Pensées 22 décembre 2019

Bonjour à toutes et à tous

Le mot volonté a plusieurs significations :

  • En droit, la volonté est un concept associé à l'intentionnalité.
  • En philosophie, volonté est un ensemble de tendances gouvernées par un principe rationnel. La volonté de puissance est une idée de Nietzsche qu'il décrit comme tout de la réalité, comme le nom de cette réalité. Pour lui, la volonté de puissance est un concept métaphysique qui caractérise l'être de l'étant. L'être, en lui-même, est un concept dénué de sens, « la dernière fumée d'une réalité qui s'évapore. »
  • En politique, la volonté populaire est le fondement de la démocratie. Certains politiciens démontrent bien leur mauvaise volonté à la respecter.
  • En psychologie, la volonté est la capacité à accomplir des actes volontaires.
  • En théologie chrétienne, la volonté de Dieu est la sanctification des fidèles. La sanctification est le processus par lequel une personne se libère du péché et devient pure et sainte par la rédemption. Être sanctifié signifie être mis à part pour Dieu. La sanctification est le fruit de la libération de la vieille nature et de l'abandon du vieil homme, ce qui n'est possible que par la volonté divine.
  • En spiritualité, la volonté de Dieu s'exprime à chaque moment présent de notre quotidien. Certains disent à chaque instant de l'éternité. « La vie de l'homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard. » Sous cette citation de Confucius, nous pouvons reconnaître que le hasard est l'œuvre de Dieu tel que nous le concevons : les hasards heureux étant ces « synchronicités », c’est-à-dire des évènements apparemment indépendants qui apparaissent simultanément et sont reliés par une signification qui quelquefois nous échappent et souvent nous apparaissent illogiques.
  • En rétablissement, il y a trois essentiels, trois éléments nécessaires pour qu'il se produise : l'honnêteté, l'ouverture d'esprit et la bonne volonté. (Gr.L., 4e Éd., page 634) Notre volonté peut aussi sembler être déchaînée, jusqu'à ce que nous la reconnaissions comme conforme à la volonté de notre Ps. Merci chère Ps de nous donner une paix intérieure pour aujourd’hui et quelques crises nécessaires pour nous aider è changer. Merci pour tous ces cadeaux : nos peurs et nos joies, nos inquiétudes et nos certitudes, les beaux et difficiles moments de notre vie. Merci de nous permettre de reconnaître la plupart de nos illusions de contrôle dans notre vie, de rendre notre volonté conforme à ta volonté.

Merci la Vie !!!
Gilles

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Nous nous concentrons souvent sur l'application des principes Al-Anon uniquement à une situation particulière dans notre famille. Il y a, cependant, plusieurs moyens simples d'avoir le programme Al-Anon avec nous partout où nous allons.
Quelques-uns parmi nous apportons de la documentation Al-Anon dans notre boîte à lunch, notre poche ou notre sac à main, afin de pouvoir prendre contact avec la sagesse du programme au moment même où nous perdons la juste perspective des choses. Avant qu'une situation difficile ne se dégrade, nous pourrions nous excuser et nous retirer pour avoir un moment d'intimité. Que nous soyons dans un centre commercial, un bureau ou un hôpital, il y a presque toujours une salle de toilette où nous pouvons nous ressaisir. Des numéros de téléphone de plusieurs membres Al-Anon et de la menue monnaie afin de pouvoir les appeler peuvent être notre planche de salut. Plusieurs d'entre nous gardons toujours une liste de réunions Al-Anon à portée de la main. Et la prière est accessible n'importe quand, n'importe où. Elle est invisible à l'œil nu, mais elle porte une semence de transformation pouvant remettre la situation la plus incontrôlable dans sa juste perspective.

Pensée du jour
Il est bon de connaître les outils du programme Al-Anon, mais il est préférable de les utiliser. Aujourd'hui, je me rappellerai que le programme est à ma disposition à toute heure du jour ou de la nuit.

« ... la qualité de notre vie continue de s'améliorer à mesure que nous mettons le programme Al-Anon en pratique, non seulement dans les situations de crise, mais aussi dans notre vie de tous les jours. » ... dans tous les domaines de notre vie

Al-Anon, Le Courage de Changer, 22 décembre, page 357

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'ai tourné le dos à la religion des années avant ma première réunion Al-Anon, alors quand on a terminé la réunion avec une prière, je me suis demandé comment je pourrais prier sans me sentir hypocrite. J'ai fermé les yeux et baissé la tête, mais je n'ai pas récité la prière. J'avais peur que quelqu'un me tape sur l'épaule et me dise de réciter la prière. La prière a pris fin, et personne ne m'a sermonné. Au contraire, on m'a donné de la documentation et on m'a encouragée à revenir.
Même si je ne le savais pas quand j'ai franchi les portes d'Al-Anon, les mots « tu dois » et « tu devrais » avaient pratiquement ruiné mes relations avec ma fille et mon conjoint. Je n'avais aucune idée du rôle que les « règles de fer » jouaient dans ma vie. Ma bavarde voix intérieure m'imposait ces règles, et je les imposais moi-même à tout le monde.
La vie n'était pas agréable puisque j'étais constamment sur mes gardes. Al-Anon m'a aidée à réaliser que ce n'était pas une question de ce qui est bien ou de ce qui est mal. Ce qui importait, c'était que j'entretienne ma sérénité, que j'entre en contact avec ma Puissance Supérieure, et que je ne me mêle pas des affaires des autres.
J'avais l'habitude de me considérer comme étant une adulte responsable et disciplinée. Mais l'amour et le soutien des autres membres Al-Anon m'ont montré que ma rigidité était un mur masquant ma peur. Accepter mes doutes à mon propre égard m'a permis de commencer à me détourner des « tu dois » et des « tu devrais ». Je suis maintenant plus douce envers moi et envers les autres. Des années après ma première réunion, je prends avec reconnaissance ma place dans le cercle et je fais le choix de dire la prière à la fin de la réunion.

Pensée du jour
Il n'y a pas de « tu devrais » dans Al-Anon. Le programme ne fait que suggérer que je pratique les Étapes, les Traditions, les Concepts de service et les slogans au meilleur de mes capacités.

« En plus d'offrir l'apaisement à un être blessé, la fraternité offre l'empathie et le choix. » Tel que nous Le concevions..., page 33

Al-Anon, De l’espoir pour aujourd’hui, 22 décembre, page 357

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Les principes au lieu des personnalités

À bien y penser, la manière dont nos « dignes » alcooliques ont parfois tenté de juger ceux qui sont « moins dignes » est plutôt comique. Essayez d'imaginer un alcoolique qui en juge un autre ! Le langage du coeur, page 40

Qui suis-je pour juger qui que ce soit ? Quand je suis arrivé dans le mouvement, j'aimais tout le monde. Après tout, on allait m'enseigner une meilleure façon de vivre, sans alcool.
En réalité, je ne pouvais pas aimer tout le monde, pas plus que tout le monde ne pouvait m'aimer. Pourtant, en progressant dans le mouvement, j'ai appris à aimer tous les autres, simplement en écoutant ce qu'ils avaient à dire. Cette personne là-bas ou cette autre près de moi est peut-être celle qu'a choisie Dieu pour me livrer le message dont j'ai besoin aujourd'hui. Je dois toujours me souvenir de placer les principes au-dessus des personnalités.

Alcooliques Anonymes, Réflexions quotidiennes, 22 décembre, page 346

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22 décembre - Pensée A.A. pour aujourd'hui
En nous rappelant le temps où nous buvions, nous devons constater que nos vies étaient un tissu de confusion parce que la confusion régnait en nous-mêmes. Le mal était en nous, et non pas dans la vie elle-même. En réalité, la vie elle-même était assez bonne pour nous mais nous ne la prenions pas de la bonne façon. Cette vie, nous la regardions à travers le fond d'un verre d'alcool et elle était déformée. Il nous était impossible de voir toute la beauté et la bonté et le but de ce qui nous entourait parce que notre vue était brouillée. Nous nous étions enfermés dans une pièce où il y avait aux fenêtres des vitres où l'on ne voit que d'un côté. Les gens nous voyaient bien, mais nous ne pouvions pas les voir ni comprendre ce que la vie signifiait pour eux et ce qu'elle aurait dû signifier pour nous. Nous étions alors aveugles, mais maintenant nous pouvons voir. Est-ce que je peux maintenant voir la vie telle qu'elle est vraiment ?

Méditation du jour
Ne craignez pas l'esprit du mal, parce que la puissance divine peut le vaincre. Le mal ne pourra atteindre que ceux qui ne se seront pas placés sous la protection de la Puissance supérieure. Ce n'est pas qu'une impression, c'est un fait véritable de notre expérience. Dites-vous avec confiance que l'esprit du mal ne peut vous atteindre et vous blesser gravement tant et aussi longtemps que vous resterez entre les mains de cette Puissance supérieure. Soyez certain de la protection de la grâce de Dieu.

Prière du jour
Je demande de n'être pas abattu par la crainte du mal. Je demande d'essayer de me placer aujourd'hui sous la protection de la grâce de Dieu.

Vingt-quatre heures par jour, Hazelden, page 359

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PENSÉE DU JOUR
Je ne suis pas toujours gentil avec les gens que je rencontre. Certain jour, je dois faire un effort conscient pour être agréable. Alors je ne suis pas nécessairement dur, mais je ne fais simplement pas cet effort spécial pour agir positivement. Je ne suis pas particulièrement satisfait de moi-même. Je suis normalement une personne amicale et ouverte. Quand je m'éloigne de quelqu'un que je rencontre, de fait je m'éloigne de moi-même. Je prends alors conscience que c'est le temps de faire « comme si » tout allait bien en moi et chez les autres.

MÉDITATION DE JOUR
Rappelle-moi, lorsque je deviens peu aimable, que je perds peut-être l'occasion de rencontrer le meilleur ami que je pourrais avoir.

AUJOURD'HUI, JE ME SOUVIENDRAI
La vie est une série de rencontres où je me permets d'agir de façon à ce qu'elles soient fructueuses.

Émotifs Anonymes, Aujourd'hui Seulement, 22 décembre

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Une nouvelle façon de vivre

« Quand, finalement, nous nous apercevons de notre incapacité à fonctionner comme un être humain, avec ou sans drogues, nous sommes tous confrontés au même dilemme... Continuer du mieux que l'on peut jusqu'au triste aboutissement ( la prison, l'hôpital ou la morgue ), ou bien trouver une autre façon de vivre. » Texte de base, page 107

Quel était le pire aspect de la dépendance active ? Pour plusieurs d'entre nous, ce n'était pas le risque de mourir un jour de notre maladie. Le pire, c'était la mort à petit feu que nous ressentions à chaque jour et le non-sens permanent de la vie. Nous avions l'impression d'être des fantômes ambulants plutôt que des êtres de vie et d'amour.
En rétablissement, nous en sommes venus à croire que nous sommes ici pour une raison : pour nous aimer nous-mêmes et pour aimer les autres. En travaillant les Douze Étapes, nous avons appris à nous accepter nous-mêmes. Avec l'acceptation de soi est venu le respect de soi. Nous avons constaté que tout ce que nous faisons influence les autres ; nous faisons partie de la vie des gens qui nous entourent et ils font partie de la nôtre. Nous avons commencé à faire confiance aux autres et à reconnaître notre responsabilité à leur égard.
En rétablissement, nous sommes revenus à la vie. Nous maintenons notre nouvelle vie en contribuant au bien-être des autres et en nous efforçant chaque jour de le faire de mieux en mieux ; c'est ici que les Dixième, Onzième et Douzième Étapes entrent en jeu. L'époque où nous vivions comme des fantômes est révolue en autant que nous cherchons activement à contribuer avec équilibre et amour à notre propre vie, et à la vie de ceux et celles qui nous entourent. Juste pour aujourd'hui, j'ai trouvé une nouvelle façon de vivre. Aujourd'hui, je m'efforcerai de servir les autres avec amour et de m'aimer moi-même.

Narcotiques Anonymes, JUSTE POUR AUJOURD'HUI, 22 décembre, page 374

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Ne te presse jamais. En toute chose agis posément, calmement. Ne perds ta paix intérieure pour rien au monde, même si tout ton univers semble bouleversé. Remets tout entre les mains de Dieu, puis repose, tranquille, sur son sein. Saint François de Sales

La paix intérieure ne vient pas facilement aux outremangeurs compulsifs. En étouffant l'anxiété et la peur sous la nourriture, on se donne l'illusion d'un apaisement, mais la nourriture est sûrement l'anesthésique le plus éphémère parmi toutes les substances qui provoquent la dépendance. Comment, alors, garder ma paix intérieure ? De la même façon que je conserve mon abstinence, c'est-à-dire en confiant tout à Dieu : mes peurs, mes inquiétudes, ma vie. J'abandonne toutes mes tentatives de contrôler la vie, de la rendre conforme à ma volonté. Et je repose, aussi paisible qu'un enfant dans les bras de sa mère.

Pensée du jour : On peut dire de notre mode de vie qu'il est une méthode pour trouver — et garder — la paix intérieure.

Outremangeurs Anonymes, Aujourd'hui, 3e Éd., page 357

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« Refuser la vérité en ce qui nous concerne, c'est nous tuer. » Les Douze Étapes et les Douze Traditions des Outremangeurs Anonymes, page 7

Lorsque je suis arrivée chez les OA, admettre que j'étais une outremangeuse compulsive représentait pour moi un grand pas vers le rétablissement. Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Ai-je répété si souvent « je suis une outremangeuse compulsive » que ces mots ne veulent plus rien dire pour moi ? Je dois me rappeler qu’au moment où je me rétablissais dans les salles de réunion, ma maladie faisait de la gymnastique dans les couloirs. Ma compulsion alimentaire est sournoise, déroutante, puissante, et patiente. Lorsque je sens l'envie d'outremanger ou de consommer des choses qui ne me conviennent pas, c'est inutile de nier ce qui arrive ou d'essayer de le cacher aux autres. Cette fierté égotiste peut me conduire qu'à la rechute.
Peu importe depuis combien de temps je mets les Étapes en pratique, le nombre de postes que j'ai occupés, la durée de mon abstinence ou le poids que j'ai perdu. Si aujourd'hui j'ai le désir d’outremanger, je dois appeler quelqu'un et en parler. Je dois répéter les mots humbles et magiques que j'ai dit en arrivant chez OA : « J'ai besoin d'aide ». Ce faisant, j'avoue à Dieu, à moi-même et à un autre être humain la nature exacte de ce qui me cause du tort aujourd'hui. Lorsque je cesse de nier la vérité, elle n’a plus le pouvoir de me détruire.

Outremangeurs Anonymes, Les voix du rétablissement, 22 décembre, page 357

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Pensée du jour
En nous rappelant le temps où nous jouions, nous devons constater que nos vies étaient un tissu de confusions. Le mal était en nous et non pas dans la vie elle-même. En réalité, la vie était assez bonne pour nous mais nous ne la prenions pas de la bonne façon. Nous la considérions comme le jeu, remplie de désagréments et d'instabilités qui nous empêchaient d'en voir les beaux côtés. Nous regardions la vie d'un mauvais angle. Nous étions quelquefois comme des aveugles. Maintenant tout a changé et notre vie a pris un sens et nous pouvons voir les progrès que nous faisons. Est-ce que je peux maintenant voir la vie telle qu'elle est vraiment?

Méditation du jour
Ne craignez pas l'esprit du mal, parce que la Puissance Divine peut la vaincre. Le mal ne pourra atteindre que ceux qui ne se seront pas placés sous la Protection de la Puissance Supérieure. Ce n'est pas seulement une impression, c'est un fait véritable de notre expérience. Dites-vous avec confiance que l'esprit du mal ne peut vous atteindre et vous blesser gravement tant et aussi longtemps que vous resterez entre les mains de cette Puissance. Soyez rassuré, car la Grâce de Dieu sera avec vous et vous protégera.

Prière du jour
Je demande de n'être pas abattu par la crainte du mal. Je demande d'essayer de me placer aujourd'hui sous la Protection de la Grâce de Dieu.

Joueurs Anonymes, 22 décembre

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Vivre sans alcool

22 — Chasser l’apitoiement

Cette émotion est si laide que personne le moindrement sain d'esprit ne veut admettre qu'il la ressent. Même une fois devenus abstinents, plusieurs demeurent habiles à se cacher à eux-mêmes que nous baignons dans une mare d'apitoiement. Nous n'aimons pas que les autres en fassent la remarque et nous sommes prompts à répliquer qu'il s'agit d'une tout autre émotion — pas ce 'pauvre de moi' répugnant. Nous pouvons aussi, en un instant, inventer jusqu’à treize raisons à la douzaine, toutes parfaitement valables, pour nous justifier de nous prendre quelque peu en pitié.
Cette souffrance dans laquelle nous nous complaisons par habitude nous poursuit encore longtemps après notre désintoxication. L’apitoiement est un mirage séduisant. Il demande beaucoup moins d'effort que l'espoir, la confiance ou simplement l'action.
Les alcooliques ne sont pas les seuls ainsi. Qui peut se souvenir d’une maladie ou d'une douleur de son enfance peut également se rappeler un certain soulagement à crier sa souffrance, et une égale satisfaction un peu pervers à rejeter toute consolation. Presque tout être humain peut, à l'occasion, se complaire dans des lamentations puériles du genre : « Laisse-moi tranquille !»

En début d'abstinence, l'apitoiement s'exprime souvent ainsi : « Pauvre moi ! Pourquoi ne puis-je pas boire comme les autres ? » (Tous les autres ?) Pourquoi faut-il que cela m'arrive à moi ? Pourquoi faut-il que moi, je sois alcoolique ? Pourquoi moi ?
Le seul mérite de ce genre de réflexion est qu'il est un merveilleux laisser-passer vers un bar. Récriminer sur une question aussi insoluble équivaut à se désoler d'être né à notre époque plutôt qu'à une autre, ou sur cette planète plutôt que dans une autre galaxie.
Nous constatons, dès nos premières rencontres avec des alcooliques rétablis du monde entier, qu'il ne s'agit pas, bien sûr, uniquement de « Moi ». Plus tard, nous nous rendons compte que nous avons commencé à nous réconcilier avec cette question. Lorsque nous nous sommes résolument engagés sur la voie d'un rétablissement agréable, il peut nous arriver, soit de trouver la réponse, ou de nous en désintéresser. Vous le saurez quand cela vous arrivera. Plusieurs croient avoir identifié les causes probables de leur alcoolisme. Mais même dans la négative, il n'en demeure pas moins que l'impératif essentiel consiste à accepter que nous ne pouvons pas boire, et agir en conséquence. Verser une mer de larmes n'est pas très constructif.
Certains prennent plaisir à tourner le fer dans la plaie. De l'époque où nous buvions, il subsiste souvent une habilité féroce à jouer ce jeu inutile.

Nous pouvons aussi manifester un talent singulier pour transformer la moindre contrariété en catastrophe. Si le courrier nous apporte une facture de téléphone énorme, une seule, nous déplorons être continuellement endettés, murmurant qu'il n'y aura jamais, jamais de fin. Si le soufflé se dégonfle, nous accusons notre inaptitude passée et future à réussir quelque chose. À la livraison de notre nouvelle voiture, nous marmonnons aussitôt : « Avec ma veine, ce sera un... »
Si vous avez complété cette phrase par le mot citron, vous faites partie de notre club.
C’est comme si nous portions sur notre dos un immense sac plein de mauvais souvenirs, tels les douleurs et les rejets de notre enfance. Qu'une légère contrariété quelque peu semblable à l'un de ces souvenirs se produise 20 ans ou même 40 ans après, voilà l'occasion rêvée de nous arrêter, de rouvrir le sac pour en sortir d'un geste amoureux, l'une après l'autre, chacune de ces vieilles blessures et malchances. Plongeant avec émotion dans nos souvenirs, nous les revivons intensément l'un après l'autre, remplis de honte de nos fredaines d'enfant, grinçant des dents de nos colères anciennes, nous remémorant nos vieilles disputes, tremblant d'une peur presque oubliée ou refoulant peut-être une larme ou deux au rappel d'un ancien chagrin d'amour.
Voilà des cas extrêmes de pur apitoiement, facilement identifiables par quiconque en a déjà été témoin ou l'a déjà ressenti jusqu'à vouloir fondre en larmes. Il consiste essentiellement en un repliement total sur soi-même. Nous pouvons devenir si centrés sur notre petit moi, moi, moi, que nous en perdons tout contact avec autrui. Il n'est pas facile de vivre avec quelqu'un qui agit de la sorte, à moins qu'il ne s'agisse d'un enfant malade. Alors, quand nous devenons ainsi victimes d'une pareille compassion, nous tentons de la dissimuler, particulièrement à nous-mêmes. Mais là n'est pas la solution.
Au contraire, il faut nous extraire de cet égocentrisme, prendre du recul et un examen soigneux et honnête de soi. Une fois l'apitoiement clairement identifié, nous pouvons commencer à le combattre autrement que par l'alcool.
Nos amis peuvent nous être d'autant plus utiles qu'ils sont près de nous et capables d'un échange à cœur ouvert. Ils peuvent percevoir la fausse note dans nos plaintes et nous la signaler. Ou nous pouvons l'entendre nous-mêmes et commencer à identifier nos véritables sentiments, simplement en les exprimant à haute voix.
L’humour est une autre arme efficace. La description de sa dernière crise d'apitoiement faite par un membre au cours d'une réunion des AA provoque les plus fortes explosions de rire et nous transporte, comme auditeurs, dans un kiosque à miroirs déformants. Là, nous nous reconnaissons bien, des hommes et des femmes adultes aux prises avec des émotions de bébés. Malgré le choc possible, l’hilarité générale allège la douleur et produit finalement un effet salutaire.

Nous pouvons aussi combattre l'apitoiement dès ses premiers symptômes par une comptabilité instantanée. Pour chaque entrée de malheur débitée, nous trouvons un bienfait à créditer. La santé, l'absence de maladie, les amis chers, le beau temps, la perspective d'un bon repas, des membres indemnes, la gentillesse partagée, un vingt-quatre-heures abstinent, une heure de travail profitable, un bon livre à lire et de nombreux autres facteurs peuvent s'additionner pour compenser le passif, cause de notre apitoiement.
La même méthode peut servir à dissiper la « nostalgie » du temps des Fêtes qui, soit dit en passant, n'atteint pas que les alcooliques. Beaucoup d'autres gens sombrent dans l'apitoiement à l'occasion des fêtes de Noël et du Nouvel An, lors d'anniversaires de naissance ou autres. Chez les AA, nous apprenons à déceler cette vieille tendance à entretenir la mélancolie, à ressasser la liste des personnes disparues, de celles qui nous ignorent, et à déplorer que nous ne puissions offrir que si peu en comparaison des riches. Plutôt, maintenant que nous sommes abstinents, nous portons au grand livre, côté crédit, notre reconnaissance pour une bonne santé, pour les êtres chers qui nous entourent, pour notre capacité d'aimer. Une fois de plus, le solde apparaît dans la colonne des crédits.

Alcooliques Anonymes, Vivre sans alcool (moyens éprouvés par les membres des AA pour ne pas boire), pages 61-64

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22 décembre

« Comme tu donnes tu recevras ! » Ce ne sont pas que des mots, c’est la loi. Si tu les vis et les mets en action, tu verras comme ils fonctionnent merveilleusement. Tu verras que de même que tu commences à donner ce que tu as, de même il te sera de plus en plus donné. Ne crains rien, ne retiens rien ; simplement donne et continue à donner. Un cœur ouvert, généreux, attire à lui tout ce qu’il y a de meilleur. Que ton cœur soit ouvert et généreux afin de ne rien retenir, et laisse l’esprit de don être toujours présent. Évalue ce que tu as à donner et puis donne-le, peu importe ce que c’est, car alors que chaque don est offert, il aide à compléter le tout. N’attends pas que quelqu’un d’autre t’extorque tes dons, mais donne volontairement de ce que tu as. Ce faisant, tu verras où il s’emboite dans le tout, comme la pièce d’un puzzle qui, lorsque elle est mise à sa place, complète l’image.

La Petite Voix, Eileen Caddy

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Pour ceux et celles qui désirent lire les chroniques de Gilles sur le site Quand la drogue n'est plus un jeu : http://www.quandladrogue.com
Bon rétablissement pour toutes et tous !
Bonne journée !
L'expérience nous a démontré qu'adhérer à un groupe qui utilise les Douze Étapes pour se rétablir et mettre en pratique ce merveilleux mode de vie un jour à la fois peuvent nous aider à vivre de beaux moments de bonheur et de sérénité.

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