Bonjour Lee, Je viens de lire sur le site a Solange une réponse de ma fille suite a mon témoignage "J'ai mal a ma fille" et je me sens toute drole, je suis contente et en même temps spectique, j'ai tellement peur de m'illusionner et en même temps je veux profiter de chaque seconde positive qui s'annonce, il y a eu tellement de fois ou je croyais enfin que c'était pour être la bonne fois! Je suis encore pleine d'espoir, et je sais pour lire votre chronique sur votre site a vous, que ca vous est arrivé aussi a vous,  j'aimerais bien votre avis, mon adresse internet est ... l'adresse que j'ai sur vidéotron je m'en sers très rarement. Merci Lee, je sais que vous me comprenez  Christiane
 

From: Lee 
To: christiane p 
Sent: Saturday, January 11, 2003 6:55 PM
Subject: Je marche à tes côtés!

Chère maman,

J'ai été sur le site pour trouver la réponse de ta fille. J'ai pris le temps de la lire et de l'analyser avec mon expérience et mon coeur de mère co-dépendante. À sa lecture, je me rends compte que ma fille aînée et ta fille souffrent des mêmes dépendances. Et j'en suis surprise! Elles auront tout un travail à faire sur elles-mêmes. Ouf!

Depuis qu'elle est piégée, j'ai vécu 4 thérapies. Donc, quatre grand rêves qui se sont vites volatilisés. La troisième thérapie fut celle qui m'a permis de constater la force de ma co-dépendance. Nous venions d'aller les reconduire dans les Laurentides. Elle et son copain, se sont rencontrés dans cette maison de thérapie. Ils se sont fait jeter dehors car ils ont été surpris à faire l'amour dans une des chambres.

Quant à nous, après les avoir conduit là-bas, avec un peu d'argent en poche, nous avions tous les espoirs en main. À peine quelques jours plus tard, son copain me téléphona pour me dire qu'elle l'avait battu, qu'elle s'était blessée en mettant son coude à travers une vitre et qu'elle était à l'hôtel, en train de boire et de consommer avec d'autres hommes.

Et c'est là que j'ai apprivoisé mes limites et mes déceptions. J'ai comme perdu tout contrôle pour quelques secondes. Une déception si grande! C'était horrible...

J'ai pris le temps d'introduire ce paragraphe au préalable car je vais te suggérer d'être prudente dans ta démarche auprès de ta fille. Il est certain que tu peux l'aider par l'écoute, par la compassion mais pas par l'argent. Je ne crois que de voir un psychiatre est sa solution. Elle cherche, je crois une porte de sortie. Certes, qu'elle veut s'aider et qu'elle veut s'en sortir mais je ne crois que cette fois-ci est la bonne.

Souviens-toi que toute sa vie, elle sera à risque de rechute. Si j'ai bien lu elle te dit que ça fait 1 mois qu'elle n'a pas consommé. Je ne crois pas que cette information soit véridique! Ma fille aînée me manipule ainsi. Au début, je la croyais mais après plus de 5 ans, je perdu ma naïvité.

Donc, ma suggestion est simple. Essaie d'être maman «compassion», maman «écoute» mais ne devient pas maman «facilitatrice». Ce qu'elle a besoin c'est de suivre une thérapie en maison ou en centre de thérapie. Elle le sait très bien mais elle ne veut pas être enfermée et contrainte à suivre les règlements existants et tout le tralala.

Je ne veux pas enterrer ton espoir mais je préfère te voir marcher à ses côtés avec un certain détachement d'amour que de te voir tomber en pleine face, enfargée par ta déception et ta fragilité de mère.

Ta fille sait exactement ce qu'elle doit faire pour reprendre le contrôle de sa vie mais, je ne crois pas qu'elle est prête à faire les efforts nécessaires à sa réhabilitation. Et si elle a un toit présentement, c'est déjà un gros soucis de moins pour elle.

C'est quand ils n'ont pas de toit l'hiver, qu'elles sont confrontées au froid et qu'elles risquent de toucher le fond de leur abîme. Ma fille a toujours fait ses thérapies juste avant l'hiver. Je ne suis pas une spécialiste dans le domaine mais, je pense que ma conclusion à un certain sens.

Sur ce, je te laisse en espérant qu'elle te prouvera que je me suis trompée avec mon intuition ! Je te le souhaite du fond du coeur. Et je marche à tes côtés mais, conserve une certaine distance pour réduire ton mal de vivre.

Et si elle te prouve sa vraie volonté de marcher vers l'abstinence alors, tu décideras de l'aide que tu veux lui donner. Mais n'oublie pas que nos filles sont maîtres dans la manipulation du proche.

Une équipe à l'écoute «Quand la drogue n'est plus un jeu»

Lee