sociales ? Notre goût de la fine cuisine en a-t-il été amélioré ?
La notion de l’ivresse produit des réactions encore plus fortes, favorables ou non. Se soûler est considéré, soit comme une partie de plaisir, soit comme une déchéance. L’idée même de s'enivrer répugne à bien des gens pour différentes raisons. Quant à nous, nous recherchions cet état, non seulement parce que les gens s'attendaient à nous voir ivres et que nous en aimions la sensation, mais aussi parce que les vedettes l'avaient glorifié. Certains sont intolérables envers ceux qui ne s'enivrent jamais ; d'autres méprisent ceux qui s'enivrent trop. Jusqu'ici, les découvertes médicales contemporaines ont exercé bien peu d'influence sur ces attitudes.
Lorsque nous avons entendu pour la première fois le mot « alcoolique », nous l'avons associé exclusivement à ces hommes âgés, déguenillés, tremblotants et répugnants, que nous avons vus mendiant ou ivres morts dans les quartiers mal famés. Les gens bien informés savent aujourd'hui que ces notions sont absurdes.
Néanmoins, lors de nos premiers efforts vers l'abstinence, ces notions dépassées et sordides n'étaient pas tout à fait dissipées de notre esprit. Elles nous embrouillaient, rendant la vérité difficile à percevoir. Mais nous en sommes venus à accepter de croire qu'il était possible que certaines de ces idées puissent être un tant soit peu erronées, ou du moins, qu'elles ne reflétaient plus exactement notre expérience personnelle.
Lorsque nous avons consenti à regarder en face notre expérience et à écouter l'opinion des autres, nous avons eu accès à un vaste éventail d'informations que nous n'avions jamais considérées attentivement jusque-là. Suivant sa description scientifique, l’alcool est une drogue qui altère la lucidité et n’est pas seulement une boisson savoureuse qui étanche la soif. On la retrouve non seulement dans les boissons, mais aussi dans certains aliments et médicaments. Et maintenant, selon les récentes découvertes, les médias nous informent presque quotidiennement qu'elle cause également des ravages physiques encore insoupçonnés (au cœur, au sang, à l'estomac, au foie, à la bouche, au cerveau, etc.)
Les pharmacologues et d'autres spécialistes en toxicomanie soutiennent aujourd'hui qu'on ne doit plus considérer l'alcool comme un produit tout à fait sûr et inoffensif, qu'il soit pris comme boisson, stimulant, sédatif, tonique ou tranquillisant. D'autre part, l'alcool par lui-même ne cause pas directement et dans tous les cas un tort physique ou une dégradation mentale. Il semble bien que la plupart des gens puissent en faire un usage modéré sans se nuire ou nuire à d'autres.

Du point de vue médical, boire équivaut à consommer une drogue ; l'ivresse résulte de sa consommation excessive. Son usage abusif nous expose, directement ou indirectement, à des problèmes de toute nature : physiques, psychologiques, domestiques, sociaux, financiers, professionnels. Plutôt que de nous arrêter à penser à ce que l'alcool nous a causé, nous commençons à nous soucier de ce qu'il cause à d'autres.
Nous avons découvert que peut souffrir « d'alcoolisme » tout buveur aux prises avec des troubles divers dus à l'alcool. Cette maladie frappe sans tenir compte de l'âge, de la religion, du sexe, de l'intelligence, de la race, de l'équilibre mental, de l'occupation, de la situation familiale, de la constitution physique, des habitudes alimentaires, du statut économique ou social ou du tempérament en général. La question n'est pas de savoir combien ou comment vous buvez, quand et pourquoi, mais bien quel effet l'alcool produit sur votre comportement et avec quel résultat. Avant de pouvoir identifier notre propre maladie, nous avons dû nous départir de ce mythe anachronique voulant que ce soit une marque de faiblesse avilissante que d'admettre que nous ne pouvions plus maîtriser la situation (si jamais nous en avions été capables).
Faiblesse ? Il faut nécessairement une forte dose de courage pour affronter cette dure vérité, sans rien oublier ni camoufler par des excuses ou des illusions. (Bien qu'il n'y ait pas matière à se vanter, plusieurs admettent que nous étions les champions mondiaux dans l'art de nous illusionner.)
Les préjugés ont aussi compliqué le processus de notre rétablissement de l’alcoolisme. Comme des millions d'individus qui ont vu quelqu'un boire jusqu'à en mourir, nous nous sommes demandé pourquoi cette personne n’exerçait pas sa force de volonté pour arrêter. Voilà une autre idée dépassée qui persiste depuis notre tendre enfance, alors que l'on nous a présenté des héros à la volonté surhumaine comme modèles. Il y avait aussi cette légende entretenue par la famille ou le voisinage au sujet du cher oncle Joseph. Réputé comme viveur et fêtard pendant des années, il renonça soudain au vin, aux femmes et à la noce vers la cinquantaine pour devenir un modèle d’honnêteté et de droiture morale sans jamais toucher à une goutte d'alcool.
On s'illusionne dangereusement en croyant en toute naïveté pouvoir en faire autant. Nous ne sommes personne d'autre que nous-mêmes, sans plus. (Nous ne sommes pas non plus comme grand-père qui, à quatre-vingt-dix ans, buvait toujours son litre quotidien.)
Il est bien reconnu aujourd'hui que la puissance de la volonté en elle-même n'est pas plus efficace pour guérir de l'alcoolisme que du cancer. Notre expérience répétée le confirme abondamment. La plupart l'ont essayé seuls dans l'espoir de diminuer ou d'arrêter de boire, sans aucun succès dans un sens ou dans l'autre. Malgré cela, il nous a été pénible d'admettre que nous avions besoin d'aide. Pour nous, il s'agissait d'un signe de faiblesse, car nous étions sous l'empire d'un autre mythe.
Nous nous sommes finalement demandés : « Ne serait-il pas plus logique de rechercher une source d'énergie plus grande que la nôtre et d'y puiser plutôt que de persister dans nos efforts solitaires qui se sont si souvent avérés futiles et inefficaces ? » Nous persistons à croire qu'il n'est pas très astucieux tâtonner dans le noir alors qu'il suffit d'allumer une lampe pour s'éclairer. Nous ne sommes pas devenus abstinents uniquement par nous-mêmes. D'ailleurs ce n'est pas la façon dont nous avons appris à le rester. Pas plus que le plein épanouissement d'une vie sobre n'est le propre d'une seule personne.
Dès que nous avons pu substituer quelques idées nouvelles à nos anciennes, même à titre temporaire, nous avions déjà enclenché le départ vers une nouvelle vie plus heureuse et plus saine. Ce résultat s'est produit pour des milliers et des milliers d'alcooliques, comme nous, qui croyaient profondément que c'était impossible.

Alcooliques Anonymes, Vivre sans alcool (moyens éprouvés par les membres des AA pour ne pas boire), pages 77-80

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27 décembre

Souvent tu auras à avancer porté par la foi, incapable de voir toutes les raisons de ton action, mais n’hésite pas lorsque tu sais au fond de toi qu’elle est juste. Tu dois avoir foi pour être capable de faire des pas dans l’inconnu, car il peut y avoir beaucoup d’influences extérieures te tirant d’un côté où de l’autre jusqu’à te sentir déchiré. C’est là que tu dois apprendre à t’intérioriser et à savoir avec absolue certitude que ce que tu fais est guidé par Moi et sera parfaitement mené à bien. Cela demande une grande foi et un grand courage pour sortir du rang et suivre ces profondes suggestions intérieures, spécialement lorsque l’action que tu fais apparaît comme une pure folie aux yeux des autres. C’est pourquoi tu ne pourrais pas la faire sans une foi et une certitude intérieures totales. Le choix repose toujours entre tes mains ; donc choisis et choisis juste, ta main fermement dans la Mienne. Je ne te ferai jamais défaut ni ne t’abandonnerai, mais JE guiderai chacun de tes pas !

La Petite Voix, Eileen Caddy

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Pour ceux et celles qui désirent lire les chroniques de Gilles sur le site Quand la drogue n'est plus un jeu : http://www.quandladrogue.com
Bon rétablissement pour toutes et tous !
Bonne journée !
L'expérience nous a démontré qu'adhérer à un groupe qui utilise les Douze Étapes pour se rétablir et mettre en pratique ce merveilleux mode de vie un jour à la fois peuvent nous aider à vivre de beaux moments de bonheur et de sérénité.

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