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Je suis sur mon tricycle et à mes côtés, on retrouve ma soeur et mon frère aînés. |
Je suis avec mon ourson et à mes côtés, ma soeur âgée de 4 ans et mon frère de 7 ans. |
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À mes côtés, ma soeur âgée de 4 ans et mon frère de 7 ans. |
Je vous présente ma mère. J'avais environ 2-1/2 ans. |
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De gauche à droite, vous retrouvez mon frère âgé de 14 ans, ma soeur âgée de 11 ans et j'avais 9 ans. |
Mère, en ce 13 avril 2001, pour obtenir la Paix et la Libération de mon cœur, je prends le temps de vous écrire cette lettre. À sa lecture, vous y trouverez un message étonnant basé sur deux ans de travail constant et volontaire. Je vous offre dans les lignes qui suivent mon Pardon d’enfant présenté en toute humilité, dans mes chaussures de femme. À l’aube de mes 45 ans, laissez-moi vous jouer un thème inconnu sur les cordes de mon violon brisé. Écoutez le son de ma tristesse se transformer positivement en une danse où le bonheur sera mon partenaire de Vie. Il me fait plaisir de vous annoncer que j'ai fait un long pèlerinage intérieur pour découvrir un pardon qui guérit et fait grandir. Pour arriver à cet objectif, j'ai marché au travers plusieurs étapes. Et pour mieux comprendre ma dynamique, l'auteur Doris Donnely répartit la démarche du pardon en cinq étapes. Laissez-moi vous les présenter : la reconnaissance de la blessure, la décision de pardonner, la prise de conscience de la difficulté de pardonner, le pardon à soi-même, l'examen des effets néfastes de l'absence de pardon. Par contre, l'auteur Lewis Smedes décrit le processus du pardon de cette façon : avoir mal, haïr, se guérir, se réconcilier. Ce deuxième énoncé me touche par sa simplicité. Quant à l'auteur Richard Walters, il propose un pardon en 5 étapes dont : 1) prier pour se préparer au pardon, notamment pour reconnaître le besoin de pardonner, pour susciter en soi le désir de pardonner, pour obtenir la maîtrise de son ressentiment et pour trouver le courage de persévérer dans sa démarche de pardon; 2) décider de pardonner sans pourtant oublier; 3) accomplir l'acte du pardon lui-même; 4) fêter le pardon accordé; 5) donner suite à son pardon : se réconcilier ou mettre fin à sa relation. J'ai trébuché plus d'une fois à travers cette aventure hasardeuse car pour réussir à vous pardonner, j'ai dansé avec une multitude d'émotions difficiles à accepter et à comprendre. Je suis arrivée au bout de mon cheminement et suis prête à enterrer cette marre d’impuissance laissée devant vos gestes que vous n’avez jamais regrettés, en tant qu'offenseur. Grâce à la naissance de notre site «Quand la drogue n'est plus un jeu» créé pour m'aider à mieux vivre la toxicomanie d'Emmanuelle, j’ai été dans la capacité de panser plusieurs de mes blessures laissées par le Feu de vos dépendances. Malgré cette réussite, je ne sens pas le besoin de recréer notre relation qui s'est éteinte en 1995. J’aurais tant aimé connaître ma vraie Mère, celle qui se cache sous ces consommations. J’ai souvent ressentis un désir profond d'échanger avec elle. Malheureusement, je resterai avec mon panier plein de questions sans réponse! Dieu m’a donné le Courage d’accepter les choses que je ne puis changer. Il m’est difficile d’écrire l’expérience extraordinaire que je vis présentement dans l’expression de cette ouverture qui se manifeste positivement. Ce travail que j’ai fait sur les branches de l’arbre de ma vie m’a permis d’atteindre cette Sagesse de vous pardonner. Je souris devant mon futur car je réalise que vous m'avez donné le plus beau cadeau, LA Vie. J'aimerais vous remercier de m’avoir enseigné le malheur. Cette lacune m’a donné la force de lutter pour prendre ma place dans la société d'aujourd'hui. Un monde qui parfois est parsemé de difficiles et de froideur! Le 6 avril dernier, j'ai perdu ma «Mammy». Elle nous a quitté suite à une longue lutte parsemée de souffrances. Vous connaissez cette grande dame car, par le passé quand nous vivions notre enfer à Granby, elle nous apportait «Soutien et Compassion» qu'elle versait généreusement et inconditionnellement. Elle pratiquait le don de Soi puisqu'elle aidait à nous chausser, à nous habiller et elle nous faisait parvenir des boîtes remplies de nourriture. Ma vie ne sera plus meublée par sa douce présence. Grâce à son passage dans mon existence, je crois en un Dieu d'amour. Il l'aidera à continuer tous ses bienfaits de là-haut. Quant à moi, je poursuis mon deuil laissé par son départ précipité mais j'ai confiance qu'elle guidera mes pas pour mieux m'aimer dans la Magie de mes différences. Puis-je vous rappeler certaines parcelles marquantes de notre passé pour que je puisse faire mon deuil et ainsi, les enterrer convenablement, comme il se doit. Puisque vous n'avez jamais démontré de regrets vis-à-vis l'ampleur de vos actions alors retournons ensemble en arrière sur ce chemin de noirceur, juste pour une dernière fois. Je veux que vous sachiez que mon objectif est de vous donner les outils nécessaires pour qu'avant votre départ vers l'au-delà, que vous puissiez demander à Dieu de vous accorder le pardon. Dans les prochaines lignes
qui suivent, je vais énumérer certaines blessures qui ont
fait surface pendant ma démarche que j'aie entreprise. Il y en a
d'autres, mais le temps me manquerait. J'ai énuméré
l'essentiel, celles qui ralentissaient la roue de ma fragilité intérieure.
Je vous présente les éléments de ma hantise en espérant
que vous reconnaîtrez l'ampleur de vos gestes :
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Sur cette photo on retrouve de gauche à droite, mes deux soeurs, moi-même, mon frère Daniel (maintenant décédé) et mon frère aîné. C'est la seule photo existante des cinqs survivants du passé. Au moment de cette prise de photo, la seule qui demeurait à la maison était la plus jeune (à gauche de la photo). |
Du livre intitulé OPTAF informations, je lis : «Un milieu familial anormal, une éducation négative, un climat de conflits perpétuels prédisposent davantage à l'alcoolisme». Saviez-vous que ma fille âgée de 25 ans souffre d'alcoolisme et de toxicomanie? Elle a tout perdu dans sa descente en enfer. Et sa plus grande perte réside dans l'absence de l'estime de son Soi malade. Le Tout-Puissant a jugé bon de m'épargner, mais mon oiseau marche dans le feu de vos pas. Sachez que je ne blâme pas ses choix de vie sur le bagage laissé par notre hérédité! Je suis arrivée au haut de ma montagne et j'en profite pour regarder en arrière, sur le chemin que j'ai parcouru. Je peux donner un nom à ma douleur et je suis disposée à vous pardonner. J'avoue que même avec mes yeux neufs, je n'ai pas réussi à comprendre l'étendue de votre négligence et l'absence développée de votre instinct maternel. Vous quitterez ce monde riche de mon pardon. J'ai vécu tout un périple pour marcher fièrement vers celui-ci. J'ai cheminé grandement en Humanité et en Sagesse. J'ai jeté aux poubelles, mon ressentiment et mon esprit de vengeance. J'ai admis inévitablement mon impuissance devant les injustices que nous avons subies, bien malgré nous. Je suis l'héritière de vos malaises mais, je célèbre cette paix intérieure qui respire au fond de Moi. Je profite de cette fin de démarche pour vous remercier pour le beau chapelet que vous m'aviez offert le 5 octobre 1990 (au décès de Michèle). Je le conserverai précieusement. Et dans mes moments de doutes, je le serrerai dans un geste spirituel pour me protéger des séquelles laissées par tous vos abus physiques, moraux et psychologiques. Seigneur, aidez-moi à conserver la Paix et la Liberté intérieures? Il n'y a pas d'espace pour la réconciliation mais je vous souhaite de reconnaître vos torts pour guérir les blessures que vous avez laissées sur les vies de vos enfants ! Le défi… est d'entrelacer les fils ténus d'une vie brisée afin d'en faire une œuvre riche de sens et de responsabilité. De l'auteur Gordon Allport Quant à votre conjoint, celui qui a participé à tant d'horreurs, étant donné qu'il n'a pas reconnu sa culpabilité, je ne crois pas qu'il est digne de mon pardon. Je laisserai le Tout-Puissant danser avec sa prise de conscience pour qu'il se libère de sa croisade désastreuse dans nos vies. Que Dieu le bénisse dans son ignorance? Conservons cette distance qui nous unit. Et je fais mon deuil de votre indifférence évidente! Je termine sur ces mots empruntés merveilleusement du livre intitulé «Le petit prince» de St-Exupéry : Que fais-tu là?
J'ai souvent essayé de mieux comprendre mais si on ne sait pas nager, on ne peut pas aider quelqu'un qui se noie. Et si la personne qui se noie ne sait pas pourquoi elle boit? Alors, je continuerai ma
route, perplexe et libérée … Et je marcherai ma vie, un jour
à la fois, votre fille
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«Sous
le masque de l'innocence» vous a présenté à
travers mes chroniques, mes souvenirs de mes blessures laissées
par ma mère jalousivement dépendante de l'alcool et des barbituriques.
Elle possédait une grande beauté de corps mais elle était
habillée d'une pauvreté du coeur.
Les mots qui suivent sont basés sur des faits réels qui hantent mon enfance et celle de mes frères et soeurs. À l'aube de mes 46 ans, je vis toujours une grande tristesse vis-à-vis les pages qui habillent notre livre d'histoires suite au décès de notre paternel. Il est décédé le 21 septembre 1965 à l'âge de 37 ans. Il laissait derrière lui, ses 5 enfants. Lors de son départ, nos âges variaient entre 2 et 14 ans. Ma richesse réside dans le pardon obtenu envers ce passé d'enfer... Lee, auteure |
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Merci de m'avoir si gentiment donné votre compassion d'amour dans mon voyage difficile vers le pardon. Lee,
auteure
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