LES CORRESPONDANCES DE LEE |
Soleil
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Subject: QLDNP1J - Message pour Frank .. de Soleil From: Soleil Date: Thu, September 2, 2004 4:44 pm To: <qldnp1j@quandladrogue.com> Allo Frank! J'espère que tu vas bien. J'ai une petite question à te poser et cela concerne un de mes proches. Prochainement,
il doit suivre une cure en désintox. et devra s'absenter de son
travail. Est-ce que tu sais, si de par la loi, (ou bien, à
quel endroit
Il
était décidé à y aller, mais là, il
semble vouloir reculer :o( car selon lui, son absence est sans solde, et
il n'ose rien demander. Il est endetté
Moi
je ne sais plus comment l'aider, il ne parle plus à personne de
sa famille, et il semblerait avoir contact seulement qu'avec moi et une
amie à
J'essaie
de l'aider comme je peux, mais disons, que je ne sais pas tout, il ne dit
presque rien. J'ai tout fait ce que j'ai pu pour lui, j'essaie
Si
tu peux m'informer ou bien me donner un lien quelconque où je pourrais
trouver réponse, j'ai tenté de visiter les liens sur ton
site, mais je ne
Et
si tu ne sais pas, bien pas grave, je vais tenter de prendre des informations...
je ne sais pas où, mais bon, je finirai peut-être par
Je
te remercie infiniment à l'avance, je trouve cela dommages qu'on
ait pu se parler directement à la rencontre, espérant qu'il
y ait une autre
Je te souhaite une belle fin de soirée, Amitié
- Soleil xxx
From:
Lee
Bonsoir, Pour faire suite à la correspondance envoyée dont le sujet concernait une petite question à poser, j'aimerais répondre (à la demande du webmestre) à une partie de votre questionnement. Je suis Lee, mère de deux filles qui sont piégées dans leur consommation. Emmanuelle aura bientôt 29 ans. Elle souffre d'être alcoolique et cocaïnomane. Marie-Paule marche vers ses 26 ans. Tout comme sa soeur, elle est alcoolique (à un niveau différent) et elle est accro au pot. Aussi, je suis la fille d'une mère alcopharmaco dépendante. Mes proches (frères, soeurs) ont des problèmes de consommation. Donc, ma vie a été bouleversée par la noirceur des dépendances mentionnées. Je vous parle de moi, car je souffre d'une maladie que l'on nomme codépendance. Un mal de vivre qui nous déchire au fil du temps, et selon les rechutes de nos proches que nous aimons tant. Dans le livre de Yolande Vigeant intitulé «Espoir pour les mal-aimés» l'auteure avait écrit cette définition de la codépendance : «C'est quelq'un qui veut donner ce qu'il n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas». Plus j'évolue dans ce monde et plus, le sens de ces mots changent et me portent à réfléchir. Mon conjoint, le webmestre répondra à votre question à savoir s'il existe des programmes pour aider financièrement celui ou celle qui veut suivre une thérapie pour marier l'abstinence. Quant à moi, j'aimerais me concentrer sur l'autre aspect qui pollue votre correspondance et qui pourrait dans un avenir prochain, vous détruire dans votre for intérieur «votre codépendance» que vous vivez dans vos chaussures. Personnellement, j'ai embrassé le plancher de mon impuissance à plusieurs reprises dans mes rôles : fille, mère, soeur et tant plus. Aujourd'hui, grâce à mes descentes, j'ai appris à conserver une certaine distance pour ne pas me perdre émotionnellement dans mon désir de les aider et de les secourir. Il est difficile d'apprendre à les aimer avec un détachement d'amour mais, cela s'apprend à force de travail, de lecture, de dialogue et de communication. Aujourd'hui, je comprends l'importance de les aimer tout en m'occupant de mon moi malade. Il faut être prudente dans vos contacts avec votre ami. Celui ou celle qui consomme sait comment manipuler son entourage. Avec le temps, et à force de souffrir, il fera ce qu'il doit faire pour consommer et pour endormir ses émotions. Sous son parapluie artificiel, il restera caché pour ne pas avoir à affronter son champs de ruines. Il est tout à fait normal que votre ami n'ait plus de contact avec sa famille. Dans mon livre d'histoires, je vous dirais que nous n'avons plus de liens, notre confiance est ébranlée, nos blessures sont saignantes, nos souvenirs sont pollués par des gestes agressifs et mal intentionnés. Et la liste est longue... Les Grands m'ont souvent expliqués que je dois les laisser toucher leur bas fonds. De devenir leur facilitateur ne leur apportera pas de solutions à leur problématique. De panser leurs erreurs, ne guérira pas leur pourquoi. De vouloir les protéger, ne calmera pas ceux qui attendent d'être payés... Je termine ma lettre en espérant que vous prendrez le temps de réfléchir sagement pour conserver votre équilibre. Ses dépendances sont lourdes de conséquences. Ce monde est difficile à accepter et à comprendre. J'ai 48 ans et je n'ai rien compris. Et plus je vieillis, plus je grandis et moins, j'ai besoin de comprendre... Je vous souhaite «sérénité» et «équilibre» dans votre cheminement d'amitié Lee Un
membre de l'équique de «Quand la drogue n'est plus un jeu»
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