|
Les
archives de Sophie Daout
|
Vol.4
No. 61
|
Le cannabis et les jeunes, la
télé et moi !
Il m’a été demandé cette semaine de participer à une émission de télé sur le thème suivant : « Le cannabis et les jeunes ». Le thème est récurrent en ce moment car on commence à se rendre compte des méfaits de cette drogue soi-disant « douce », surtout au niveau des jeunes. L’émission a lieu le soir, elle est polémique, les adeptes du shit opposant leurs arguments aux détracteurs de cette drogue. J’avais accepté d’y assister en posant mes conditions, à savoir que je témoignerais mais ne participerais au débat que ponctuellement, et à ma demande sur certains points. Nous étions d’accord, les organisateurs et moi. Mais au dernier moment, les conditions ont changé et il m’a été demandé d’être présente sur le plateau et dans la discussion. J’ai hésité (un tout petit peu), et j’ai finalement refusé. D’abord parce que j’étais, je suis encore aujourd’hui grippée, c’est vrai, je ne me suis pas inventé une excuse, mais peut-être ai-je somatisé, qui sait ? Cependant, j’ai regardé l’émission hier au soir du fond de mon lit. L’entrée en matière était un petit reportage fort bien fait posant bien le problème. La consommation de shit est en progression chez les jeunes, l’âge de la première expérimentation du produit s’abaisse et cela devient inquiétant. L’interview d’un professeur, exerçant dans une clinique parisienne recoupait corroborait les conclusions du reportage. Et puis, la discussion !
Le débat a commencé assez correctement par la prise de parole de la scientifique. Ensuite, il s’est rapidement passionné, le représentant du CIRC avançant les poncifs habituels. Le shit n’est dangereux pour que pour les plus fragiles qui représentent seulement 3à 5% des individus. J’ai déjà entendu cet argument et j’avais à l’époque répondu que, quels que soient les chiffres donnés par la statistique, quand c’est sur l’un des vôtres que cela tombe, pour vous c’est à 100% ! Il a dit aussi qu’il fallait savoir « gérer » sa consommation, et en faire un usage récréatif ! « Et pourquoi demandait-il, oui pourquoi me parlez-vous du cannabis des jeunes et non de celui des adultes ? » De mon lit, je lui hurlais : « Mais c’est parce que c’est le thème de l’émission, mon bonhomme ! ». Le représentant des familles
a apporté son expérience de terrain et il lui a été
demandé s’il avait déjà fumé un joint. Non
? Alors de quoi se mêlait-il ? Il ne savait pas de quoi il parlait
! Ce à quoi il a répondu comme je le fais souvent, qu’un
médecin n’a pas besoin d’avoir eu un cancer pour soigner ses patients
ou bien qu’un docteur homme peut accoucher une femme enceinte même
s’il est sûr de ne jamais faire une grossesse.
Je ne crois pas que ce genre d’émission fasse avancer le débat, et c’est dommage. Chacun campe sur ses positions et personne n’écoute les arguments des autres. J’ai bien fait de ne pas m’y rendre, et je crois que désormais je n’accepterai plus jamais. Je me déplace quand je pense être utile et pas pour voir ma tête à la télé, ou pour faire du sensationnel. Je suis fragile, je viens de perdre un enfant à cause de la drogue, et pour lui, comme pour tant d’autres, le shit a été la drogue d’initiation. J’entends tous les jours des histoires de familles démolies par la consommation d’un enfant et le récit des dégâts causés par le cannabis. Je suis porteuse de cette parole. Pour convaincre ceux qui seraient tentés de ne pas me croire, il leur suffit de se rendre dans notre forum et d’y lire les témoignages des parents en souffrance, souvent les mamans, Viviane, Carole, Maguy, Christine, Chakra…etc., ou des jeunes qui ont cessé leur consommation comme Tifenn, ou encore Nicolas dont le pseudo est « Sweetdarksoul », ou encore notre gentil Québécois, « Moodmind ». Eux, savent, et nous aussi. Moi,
c’est un risque que je conseille aux jeunes de ne pas prendre. Ce que font
les adultes ne me concerne pas !
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 14 mars 2008
|
Vol.4
No. 62
|
Les femmes politiques préférées
des Français
Le magazine français «
Fémina », a voulu savoir cette semaine le nom des femmes politiques
préférées des Français.
C’est Ségolène Royal qui occupe la seconde place avec 18% des voix. La candidate socialiste battue par Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles se situe devant plusieurs femmes ministres du gouvernement actuel. Malgré sa défaite du 6 mai, malgré les critiques de ses collègues hommes au sein même de son propre parti, elle incarne un espoir d’avenir. Aux places suivantes, on trouve Michelle Alliot- Marie, depuis longtemps en politique et Rachida Dati, nouvelle venue, mais toutes deux ministres en place. Mais à la cinquième place, faisant jeu, on trouve ensuite sans surprise certaines figures bien connues du monde politique, Martine Aubry, « la dame des 35 heures » et Elisabeth Guigou, mais on ne s’attendait pas à voir Rama Yade. Totalement inconnue du public en 2007, elle est aujourd’hui la belle Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères et aux Droits de l’Homme. La seconde question posée
était celle-ci :
En première place, c’est encore
Rachida Dati qui apparaît. Toujours très glamour, elle s’affiche
en robe du soir à paillettes, au dîner organisé
à la mi-septembre pour les 60 ans de la luxueuse maison de couture
Dior. Elle pose en bottes à talon aiguilles et bas résille
pour une séance de photos dans Paris-Match. Madame le Garde des
Sceaux est ministre et people !
Toutes ces femmes sont belles, bien dans leur temps. Représenteront-elles demain le changement et nouveau paysage politique français ? C’est ce que semble indiquer ce sondage
!
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 28 mars 2008
|
Vol.4
No. 63
|
J’habite sur la Côte d’Azur, et l’un des hôpitaux de Nice signalait en 2007 l’admission pour coma éthylique, de vingt-sept ados âgés de 11 à 15 ans contre quarante pour l’ensemble des trois années précédentes. Un autre hôpital de la même ville en a accueilli trois pour le même problème, plus d’une cinquantaine de 12 à 17 ans« en état d’intoxication éthylique. A Antibes, une autre ville de la côte, quarante jeunes de 15 à 18 ans ont été hospitalisés en 2007 pour une intoxication éthylique aiguë. « C’est un vrai problème déclare un médecin, responsable des urgences pédiatriques au CHU. Interrogés plus tard sur leurs motivations, ces jeunes, qui n’avaient pas de problèmes familiaux ni psychologiques particuliers, ont expliqué avoir recherché l’ivresse en buvant de très grandes quantités d’alcool fort en très peu de temps. Ainsi témoigne un jeune qui
a aujourd’hui 22 ans :
« Après, je ne me souviens plus de rien, sinon de m’être réveillé à l’hôpital avec des tuyaux partout. Je me suis demandé ce qui m’était arrivé. Le matin, un médecin est venu me voir, et comme ça allait bien, je suis sorti dans la journée. Pendant un certain temps, il n’a plus bu une seule goutte d’alcool fort, ni même d’alcool du tout. « Ca m’a dégoûté pendant longtemps. J’ai commencé à boire de la bière plus tard dans les soirées avec les copains, mais il m’arrive aussi d’en boire tout seul. Aujourd’hui, à 22 ans, est considéré comme un buveur excessif. Tous les jeunes hospitalisés après un coma racontent la même histoire. Ils tentent souvent l’expérience en petits groupes et en profitant des inter cours. Ils arrivent le matin avec plusieurs bouteilles prises chez les parents, ils boivent un premier verre et se rendent compte qu’il ne se passe rien. Ils en prennent un deuxième et il ne se passe rien non plus. Alors, en l’espace de quelques minutes, ils boivent trois ou quatre verres. Et quand l’alcool arrive dans le sang, ils tombent. Le docteur Haas, responsable des
urgences pédiatriques dans un hôpital de Nice, s’exprime ainsi
:
Pour un très jeune adolescent, le seuil de 3 grammes d’alcool peut être fatal. Par ailleurs, les études et les chiffres prouvent que plus de 50% des jeunes ayant connu une première ivresse entre 11 et 15 ans tombent dans l’alcoolisme à l’âge de 20 ans. A 12 ans, plus d’un ado sur deux n’a pas encore touché à l’alcool, mais à 19 ans, il n’y a plus qu’un seul jeune sur vingt. Or, d’après les statistiques, pour ceux qui ont commencé à boire à 11-12 ans, 13% d’entre eux sont à 20 ans des consommateurs abusifs et 16% des consommateurs dépendants. Alors que pour ceux qui commencent à l’âge de 19 ans, la proportion tombe à 2% de consommateurs abusifs et à 1% de consommateurs dépendants. Ainsi donc, à vingt ans, certains jeunes ont déjà une histoire avec l’alcool, une histoire qui a des chances de mal finir. Une cirrhose survient après vingt-cinq ans d’une consommation d’alcool importante et régulière. Autrement dit, pour les jeunes qui commencent à 12 ans, ils auront une cirrhose avant quarante ans ! A la vôtre !
Il faut savoir cela, avoir ces statistiques
en tête quand on fait de la prévention !
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 4 avril 2008
|
Vol.4
No. 64
|
La teuf et les teufeurs !
Je me suis penchée aujourd’hui sur un livre écrit par Monique Dagnaud qui vient de publier « La teuf, essai sur le désordre des générations », aux éditions du Seuil. Le seul projet d'avenir d’un bachelier interrogé, c’est «s 'amuser jusqu'à la fin de sa vie. » « La journée, il n'y a rien », s'exclame Arnaud, tandis qu’un autre étudiant parisien filme ses soirées pour les visionner entre amis. A travers ces propos et ces pratiques se dessine une nouvelle définition de la fête, non plus un exutoire soigneusement délimité pour supporter le quotidien, mais une fin en soi, unique raison de vivre de ses adeptes. L’auteur a interviewé 100 « teufeurs » accros à ces soirées où l'on se « défonce » jusqu'au petit matin. Ils sont issus plutôt des classes moyennes et leurs frasques passent inaperçues. Ils s'entendent bien avec leurs parents, souvent divorcés mais « cool », qui les laissent sortir sans poser de questions. Cela tombe bien, les teufeurs ne veulent pas se faire remarquer. Même la drague ne les intéresse pas. Bien élevés, ils débitent le discours qu'on attend d'eux : il faut « boire ou conduire », « gérer » sa consommation de psychotropes, ne pas prendre d'héroïne. Mais dans les faits ils prennent le volant après avoir descendu l'équivalent d'un litre de vodka. Ils sont un symptôme du malaise de cette génération née après 1981. Apolitiques, déprimés, régressifs, les teufeurs s’éclatent…faute de grandir. Voici quelques réponses aux questions posées par un journaliste sociologue, Sophie Carquain, à l’auteur dans le journal « Le Figaro Madame » paru le 08.02.2008, sur un autre aspect de la teuf. Pourquoi en ont-ils besoin à ce point ? Est-ce un exutoire, une manière de se défouler ? - Oui, la pression scolaire est devenue très éprouvante pour les jeunes. Dans notre société, ils jouent leur va-tout pendant leurs vingt premières années. La concurrence est devenue féroce : il leur faut être dans les meilleures écoles, les meilleures filières… Un seul redoublement les exclut d’emblée des classes préparatoires. En Allemagne ou aux États-Unis, on vous juge beaucoup plus sur votre vie professionnelle. La France, qui mise d’abord sur les performances scolaires, se rapproche de plus en plus du Japon. Cela explique cette exacerbation des conduites festives. Ils viennent trouver là une juste compensation d’un quotidien devenu souvent irrespirable. La teuf est le lieu d’un retour du refoulé, une pulsion dionysiaque, et c’est la raison pour laquelle elle ne doit pas être trop organisée à l’avance. Il ne s’agit pas de remplacer une contrainte par une autre ! J’ai constaté d’ailleurs, au fil de mon enquête, que les excellents élèves sont souvent aussi d’excellents teufeurs ! Comme s’ils cherchaient à se libérer de l’excès des contraintes et des devoirs… Vous l’analysez dans votre livre : les teufeurs sont la génération d’enfants du désir, ceux à qui les parents ne refusent rien… - Ils sont le résultat d’une
projection narcissique intense. Les parents ont beaucoup de difficultés
à s’opposer à eux, d’autant plus que ce qui compte ce sont
les résultats scolaires. Ils ont tendance à penser : «
Oh, il a bien le droit de se lâcher… Il travaille tellement. »
Et l’ado en profite, naturellement.
Vous soulignez le contraste entre l’excès de la fête et la fadeur de leur quotidien. Ils sont gentils, aiment leur famille. Zéro conflit à l’horizon ? - Si vous vivez dans une famille non conflictuelle, il vous faut tout de même vous différencier. La teuf en est l’occasion. Surtout qu’elle ne ressemble à rien de connu par les parents. On est dans la « rupture transgénérationnelle ». Si les ados sont très mutiques et réservés sur leurs soirées, c’est leur manière de se construire loin de ces adultes qui sont aujourd’hui trop proches d’eux. L’allié des teufs, c’est aussi l’alcool , le cannabis chez les plus grands… Et là, vous lancez un signal d’alarme. - Au fil de mon travail sur le terrain, je ne m’attendais pas à de tels chiffres. Un grand adolescent (âgé de 18 ans et plus) boit en moyenne huit verres d’alcool dans une teuf. Ce qui signifie qu’un certain nombre en boivent plus. Concernant les plus jeunes, on a vu arriver les « mix », des boissons mêlant jus de fruits et alcool fort (12 °, voire 18 °) : un vrai « piège à ados ». L’alcool est devenu tendance. Les teufs auraient évolué,
d’après vous, depuis Internet.
- Les flux médiatiques, la culture des images stimulent l’aptitude à vivre ici et ailleurs, à se fabriquer de fausses biographies. Or, la teuf est également une façon de dépasser les limites de sa propre identité. Les ados peuvent y adopter des rôles de composition, comme s’ils jouaient avec un avatar d’eux-mêmes… Cette culture du simulacre (entre la vraie et la fausse identité) est renforcée encore par les émissions de télévision qu’ils regardent. Ils adorent ces jeux de rôle… tout en s’en moquant ! Les parents, écrivez-vous,
ferment souvent les yeux sur ce qui se passe.
- Non, c’est le résultat d’une négociation tacite entre parents et enfants : les parents sont contents si leurs enfants apaisent leurs angoisses, et les enfants savent qu’ils pourront obtenir plus de liberté… s’ils travaillent mieux en classe. C’est donnant donnant. Heureusement, pour la plupart des jeunes, la teuf reste un simple dérivatif, sans mise en danger de soi. Reste à ne pas franchir un cap. Priment toujours la gaieté, le culte des copains, le « culte de la vanne » ! Et ça, c’est plutôt positif. « Ils en parlent pendant des heures sur leur portable ou via Internet… Pour les ados, la “teuf” a détrôné la “boum”. Elle est l’objet de toutes les négociations et d’enjeux qui nous laissent perplexes. Aujourd’hui, la première
boum a lieu souvent en CM1-CM2.
Cela correspond à un rajeunissement, bien repéré aujourd’hui, de toutes les conduites adolescentes. Il y a un basculement des âges. On devient ado plus tôt, et l’âge des premières « teufs » en fait partie, tout comme l’anorexie ou les conduites à risques. Il y a donc fatalement un crescendo. Si l’on autorise un pré ado de 11 ans à rentrer à minuit, on s’achemine vers des teufs beaucoup plus extrêmes dès l’âge de 15-16 ans… « Boum » est d’ailleurs un terme réservé aux petits – on ne l’emploie plus dès l’âge de 12-13 ans ! Après, ce sont les « fêtes », puis les « teufs ». Fêtes ou « teufs » ont-elles toujours lieu chez les parents ? - Oui, c’est ce que les adolescents appellent un « squat ». Ils disent « On fait un squat chez Untel », ce qui signifie que l’on se regroupe dans son appartement, vide la plupart du temps. À partir de 12-13 ans, il est de bon ton que les parents s’en aillent – au moins pendant quelques heures -, même s’ils sont présents au début et à la fin de la soirée. Vers 16 ans, les premières grandes teufs ont lieu souvent le week-end chez les parents qui ont déserté leur appartement pour la campagne, à l’âge où l’ado rechigne à l’idée de suivre sa famille. Il profite alors de l’occasion, autorisé ou non à le faire, pour inviter ses copains. Le principe est de bouger, de multiplier les lieux d’élection. Leurs soirées sont le résultat d’une fine dialectique entre l’organisation et l’improvisation. Tout commence par le contact par portable – outil indispensable des teufeurs – de leur réseau de copains. Un rendez-vous est donné chez l’un ou l’autre, et puis… place à la créativité. Quel que soit le lieu des réjouissances, le but est le « grand délire entre copains ». C’est l’expression qui revient le plus. Il faut être dans l’excès, « se faire péter les neurones ». Ces « délires entre
copains » ont donc remplacé la drague de jadis ?
- Oui, une chose est sûre : la boum, la fête ou la teuf servent beaucoup moins aujourd’hui qu’hier à flirter ou à draguer. Et on se rencontre ailleurs, à commencer par Internet ! Les slows, comme Hôtel California, sur lequel les parents dansaient, ont quasiment disparu de la circulation. Aujourd’hui, les jeunes dansent presque exclusivement en solo, mais regroupés en petits cercles. Ce qui traduit parfaitement la situation des individus : des électrons libres se retrouvant en tribus ! Ils peuvent alors se mettre à délirer, à improviser un karaoké. On est dans la culture de l’excès, dans l’explosion des sens, dans le « no limit ». La palme revient aux plus imaginatifs. Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 11 avril 2008
|
Vol.4
No. 65
|
Violences scolaires
Sous ce titre, mon journal quotidien, le Var Matin, en ajoute un autre: «Une nouvelle génération de collégiens».Voici quelques extraits de cet article : «Tensions, agressions verbales, crêpages de chignons, bagarres…Je signale que le comportement des deux adolescentes a été sévèrement sanctionné par le Conseil de Discipline, elles ont été exclues et obligées de s’inscrire dans une autre école. Je reprends l’article : «Les filles jusque là plutôt épargnées par le phénomène, n’échappent plus à la règle. Pour un mot, un regard, tout peut déraper Manque de communication, intolérance : globalement, les chefs d’établissements reconnaissent une progression sensible de ces vecteurs de violence. Surtout au niveau des collèges, où ils sont activés par le manque de maturité des élèves.Le journaliste donne ensuite la parole aux chefs d’établissements du secteur, cinq Principaux de Collèges et deux Proviseurs de Lycée. Les Principaux sont d’accord pour noter une augmentation de violence, surtout verbale, la violence physique restant exceptionnelle. Ils soulignent l’effort de tout le personnel pour une écoute plus attentive des enfants, la mise en place d’un partenariat avec les familles et d’un contrat avec les élèves. Ils appliquent immédiatement des sanctions exemplaire si c’est nécessaire. Ils sont en réseau avec la
police.
Quant aux Proviseurs, leurs élèves
sont plus âgés et donc plus matures, et ils signalent moins
d’incidents.
«Les filles ont des comportements à des années lumière de ce qu’on attend de la féminité. Elles sont victimes d’un phénomène de mimétisme et emploient des termes incroyables! Des accrochages ont parfois lieu, mais pour l’heure personne n’est jamais passé à l’acte».J’ai moi-même fréquenté les établissements scolaires en tant que professeur et je continue encore aujourd’hui en faisant de la prévention contre la drogue. J’ai en effet vu changer le profil et le comportement des jeunes. Quand je vais dans un collège, je prends deux classes à la fois. Il est facile pour un ado de chahuter cette dame qu’il ne connaît pas, qui ne fait que passer, et qui va parler d’un sujet aussi difficile que la drogue. La mise en route est parfois un peu périlleuse. Mais je n’hésite pas relever l’incivilité : «Enlève ta casquette», «Ne pose pas tes pieds sur le siège», «Fais-nous partager tes réflexions à ta voisine», « Arrête d’embêter ton copain», «Ecoute celui qui parle», «Lève le doigt pour demander la parole »…. Pourtant, après quelques minutes, il sont tout à fait dans l’écoute et leur attention m’est acquise. Mais il aura fallu un temps pour rappeler le respect à l’adulte et aux autres. Ce qui n’était pas aussi long par le passé. Sortant de l’école, il m’arrive
d’entendre des échanges un peu hard entre deux ados. Fusent alors
quelques noms d’oiseaux ou des insultes mal sonnantes. Je m’interpose encore,
et cela suffisait autrefois à calmer les esprits.
L’école n’est-elle pas
le reflet de la société actuelle ?
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 18 avril 2008
|
Vol.4
No. 66
|
Notre association « Pour une Jeunesse Sans Drogue », JSD, existe depuis près de huit ans. Dès que nous l’avons pu, nous avons ouvert un site sur Internet, et depuis trois ans environ, un forum, dont je suis l’un des administrateurs. Ce n’est pas toujours chose facile. JSD a pour mission de permettre aux familles dont un enfant est dans la drogue de pouvoir sortir de leur isolement et de leur sentiment de culpabilité en échangeant avec les autres. C’est souvent la condition d’une recherche de solution. Notre forum fonctionne un peu comme un groupe de parole. Nous nous occupons uniquement des adolescents et des enfants, et nous ne cessons pas de le répéter. Outre les familles et les jeunes concernés, nous rencontrons dans ce forum, d’autres personnes, et en particulier des usagers de drogues. Ils sont adultes, ils connaissent bien les produits, et pour certains, ils sont bien intégrés socialement. Ils nous apportent parfois un éclairage et des conseils utiles. Cependant, en dépit de cela, certains de ces UD voient en nous des ennemis. Nous en avions un, que nous appellerons S., fervent participant, qui écrivait presque aussi souvent que moi. Très vite, nous avons noté quelques dérapages verbaux que nous lui avons signalés. Il promettait d’y veiller, mais recommençait régulièrement. Après plusieurs rappels à l’ordre, nous n’avons plus pu supporter ses écarts de langage, ses menaces, ses insinuations et ses accusations, et nous avons choisi de « le bannir ». Il ne l’a pas supporté. Il s’est donc rendu sur un forum de consommateurs dont il a proposé aux participants de venir nous agresser. Nous avons eu dès ce moment là plusieurs nouvelles inscriptions. Logiquement, ce nouveau public aurait
dû nous attaquer. Mais au contraire, plusieurs de ces membres ont
compris ce que nous faisions et nous ont soutenus. Ils l’ont dit dans leur
forum et dans le nôtre. Et cela n’a pas du tout été
du goût de notre provocateur de service. Furieux, il a déversé
son venin contre sa cible favorite, c’est à dire votre servante.
..et a reçu un avertissement du modérateur de son site.
« Bonjour,
Ce sont des personnes qui ont souffert qui souffrent et qui ne voient pas les drogues sous un bon angle ce qui est tout a fait normal vu qu elles ne reconnaissent plus leurs enfants... Il y a quelques fumeurs qui ont eu la bonne idée d aller sur ce forum de dire que le cannabis c est pas pire que l alcool, que de toute façon les parents concerné n’ont jamais fumé, d affirmer qu il faut légaliser et débattre sur le sujet avec des discours tout faits que l’on peut trouver sur n’importe quel forum de cannabiculture. C'est des ados, qui ne bossent plus en cours et qui fument à la place, qui passent leur journées à bedave et qui si ils continuent comme ça ont des chance de tomber dans autre chose. Je trouve ça naze c'est de
la provocation c’est des gens qui ont souffert et franchement vous êtes
égoïstes abrutis de pas comprendre que vous faites souffrir
des gens.
ou bien
Je pense que nous (les fumeurs "responsables")
nous devons avoir un discours bien précis en matière de cannabis:
Par rapport a ça c'est comme pour l'alcool il n’y a pas de généralités mais des cas particuliers. Maintenant je me mets a la place
d'un parent si mon gamin fume du shit a 14ans ça va me faire chier
je serait pas d'accord.
Tout ça pour dire que les
arguments extrémistes anti-canna sont dangereux mais pas forcement
plus que ceux qui leur répondent qu’à fumer fumer, il n’
y a aucun problème!!! »
Je ne supporte pas ceux qui disent le contraire et qu'un jeune de 14 ans peut fumer des joints sans problème, déjà pour moi à cet age là, il ne devrait pas fumer de clope ni boire d'alcool non plus. Je suis pour la légalisation du cannabis mais pour adultes bien sûr. Comment accepter q'un jeune se nique le cerveau comme ça ?. Je n’ai jamais laissé fumer mon petit frère et en aucun cas je ne voudrais avoir un fils fumeur ( de quoi que ce soit d'ailleurs). Mettez vous à la place de ses parents 2 secondes, ah oui c'est cool de voir rentrer son fils défoncé tous les jours qui dit pas un mot et qui s'enferme dans sa chambre. Je pense qu'on se doit d'aider ces jeunes et leurs parents comme on peut le faire avec l'alcool, tout n'est pas bon dans le cannabis. Soyez franc et arrêtez de réagir
comme des ados qui commencent tout juste à fumer. »
Il existe donc bien un consensus entre eux et nous, nous sommes d’accord pour penser qu’il faut protéger les enfants et les ados. Par ailleurs, personnellement, je n’ai aucunement l’intention d’entrer dans leur vie pour leur reprocher leur consommation, et de plus, ils nous éclairent parfois sur les produits ou des comportements qui nous déroutent. Alors, pourquoi nous est-il si difficile
de trouver un langage commun ?
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 25 avril 2008
|
Vol.4
No. 67
|
Lâche prise…et tiens bon ! C’est le titre que j’avais choisi
pour mon premier livre, qui s’est ensuite appelé « Lâche
ta drogue …et tiens bon ! »
Et cela n’améliorait rien, bien au contraire ! Alors j’ai décidé de
lâcher prise, de cesser de vouloir toujours tout maîtriser.
Donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne puis changer, Le courage de changer celles que je peux Et la sagesse d’en connaître la différence » Mais ce n’est pas facile… Que signifie exactement le «
lâcher prise » ? V
La même Virginie Pré
ajoute :
Or, dans notre société
actuelle, tout nous pousse à garder le contrôle le plus longtemps
possible. Et quand on est obligé d’y renoncer, il faut dépasser
ses peurs, peur d’être dépossédé, peur de ne
pas être reconnu, peur d’être jugé, peur de se tromper…
Dans cette acceptation, nous sommes
dans un relâchement, une relaxation, qui nous met en situation de
récepteur. Et ce moment de vacuité nous permet de passer
à un changement de soi. C’est un acte de confiance envers la vie.
On s’abandonne, mais on n’abandonne rien.
C’est aussi renoncer à des
projets trop élaborés, aux programmes trop bien huilés,
à l’attente de performances ou de résultats. C’est devenir
disponible à soi-même. Cet abandon produit une détente,
l’acceptation de ce qui est et non pas de ce que nous voudrions.
Quand on parvient à véritablement
lâcher prise, il est possible de se laisser inspirer par la vie et
d’en savourer les moments proposant les plaisirs les plus simples, et de
réveiller la joie en soi. Cela permet également de se familiariser
avec son corps, par la relaxation ou le sport par exemple et de retrouver
son langage. Car si nous prenons la peine de l’écouter, notre corps
nous parle, non avec des mots, mais avec ses maux.
Si je n’avais lâché prise, je ne serais pas debout aujourd’hui, mais je serais sûrement morte de désespoir ! Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 2 mai 2008
|
Vol.4
No. 68
|
C’est un article de journal paru cette semaine dans France Catholique n°3116, du 25 avril 2008 qui constituera ma chronique de la semaine. Je répondais il y a quelques mois aux questions d’une journaliste, Aude Lorne Face à la drogue, que peut-on faire ? Ecoutons d'abord, le cri d’une mère à qui la drogue a pris un fils, Ludovic. Combat de vingt ans pour l’en arracher. Puis pour tirer les autres de cet enfer, pour les prévenir, Sophie Daoût dénonce – dans les écoles, sur Internet et par ses livres - toutes les perversités d’un système meurtrier, avec son énergie et sa compétence d'ancienne conseillère d’orientation. propos recueillis
par Aude LORNE
Sophie Vous avez intitulé votre dernier livre « Jamais douces, les drogues ». Vous mettez sur le même plan haschich et cocaïne. Cela risque de n'être pas compris... Le terme « drogue douce »
est un terme de marketing, employé pour banaliser le produit.
On ne se méfie pas du mot « douce » or une drogue n’est
jamais douce. Douce peut-être en effet parce qu’au début tout
semble bien se passer. C’est ce que j’appelle la « lune de miel »
avec le produit. Les premiers temps on ne perçoit que des effets
positifs. A cette période on pense vivre à fond, fumer est
associé à la convivialité, on rencontre de nouvelles
personnes. « Je gère, je gère » dit le néophyte.
Je voudrais pouvoir lui répondre : « Non, mon pauvre petit,
tu ne gères pas, tu erres… moi je sais que tu es déjà
de l’autre côté. »
il a beaucoup de mal à se lever. Le soir, il est en pleine forme. Il change de copains, il devient agressif. Il y a un faisceau d’indices : il veut tout, tout de suite, la jouissance immédiate. Tout est mis au service de ce qu’il veut, c’est-à-dire, en fait, son produit. N’y a-t-il pas des franges de populations plus touchées que d’autre part le phénomène de la drogue ? Moi-même, je ne me sentais
pas concernée avant d’y être confrontée. C’était
pour les autres, la drogue, pour des familles qui connaissaient des difficultés,
pas pour la mienne ! Pourtant c’est arrivé chez moi ! J’ai
découvert un risque dont je me croyais protégée, un
risque auquel n’échappaient pas des enfants entourés, équilibrés,
faisant de bonnes études. Il suffit d’un copain qui réussisse
à convaincre « d’essayer », une fois, pour que tout
soit compromis. L’adolescent est tenté par une expérience,
veut montrer qu’il s’affranchit en bravant l’interdit parental. Les initiés
exercent une fascination, un refus de fumer peut entraîner raillerie
et exclusion du groupe. La tentation peut arriver aussi dans une période
de mal-être, ce qui est fréquent dans l’adolescence : fumer
un pétard éloigne momentanément ce mal-être
: il aura alors tendance à recommencer et à accentuer sa
consommation. Mais les pétards ne résolvent pas les problèmes.
Ils permettent juste de les fuir. Quand les joints ne suffiront plus, le
jeune sera tenté de passer à des substances plus toxiques
et ce sera l’escalade. C’est pour moi comme une mission d’alerter les parents
qui se pensent à l’abri : le phénomène de la drogue
se généralise. Les prix baissent et les toxicités
des produits augmentent.
Vous insistez pour que vos rencontres avec les élèves se double d’une réunion avec les parents. Pourquoi est-ce si important ? Quand un enfant se met à consommer
de la drogue, la communication avec les parents s’interrompt complètement.
Le vocabulaire utilisé par les consommateurs est, sinon ésotérique
ou moins très hermétique. Un vocabulaire commun, c’est le
début d’une communication. Si on se coupe du vocabulaire commun,
il n’y a plus de langage possible.
Quelle action peuvent avoir les parents ? Les parents confrontés à
la drogue chez l'un de leurs enfants ont d’abord besoin d’être aidés
de l'extérieur. Ils ont honte. On leur fait parfois croire que leur
enfant est dans la drogue parce qu’ils ne sont pas de bons parents. Ils
sont rongés de culpabilité. Tifenn, dont je parle beaucoup
dans mon livre, est venue à moi à la suite de la lecture
de mon livre « Demain j’arrête la came » C’était
il y a deux ans et demi. Dans sa première lettre, Tifenn m’écrivait
qu’on lui avait demandé de chercher dans son histoire familiale
ce qui l’avait conduite à la drogue. « Rien ! » s’était-elle
indignée, « honnêtement, je pense que ce n’est pas là
que je dois chercher parce que quand j’ai commencé, tout allait
bien chez moi. » Tifenn aime sa famille, elle le dit. Cette culpabilisation
des parents est un scandale et ne mène à rien.
Outre vos actions de prévention au sein des écoles, vous avez développé un site Internet et un forum de conversation. Que peut-on attendre de cet outil ? Partager les mêmes problèmes
aide à se comprendre et à reprendre confiance. Les groupes
de parole et d'entraide sont des moyens efficaces pour rompre l’isolement
et constituent le début d’une solution face à la toxicomanie.
A lire de Sophie Daoût « Jamais douces les drogues »,Contactez JSD, Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 9 mai 2008
|
Vol.4
No. 69
|
Ma dernière chronique, était mon interview dans le journal FRANCECatholique n°3116 25 avril 2008. Dans ce même numéro, un prêtre, Frère Ambroise qui vient de publier un livre, « Le cannabis démasqué », répondait sur le même thème, aux questions d’un journaliste. C’est cet entretien que je vous rapporte ici. Frères Ambroise, religieux et jeunes issus du milieu de la drogue semblent vivre à des années-lumière l’un de l’autre. Comment avoir imaginé de les faire vivre ensemble dans deux foyers, Les Besses vers Châteauroux et La Bretèche vers Angers ? Apparemment rien n’est plus éloigné d’un toxicomane qu’un religieux. Mais apparemment seulement : profondément, les deux se rejoignent car les deux ont fait une quête de la personne humaine et de Dieu. Dans une profondeur qui va très loin. Le toxico, dans sa recherche, est allé aux portes de l’enfer. Mgr Lustiger disait que la toxicomanie n’est rien d’autre qu’un mysticisme qui s’est dévoyé.Comment conciliez-vous les exigences de votre vie monastique et les besoins d’un jeune qui essaie de sortir de la drogue ? L’intuition géniale du fondateur de ces maisons, le Père Jean-Philippe, il y a de cela 20 ans, est de faire vivre des religieux avec des toxicomanes. Nous leur proposons une communauté de vie avec nous, d’entrer dans une vie naturelle, très simple. Nous ne sommes pas leurs aumôniers, ni des éducateurs. Nous vivons notre vie avec eux.Et quelle est la place de la prière dans votre vie commune ? Les jeunes qui viennent chez nous ne sont pas chrétiens du tout, ils peuvent être d’autres religions. Certains ont pu avoir une vague culture chrétienne. Beaucoup disent ne rien comprendre : les prières, la messe et le chapelet ils connaissent pas et cela les étonne ! Et pourtant ils suivent. Le matin, à 7 heures, ils vont marcher pour prier, ils récitent leur chapelet. Nous sommes des témoins pour eux, par notre vie, par notre prière. « Nous sommes pour les pauvres des reflets de la bonté de Dieu », selon les termes de Mère Térésa. Nous proposons Dieu de manière très familiale, à travers Marie. En famille, la transmission se fait quand les enfants voient leurs parents prier. Chez nous c’est pareil. Ils prennent tellement conscience de l’importance que cela a pour nous qu’ils nous rappellent à l’ordre : « Allez, le frère, fini le baby-foot ! C’est l’heure ! Aux vêpres, le frère ! » Mais, je le répète, nous insistons beaucoup sur des liens d’amitié simples entre les frères et les jeunes, entre les jeunes eux-mêmes, afin de leur réapprendre à aimer, qu’ils puissent redécouvrir leur cœur, briser la carapace que la drogue a construite tout autour et qui les étouffe.Combien de temps faut-il à un jeune qui passe dans vos maisons d’accueil pour se tirer d’affaire ? Les jeunes ont besoin de deux à trois ans de vie à Saint-Jean Espérance pour mener à bien l’énorme travail de restructuration, de réhabilitation de leur personne, pour retrouver leur identité propre. Un jeune qui passe quinze jours ou trois mois n’a pas été « travaillé » assez en profondeur. Douze à dix-huit mois dans une maison d’accueil est encore insuffisant. Il faut dans un deuxième temps réapprendre à avoir un travail, un logement, un métier, des amis, et pourquoi pas un jour une famille.Vous n’accueillez que des garçons dans vos maisons. Pourquoi ce choix ? Les filles qui se droguent posent des questions pédagogiques différentes : des problèmes de prostitution, d’avortement, d’inceste... du moins pour les cas où nous avons pu être sollicités. La formule que nous avons adoptée pour les garçons ne peut pas être plaquée directement pour les jeunes filles. Mais nous espérons pouvoir ouvrir un jour une structure qui soit adaptée pour répondre à leurs problèmes propres. Une équipe d’encadrement est même en train de se constituer dans ce but et nous cherchons une grande maison entre Châteauroux, Orléans et Tours.Quel regard porte la société sur ces jeunes au passé lourd, souvent encore fragiles ? Ce regard ne rend-il pas leur démarche de réinsertion plus difficile ? On a toujours été bien accueilli dans les villages où l’on était, même si on nous y a donné ce surnom de « toxicomoines » dont nous ne sommes pas si mécontents. Ces jeunes n’ont plus une « gueule de toxico ». Ils ont déjà été dégrossis dans nos maisons d’accueil. Les villageois les connaissent et sont souvent très touchés par les efforts qu'ils font pour se réinsérer. Les gens ont bien conscience qu’ils ont encore besoin de soutien pour s’en sortir. De nombreux patrons ont accepté de jouer le jeuet de les embaucher. Ainsi un maçon que je connais. C’est merveilleux de trouver des gens sur leur route pour les épauler et les accepter. Un de nos jeunes a trouvé un poste dans une entreprise. On a été content de lui et il a fait embaucher des copains ! Des patrons ont accepté de les prendre là où ils sont. On découvre une solidarité sociale extraordinaire.Après ce long itinéraire, peut-on dire que l’on est guéri ? On peut dire que l’on est abstinent (terme que l’on emploie aussi pour les personnes malades alcooliques) si on l’est depuis un certain nombre d’années, mettons 7-8 ans. C’est pour cela que le suivi après le passage dans la maison d’accueil est si important. Nous gardons des contacts avec le jeune, pour l’accompagner, s’il le désire, dans sa vie professionnelle, conjugale ou préconjugale… Il m’est même arrivé d’écrire des lettres de déclaration d’amour pour des jeunes qui ne savaient pas comment s’y prendre ! Huit sur dix de ceux qui restent dans nos maisons d’accueil s’en sortent, sans rechuter. Après leur départ, en général, on garde des liens, surtout les premières années. Les jeunes ont un métier, ils ont une copine, ils ont une formation. Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 16 mai 2008
|
Vol.4
No. 70
|
Ma chronique
aujourd’hui sera un panorama de la consommation des trois principales drogues
illicites en Europe, en complétant les résultats publiés
par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies dans
son rapport annuel du 22 novembre 2007 par le bilan publié en mars
2008.
En 2007
:
Selon cette étude, 12 millions d’Européens (3 % de l’ensemble de la population adulte) ont consommé au moins une fois dans leur vie de la cocaïne. L’usage de la cocaïne varie fortement d’un pays à l’autre, mais les plus forts taux sont rapportés par le Royaume-Uni et l'Espagne où plus de 5 % des jeunes adultes sont des consommateurs. Cette drogue semble principalement consommée par les jeunes âgés d'une vingtaine d'années. Par rapport au cannabis, la consommation de cocaïne est moins fréquente chez les plus jeunes. Par ailleurs, le rapport 2007 indique que 50 % des adultes qui fréquentent des lieux nocturnes en République tchèque, en France, en Hongrie, aux Pays-Bas et en Grande Bretagne ont affirmé avoir déjà goûté à l’ecstasy. La principale raison de cette hausse de la consommation de drogues s'explique, en partie, par la baisse de leur prix qui a parfois chuté de 50 % en cinq ans: résine de cannabis (19 %), marijuana (12 %), cocaïne (22 %), héroïne (45 %), amphétamines (20 %), ecstasy (47 %). En tout, ce sont 9 000 personnes qui meurent chaque année en Europe d'une overdose. Mais le nombre total de décès liés à la consommation de drogues pourrait être jusqu’à trois fois plus élevé, en raison d’une sous-déclaration des décès et compte tenu des décès indirectement liés à l’usage de drogues (SIDA, violence, accidents et suicide). En 2008 : Le cannabis
Malgré les différentes approches juridiques adoptées à l’égard du cannabis dans l’ensemble des États membres, une tendance générale semble se dégager en Europe quant à l’adoption de mesures autres que les condamnations pénales pour les cas de consommation et de possession de petites quantités de cannabis destinées à un usage personnel. Le Maroc reste le premier producteur mondial de résine de cannabis et on estime que le pays produit à peu près 70 % de la résine de cannabis consommée en Europe. La résine de cannabis arrive en Europe principalement par la péninsule ibérique. L'ecstasy
La production mondiale d’ecstasy
était estimée à 113 tonnes en 2005 (ONUDC, 2007).
L’Europe reste le principal centre de production d’ecstasy.
Après le cannabis, la cocaïne est la drogue qui fait l’objet du commerce illicite le plus intense dans le monde. En 2005, on estime à 70 000 le nombre de saisies de cocaïne, soit 107 tonnes, effectuées en Europe. Au cours de la période 2000-2005, le nombre de saisies de cocaïne et les quantités qu’elles représentent ont généralement augmenté au niveau européen. Cette hausse est essentiellement due aux fortes augmentations enregistrées en Espagne et au Portugal. La cocaïne est aujourd’hui,
après le cannabis, la drogue illicite la plus couramment consommée
dans de nombreux Etats membres de l’UE et dans l’UE en général.
Sur la base de récentes enquêtes nationales de population
effectuées dans l’UE et en Norvège, on estime que plus de
Au palmarès des plus gros consommateurs de cocaïne : le Royaume-Uni où 11,1 % des 15-34 ans ont déjà fait usage de la cocaïne au cours de leur vie. Vient ensuite l'Espagne avec 9,6 %. Le Luxembourg est l'Etat membre où la consommation de cocaïne est la plus basse : 0,3 %. Les jeunes Français sont quant à eux, 3,5 % à avoir déjà consommé de cette drogue. Ces chiffres
décrivent une réalité inquiétante, et les lois
européennes tentent de s’adapter au phénomène. Personnellement,
je pense que seule la prévention éviterait que le problème
ne s’aggrave encore dans les années à venir !
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 23 mai 2008
|
Vol.4
No. 71
|
Ou La lutte contre l’alcool au volant chez les jeunes. La France est l’un des pays d'Europe
où les jeunes se tuent le plus sur la route.
La persistance des situations
à risque :
Les jeunes ont d’abord été interrogés sur la dernière soirée à laquelle ils ont participé et qui remonte à moins d’un mois. Pour 80% des jeunes interrogés, ce sont des soirées qui se déroulent majoritairement entre « amis »…La très grande majorité des interviewés, qu’ils soient en couple ou non, ont passé leur dernière soirée en compagnie d’amis (au total 82%), et commencent souvent au domicile. Cette étude statistique a été réalisée sur la base de questionnaires administrés par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de 607 personnes de 18 à 24 ans, entre le 21 août et le 31 août 2007. En 1999, était réalisée, pour le compte de l’association Prévention Routière, une étude de faisabilité préalable à la mise en place d’expériences de « conducteurs désignés » auprès des jeunes. Cette étude soulignait les divers obstacles ou au contraire les éléments favorables, aussi bien pratiques que symboliques, à la mise en place d’une opération de type « conducteur désigné ». L’enquête menée en 2005, sous forme d’évaluation qualitative, était destinée à mesurer les changements en termes de pratiques de consommation d’alcool et de conduite, mais visait également à percevoir de quelle manière les représentations des jeunes avaient pu évoluer, au fil du temps, sur la question du choix d’un conducteur désigné. Voici la synthèse de l’étude d’août 2007 : Au total, à l’occasion de votre dernière soirée, vous avez parcouru environ combien de kilomètres ? Moins de 10 km 20%Une majorité de soirées comportait au moins deux trajets, un seul lieu 26%, deux lieux 64% et trois ou quatre lieux 10%. Parmi les lieux où se déroulent les soirées, le domicile de l’interviewé (ou celui d’une de ses connaissances) est le lieu le plus fréquemment cité (67%) et celui où l’on commence les soirées. Les soirées les plus fréquemment évoquées sont celles qui se sont déroulés dans au moins deux lieux. Près d’une personne sur deux a fait une étape en discothèque, plus d’une sur trois dans un bar ou un restaurant. La soirée type est domicile-discothèque ou bar ou restaurant. Près d’une personne sur quatre a parcouru plus de 50 km Les trajets effectués au cours de la dernière soirée sont importants : plus de la moitié des interviewés ont parcouru entre 10 et 50 km. Près d’une personne sur quatre a effectué plus de 50km. Près d’un interviewé sur deux a bu au moins trois verres d’alcool. Interrogés sur le nombre de verres d’alcool consommés lors de la dernière soirée, 2/3 des jeunes déclarent avoir bu de l’alcool, 44% ont bu plus de 3 verres. 1 jeune sur 3 est un consommateur important (5 verres et plus). Les lieux fréquentés lors de la dernière soirée : Chez vous ou chez un ami 67%Nombre de verres d’alcool consommés Aucun verre 32%Les conducteurs ont bu en moyenne deux fois moins d’alcool que les passagers. Quant aux conducteurs qui ont aussi été passagers au cours de la dernière soirée, ils ont moins consommé d’alcool que les passagers, mais davantage que ceux qui ont été seulement conducteurs. On boit donc en moyenne moins d’alcool lorsque l’on doit prendre le volant. · Les soirées se déroulant dans au moins 3 lieux sont davantage propices à la consommation d’alcool On boit moins de verres d’alcool en moyenne dans les soirées qui se sont déroulées en deux lieux différents (3,6 verres consommés en moyenne). On boit plus dans les soirées à un seul lieu mais surtout dans les soirées à au moins trois lieux. Le réflexe « Capitaine de soirée » est de plus en plus répandu : Les questions ont ensuite porté sur les soirées en général. Près des trois quarts ont souvent pratiqué la désignation d’un conducteur sobre. La désignation d’un conducteur sobre est une pratique de plus en plus répandue : 72% de la totalité des interviewés disent pratiquer « souvent » la désignation d’un conducteur sobre lors d’une soirée. Ce taux s’élève à 84% si l’on considère aussi ceux qui pratiquent « parfois » la désignation d’un conducteur sobre. Consommation moyenne d’alcool en fonction du nombre de lieux fréquentés un seul lieu 4,3Lorsque vous sortez à plusieurs, vous arrive-t-il de désigner une personne qui ne boira pas d’alcool et reconduira tout le monde ? Souvent 72%Nombre de verres d’alcool consommés par les conducteurs et les passagers Moyenne conducteurs 2,5
De quelle façon désignez-vous cette personne ? La personne désignée est celle qui boit peu, ou pas du tout 48%Généralement, à quel moment avez-vous désigné cette personne ? (plusieurs réponses possibles) Avant de retrouver vos amis 49%La cession du véhicule : une pratique qui semble de plus en plus courante L’étude de 2005 révélait que certains jeunes se montraient très réticents à céder leurs clés à une tierce personne. Ce sondage semble relativiser l’importance de tels comportements. En effet, 2/3 des personnes détentrices du permis et ayant déjà douté de leurs capacités à conduire affirment avoir déjà au moins une fois cédé les clés de leur véhicule. Plus de la moitié des jeunes citent spontanément au moins une campagne de communication. Plus de la moitié des personnes interrogées ont été en mesure de citer spontanément au moins une campagne de prévention et/ou de sensibilisation au sujet de l’alcool au volant : « Sam, celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas », « Capitaine de soirée »… Plus on connaît des campagnes de communication, plus on est prudent… Ceux qui citent spontanément une campagne de communication sont plus nombreux à pratiquer la désignation d’un conducteur sobre (75%) que ceux qui ne citent pas spontanément de campagne (68%). Prévention / Répression : l’avis des jeunes sur ce qui pourrait améliorer les choses · La crainte de l’accident est plus forte que la peur du gendarme. La peur de l’accident La très grande majorité des personnes en possession d’un permis affirment que la peur de l’accident les incite à avoir un comportement plus responsable sur la route, d’autant qu’une personne sur deux affirme avoir vécu personnellement un accident de la route (pour eux-mêmes ou pour un proche). La peur de l’accident vous incite-t-elle à être plus prudent sur la route ? Non 9%Vous ou l’un de vos proches avez-vous déjà été victime d’un accident corporel sur la route ? Non 50%Avez-vous déjà remis les clés de votre véhicule à un autre conducteur au cours d’une soirée où vous aviez beaucoup bu ? Non 34%Connaissez-vous des noms de campagnes de sensibilisation qui incitent à désigner un conducteur sobre lorsque vous sortez ? Aucune 47%La peur des contrôles de police La crainte du contrôle de police est également répandue chez les jeunes, même si elle s’avère moins prégnante que la peur de l’accident. Ainsi, près des 2/3 des conducteurs disent adopter un comportement prudent au volant à cause du risque d’être contrôlé par la police. Près d’un conducteur sur deux à déjà fait l’objet d’un contrôle d’alcoolémie sur la route, mais seulement 5% des personnes contrôlées ont été verbalisées. Priorité aux actions de
prévention mais pas de rejet du répressif
Le risque d’être contrôlé vous incite-t-il à faire davantage attention à votre consommation d’alcool avant de prendre le volant ? Non 37%Avez-vous déjà subi un contrôle de police pour l'alcool au volant ? Non 51%Si oui, avez-vous déjà été verbalisé pour l’alcool au volant ? Non 95%Je vais vous citer plusieurs actions visant à réduire les accidents liés à la consommation d’alcool par les jeunes, et pour chacune d’entre elles, vous me direz si oui ou non vous les jugez efficaces. Les autres actions évoquées spontanément par les jeunes interviewés renseignent aussi sur la nature Des campagnes que les jeunes jugent efficaces. Les actions de sensibilisation menées sur le « terrain » sont ainsi les plus fréquemment citées (41% des actions de la catégorie « Autres ») En conclusion, comme les précédentes études qualitatives menées en 1999 et en 2005, cette enquête confirme la permanence de situations dangereuses lors des sorties chez les 18-24 ans. Ainsi, les chiffres montrent que la consommation d’alcool est encore omniprésente, qu’elle demeure élevée et que les distances parcourues pour se rendre à une soirée sont souvent importantes. Consommation d’alcool, multiplication et allongement des trajets, nombreux passagers dans le véhicule… autant d’ingrédients qui contribuent donc à expliquer la forte proportion d’accidents des jeunes sur la route à l’occasion des soirées. Cette étude, et c’est certainement l’un de ses enseignements les plus notables, montre par ailleurs clairement la diffusion de pratiques formalisées et organisées de désignation d’un conducteur sobre avant les soirées, pratiques qui semblent beaucoup plus répandues qu’auparavant. Même si les conducteurs sobres désignés sont encore souvent des « habitués » qui boivent peu de manière générale, on voit aussi se diffuser des pratiques collectives de désignation du conducteur sobre. Autre constat encourageant, les campagnes de communication réalisées semblent bien toucher leur public, puisque la plupart des jeunes les connaissent de nom, voire les évoquent spontanément. Elles représentent l’un des vecteurs de prévention parmi les plus efficaces aux yeux des jeunes, qui sont nombreux à en réclamer l’intensification, ainsi que la mise en place d’actions de sensibilisation « sur le terrain » dans les lieux de rencontre des jeunes et à l’occasion des soirées. Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 30 mai 2008
|
Vol.4
No. 72
|
La drogue et les sectes Dans le forum de notre association
défilent parfois des annonces publicitaires dont nous n’avons pas
le contrôle.
Leur slogan est attractif : « Oui à la vie, non à la drogue ! » Qui n’y adhérerait pas ? Leurs méthodes sont très
habiles et dans mon dernier livre « Jamais douces, les drogues !
», je répète que si nous, les parents, nous ne
faisons pas de la prévention , alors d’autres, dont les intentions
sont moins pures s’en chargeront. La preuve !
Je viens de lire un reportage sur Tom Cruise, dans lequel Andrew Morton, l’auteur du livre « Tom Cruise, sa vraie histoire » (éditeur Michel Lafon) répond aux questions d’un journaliste. L’avocat et les dirigeants de la
de la secte ont immédiatement répondu en présentant
son livre comme un tissu de mensonges et en menaçant l’auteur d’un
procès où elle réclamerait 100 millions de dollars
de dommages et intérêts.
« « Tom Cruise a cru voir dans les événements du 11 septembre 2001, la réalisation des vivions apocalyptiques de Ron Hubbard, le fondateur de la secte. Par ailleurs, il a divorcé de Nicole Kidman, qui était considérée par l’église comme une personne « négative », parce qu’elle ne consacrait pas assez de temps à l’étude de la scientologie. De plus, il s’est séparé de son attaché de presse, Pat Kinsley, et l’a remplacé par sa sœur, Lee Anne De Vette, une scientologue convaincue. Alors il est parti en croisade. Dans un document vidéo, un
document interne à la secte, il prétend posséder tous
les outils pour sauver le monde. Il disqualifie les médecins, qui
ne savent pas de quoi ils parlent, les politiques, qui ont besoin de lui,
lui seul. Dans une autre vidéo réalisée il y
a 4 ans mais vient seulement d’être dévoilée, il vante
les mérites de son église dans un monologue de pratiquement
10 minutes. Et ça commence très fort :
Quand les mouvements sectaires tiennent
un tel chef de file, ils s’en servent évidemment pour faire leur
promotion ! C’est normal !
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 6 juin 2008
|
Vol.4
No. 73
|
Est-on fabriqué pour être dépendant ? C’est la question posée dans mon quotidien ce matin dans le premier d’une série de reportages au centre hospitalier intercommunal de Fréjus. L’article nous présente le service alcoologie. Depuis 2004, pour aider le public dépendant ou sur le point de l’être et les familles désorientées, l’hôpital s’est doté d’un centre de cure ambulatoire en alcoologie composé d’une équipe de médecins, infirmières, psychologues, travailleurs sociaux, et propose une prise en charge complète du patient. L’alcool, est souvent associé
culturellement à la détente, la fête, la convivialité,
la récompense après l’effort comme par exemple une journée
de travail. L’accent est mis sur ses aspects positifs, mais rarement sur
ses effets néfastes.
Dès la première prise
de contact, une infirmière spécialisée dresse un bilan,
puis un professionnel prévoit un traitement personnalisé,
médicamenteux pour accompagner le sevrage, et toujours assorti d’un
suivi psychologique.
«L’alcoolisme n’est pas un vice, mais une maladie, que l’on peut soigner si le patent en a la volonté. Il faut dédramatiser et ne pas porter de jugement. L’alcool agit en deux phases, celle de la lune de miel ( on boit pour le plaisir), puis survient la lune de fiel, (on boit pour ne plus être mal). Parce que la consommation fréquente et en quantité de ce produit, pourtant au départ faiblement addictif, ( 5% alors que pour la cocaïne, le taux est de 80%).Les personnes qui se présentent dans le service ont en général un problème d’alcool récurrent depuis longtemps, problème qui a souvent engendré de gros problèmes personnels tels que des violences et des conflits conjugaux, la perte d’un emploi, une désocialisation… Par ailleurs, l’alcool est très souvent associé au tabac, et les consultants présentent des pathologies annexes, telles que l’hypertension ou des problèmes cardio-vasculaires, qui sont prises aussi en compte à l’hôpital. Les médecins du service veulent également toucher les usagers à risque, ceux qui boivent de l’alcool de façon chronique et abusive, sans en éprouver encore de dommage. Ceux-là n’ont pas conscience de leur dépendance, ils la nient parce qu’il n’y a pas de déchéance sociale. Voici ce que dit le médecin : «Ils se plaignent parfois des reflux gastro-oesophagiens, de surpoids, d’anxiété, ils ont un bilan hépathique perturbé, des signes dont le grand public ignore qu’ils sont rattachés à une consommation importante d’alcool.
Le problème touche aussi de
plus en plus les jeunes.
«Les adolescents sont la cible du marketting qui les sollicite par de nouveaux produits attractifs, des alcools forts et des bières aromatisées dont le goût de l’alcool est masqué par une grande quantité de sucre, mais dont les effets sont bien présents»Les professionnels du centre de cure ambulatoire en alcoologie de l’hôpital, ont fait participer 1200 élèves de notre secteur de Fréjus Saint Raphaël, à un questionnaire anonyme concernant leur consommation. Au collège (de 11 à 15 ans), 69% des enfants ont déjà bu de l’alcool. Le premier verre est en général bu à 11 ans. A 15 ans, 79% d’entre eux disent avoir consommé de l’alcool au cours des douze derniers mois. La quantité consommée lors de la dernière prise d’alcool a été évaluée à cinq verres pour les garçons et à quatre verres pour les filles, ce qui correspond à une ivresse. Concernant le tabac, au collège, 17% des élèves du secteur fument et 26% en classe de seconde (15-16 ans).L’âge du début de la consommation du tabac est 12 ans, et la consommation quotidienne moyenne est de 7 à 9 cigarettes pour les garçons et 6 à 7 pour les filles. Pour le cannabis, 13% des collégiens
disent avoir été initiés au produit, et 30% en classe
de seconde..
« Ainsi, dès le plus jeune âge, l’initiation au produit pouvant modifier le comportement est réalisée, et si une défaillance psychologique et des difficultés dans l’entourage s’y ajoutent, tous les ingrédients pour évoluer vers la dépendance sont réunis»,
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 13 juin 2008
|
Vol.4
No. 74
|
Valeurs
du sport pour lutter contre la drogue
C’est un petit article du journal féminin « Femme Actuelle » signé par Claudine Colozzi, qui attire aujourd’hui mon attention. Il est intitulé : « Jeunes en réinsertion, Jean Galfione leur donne un nouveau cap ». Jean Galfione est un athlète, un ancien perchiste et champion olympique. Dans le cadre de l’opération « Choisis ton cap », il parraine des jeunes venant des centres d’action éducative de Brest, Quimper et Bures-sur-Yvette. L’objectif de remettre ces jeunes, ( ils ont entre 13 et 18 ans), dans la bonne voi,e car chacun d’entre eux a traversé des épreuves personnelles. Il s’agit de mineurs en danger, des délinquants ou de jeunes majeurs en difficulté. L’action a
été initiée par l’association Athlètes du Monde
avec le soutien de Nivéa, et en collaboration avec la Protection
Judiciaire de la Jeunesse. La PJJ, créée en 1945, est un
service du Ministère de la Justice, dont la mission est la prise
en charge et l’accompagnement éducatif de mineurs et de jeunes majeurs
sous mandat judiciaire. Encadrés par des éducateurs de la
PJJet de l’association Athlètes du Monde, ils ont suivi Jean Galfione
et son co-équipier Gilles Favennec pendant plusieurs mois. Les deux
skippers les ont initiés à la navigation lors de sorties
en mer. A partir du mois de septembre, l’opération « Choisis
ton cap ! » leur offrira l’opportunité de suivre une formation
professionnelle
d’éducateur sportif en un an.
La journaliste conclut ainsi son article : « Tomber puis se rétablir. C’est sans doute à cette capacité de rebond que l’on reconnaît les grands champions. Une façon de relever ensemble un défi humain qui va bien au delà de la seule performance sportive »De la même manière, je vais vous reparler aussi de Hébévolution. Je vous ai déjà présenté cette association ici, car elle m’a fait le grand plaisir de me demander d’en être présidente d’honneur. Hébévolution
est donc une association de lutte et de prévention contre l’usage
du cannabis et des autres drogues, par le biais du golf, au profit des
enfants et des adolescents, issus des zones urbaines, des quartiers sensibles
et défavorisés.
Le développement du golf se fait dans le respect des règles de l’étiquette et des statuts de la F.F Golf. Les activités physiques et sportives constituent un facteur important d’équilibre, de santé, d’épanouissement de chacun; elles sont un élément fondamental de l’éducation, de la culture et de la vie sociale, et leur pratique constitue un droit pour chacun. L'association se fixe pour but l'épanouissement moral et physique des jeunes en toute liberté, en les informant, qu'ils peuvent s'épanouir autrement que par la consommation de produits illicites. Elle souhaite développer une autre façon de communiquer à travers un sport qui jusque là n'était pas accessible à tous. L’idée me plaît. Le sport, ou la drogue ? Dans la
drogue, c’est le plaisir d’abord et ensuite la souffrance. Dans le sport,
c’est l’inverse, on souffre dans l’effort et le plaisir vient après.
Le cannabis
est une drogue et les adultes, parents ou non, ont la responsabilité
de préserver notre jeunesse, et non de banaliser ce produit voire
d'en vanter des vertus inexistantes ou très éphémères,
car
on tait souvent par ignorance ses réels effets et ses dramatiques
ravages post-accoutumance.
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 20 juin 2008
|
Vol.4
No. 75
|
Quand faut-il parler de la drogue
aux enfants ?
Depuis plus de quinze ans maintenant,
tout de suite après la sortie de mon premier livre «Lâche
ta drogue…et tiens bon !», j’ai dû commencer à
parler de la drogue aux jeunes. Mes élèves avaient en effet
eu la surprise de voir leur conseillère d’orientation-psychologue
dans leur télé ou dans leurs journaux, ils m’avaient entendu
parler de la drogue d’une façon différente de ce qui leur
était dit, et ils voulaient donc m’interroger. Ces adolescents avaient
à peu près quinze ans, et c’est vrai que je les trouvais
un peu jeunes. D’ailleurs le médecin scolaire m’avait mise en garde
: «Attention, leur en parler peut être incitatif» ! Elle
croyait sans doute que personne avant moi n’avait abordé le sujet.
Ah, comme elle se trompait !
Par qui ? Mais par les marchands, bien sûr, qui font leur propre promotion des produits qu’ils vendent. Les enfants sont informés, mais leurs parents n’en savent rien. Et c’est dommage, parce que l’information donnée est tronquée. Car les dealers ne parlent que des côtés positifs de leurs produits, mais jamais de l’autre versant. Alors quand faut-il parler de la drogue aux enfants ? J’ai cheminé au cours de toutes ces années et je me suis rendu compte que les jeunes sont abordés de plus en plus tôt. Les vendeurs nous prennent de vitesse et n’hésitent pas à aborder des enfants. Ce sont eux, ces enfants là qui me le disent. Je savais que Tifenn, qui est le fil rouge de mon livre «Jamais douces, les drogues», avait fumé son premier joint à onze ans, mais elle restait l’exception. Je pensais que l’enfance était préservée. Mais pas du tout ! J’ai fait le choix, face à l’ampleur du phénomène, de m’adresser à des enfants de dix ans, avant leur entrée au collège où ils rencontreront FORCEMENT les produits. Bien sûr, je continue à m’adresser aussi aux adolescents plus âgés dès lors qu’ils m’invitent, bien sûr aussi, j’apporte des réponses aux parents quand ils me le demandent, mais je vais de plus en plus dans ces classes de CM2 qui constituent la fin du cycle d’études primaires. Je demande aussi à rencontrer leurs parents, mais il y a beaucoup de résistances. Or, ignorer le problème ne l’empêche pas d’exister, bien au contraire. Et c’est avant l’adolescence, quand les parents bénéficient encore de la part de leurs enfants d’une grande admiration, (« ma maman c’est la plus belle, et mon papa, c’est le plus fort ! ») et d’une grande confiance, que les parents doivent leur parler. C¹est à l'âge de 11 ans que les enfants deviennent réceptifs à l'information, tandis qu¹à partir de 12 ans ils tendent à croire le contraire de ce que débitent les parents. En outre, les trafiquants sont en embuscade dès l'entrée au collège. Car les ados sont particulièrement vulnérables et c’est pendant l’adolescence que commencent presque toujours les dépendances. Et il y a à cela une explication scientifique. En effet, l’étude du cerveau nous montre que la maturation du cerveau limbique, celui qui gère les émotions, se termine vers 14-16 ans. La maturation du cortex, elle, ne s’achève qu’entre 20 et 25 ans. C’est l’immaturité du cerveau, devenu un instrument plus complexe et potentiellement plus performant, qui devient chez lui source d’instabilité et d’angoisse. À l’adolescence, l’enfant perd la sécurité et le confort d’une vision toute simple du monde. Il a maintenant un cerveau capable d’envisager un monde complexe qui lui propose des choix. Il est comme l’adulte qui essaie de programmer son nouveau magnétoscope. Il se sent impuissant et stupide jusqu’à ce qu’il apprenne à l’utiliser, ce qui présente une instabilité et un inconfort persistants. Manifestement passionné par cette problématique, le Dr Jacques Jungers, gynécologue, mais avant tout père de trois adolescents, donne des conférences et a répondu aux questions d’une journaliste Laurence Dardenne pour le journal « La Libre Belgique ». Que sait-on au juste du cerveau des adolescents ? Depuis l'arrivée de l'imagerie par résonance magnétique (IRM), comme outil médical d'investigation, on s'est rendu compte qu'à 12 ans, le lobe frontal qui nous différencie de toutes les espèces vivantes sur terre et qui fait de nous des êtres humains, est non fonctionnel. Ce fut une découverte extraordinaire car, jusque-là, on pensait que le cerveau d'un enfant avait déjà terminé son développement et qu'il était identique à celui d'un adulte. Il n'en est rien. La mise en fonction de ce lobe frontal est directement liée à l'environnement de l'adolescent. Cette maturation va durer douze années encore. Le cerveau n'est en fait un organe complètement fonctionnel qu'à l'âge de 24 ans. Qu'est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que le cerveau n'est
"câblé" ou qu'il n'a fini sa structuration qu'à 24
ans. Et c'est en fonction de l'environnement, c'est-à-dire de la
qualité du temps et des liens de l'ado, qu'il va câbler son
lobe frontal servant à planifier ou à coordonner l'ensemble
du reste du cerveau.
Essentiellement les drogues, ou la recherche du plaisir et de la satisfaction immédiate par les assuétudes que ce soit le haschich, la chicha ou le poker, entre autres. Toutes ces drogues vont moduler une réaction chimique au niveau de la jonction nerveuse appelée "synapse" et ainsi détruire les nerfs. Mais c'est aussi l'environnement, dont la qualité des liens, qui va faire la différence. S'il y a des défaillances à ce niveau, les conséquences sont irrémédiables. Le lobe frontal contrôle en effet l'ensemble des fonctions du système nerveux ainsi que le système limbique qui est le système de récompense, de l'affection, de l'émotion. C'est pourquoi, tant que le lobe frontal de l'enfant ou de l'adolescent n'est pas fonctionnel, il sera toujours amateur de sensations fortes, de dépassement de soi et d'émotions extrêmes. Ce qui explique des expressions comme "Ce type est vraiment trop !". Le fait que les adolescents utilisent souvent des superlatifs dans leurs relations affectives est lié au lobe frontal qui ne gère pas l'ensemble de leurs émotions. Pour ressentir des émotions fortes, les adolescents vont faire des choses extrêmes, comme des sports. Et le lobe frontal ne va pas les faire résonner sur le risque réel qu'ils prennent. Un ado qui sort d'une boîte de nuit complètement "bourré" ne maîtrise pas le risque qu'il prend en se mettant au volant. Il faut donc le lui expliquer pour qu'il comprenne. Lui interdire ne sert à rien car il recherche précisément des émotions fortes. Un autre exemple : dire à son adolescent que, demain, il faudra sortir les poubelles et faire la vaisselle avant d'aller voir ses copains n'aboutira à rien. Douze heures après, il est incapable de remettre ces trois éléments dans l'ordre car la seule chose qui compte pour lui, ce sont les émotions, en l'occurrence voir ses copains. En quoi la prise de drogue, à cette période précise, s'avère-t-elle encore plus dangereuse ? Qu'il s'agisse de tabac, de haschich, de cocaïne ou de toute autre drogue, cette prise aura pour effet de renforcer le système limbique de récompense mais par ailleurs de détruire les cellules nerveuses du lobe frontal. Or, la destruction d'une cellule nerveuse est irrémédiable, et c'est là le drame. Car nous avons constaté que la première cause de mortalité chez les ados est le suicide. Or, quand on renforce le système limbique d'un enfant, il va exploser de telle sorte que, soit il fait un voyage magnifique, soit il fait une dépression s'il a le blues. Cet effet-là sera également renforcé. Et le premier pétard est probablement la première cause de passage à l'acte, la première cause qui pousse l'ado à franchir le pas et à se suicider. Plus le lobe frontal est immature, c'est-à-dire plus on est proche des 12 ou 13 ans, plus les dégâts seront causés facilement et s'avéreront irréversibles. C'est pourquoi les vendeurs de drogues ont intérêt à s'adresser à un public le plus jeune possible qui n'a pas la capacité de gérer l'effet pervers de ces drogues. Fumer ou boire de l'alcool à 12 ans est beaucoup plus grave que fumer à 20 ans. Car l'alcool et la drogue ne font qu'accentuer voire maintenir dans l'immaturité le lobe frontal d'un adolescent. Ce n'est en effet qu'à l'âge de 24 ans que les hormones vont libérer l'ensemble du lobe frontal pour que son câblage se termine. On comprend mieux, en lisant ce médecin, pourquoi les dealers ont intérêt a approcher des enfants jeunes pour « fidéliser » leur clientèle. Ils ont compris avant nous !!
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 20 juin 2008
|
Vol.4
No. 76
|
Filles perdues
En regardant samedi, une émission à la télé dont le titre était « Inde : brigades anti-foeticides », j’ai repensé à mon voyage en Inde, dont je vous ai parlé ici. Je me suis rappelé ces belles et longues femmes brunes, aux saris multicolores, leurs allures de biches et leur sourire éclatant. Dans la rue, des fillettes jouaient ou me prenaient par la main pour faire quelques pas avec moi avec la spontanéité des enfants de cet âge là. Or, il ne fait pas bon de naître fille en Inde ! Dans ce pays, l’arrivée d’un bébé de sexe masculin est une fête, la naissance d’une fille passe, au mieux, inaperçue. Et pour cause, car, dans les rites hindous, seul le fils peut allumer le bûcher funéraire de ses parents., il est donc l’unique garant de leur réincarnation, celui qui leur permet de mourir en paix. De même en tant que seul héritier, le garçon permet que les terres et les biens restent dans la famille. En revanche, en raison d’une coutume ruineuse qui veut que la famille doive payer une dot à la fille, « avoir une fille, c’est comme arroser le jardin du voisin, ça ne sert à rien », comme l’explique un dicton. Voilà pourquoi partout, dans
les écoles, les rues, les villages, les hommes sont en surnombre,
en moyenne dix pour sept femmes, et dans certains villages, deux garçons
pour une seule fille...
Certaines femmes subissent IVG après
IVG pour obtenir enfin un fils. On nous montre dans l’émission,
une femme entourée de cinq filles. Elle a déjà avorté
six fois. Après onze grossesses, elle sait que tant qu’elle ne donnera
pas le jour à un garçon, elle ne pourra pas être heureuse
! Elle dit : « Je suis triste tous les jours en pensant à
mes filles que j’ai tuées juste pour avoir un fils. C’est contre-nature,
mais c’est la tradition ! »
Pourtant les mentalités évoluent peu à peu et des contre-pouvoirs émergent. Les femmes ont déjà commencé à se mobiliser. Certaines associations mènent des campagnes de sensibilisation dans les villages auxquelles des femmes viennent assister et jurer qu’elles n’avorteront plus, et « une femme qui fait ce vœu sacré ne peut plus le briser.. Les autorités ont elles aussi décidé de s’atteler au problème en lançant le programme « Déesses de la prospérité ». Le but est de sauver 100 000 fillettes d’ici à 2009, en versant plus de 3000 euros à leurs mères. C’est une somme très importante pour le pays, et la somme est étalée jusqu’au 18 ans de l’enfant pour éviter l’infanticide. Il était grand temps de réagir, car en Inde aujourd’hui, il manque 60 millions de femmes et ce déficit s’accompagne de viols, de prostitution et d’enlèvements. Comme le dit le commentaire de ce reportage, « Il faut bien satisfaire ce trop-plein d’hommes » ! Un pays qui
assassine ses enfants est un pays qui va mal.
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 11 juillet 2008
|
Vol.4
No. 77
|
Dans ma chronique
n°75, je posais la question de savoir à quel âge il fallait
parler de la drogue avec les enfants, et je citais l’interview du Docteur
Jacques Jungers.
Sur le Net, j’ai trouvé le témoignage de Valentine, qui, ayant assisté à une conférence de ce médecin, en fait un résumé. Le voici : « Je
suis allée hier à une conférence d'information dans
une école où il y a eu, à la demande de la direction
en avril, une descente de police dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants.
On a d'abord
abordé les différentes drogues avec échantillons et
l'aspect juridique ainsi que pour les conducteurs...Ensuite le médecin
Jacques Jungers, s'est efforcé de démontrer avec schémas
à l'appui les effets dévastateurs et irréversibles
sur le cerveau.
Les deux moments
de la vie où l'être humain est totalement dépendant
c'est la naissance et l'adolescence qui dure plus ou moins 10 ans. Pourquoi
à l'adolescence? Le cerveau se développe de l'arrière
vers l'avant (les 5 sens et la coordination jusqu'à 2 ans de vie).
Dites-lui qu'il
sera balayeur de rue s'il rate ses études, il se marre!
Demandez-lui
s'il a fait un choix pour telle ou telle chose:ouaiiis-ouais,plus tard!
Promettez-lui
10€ s'il a fait son travail: bingooo!
Il ne connaît
pas le coup de pompe quand il sort la nuit, car il ne crée pas encore
de mélatonine (hormone du sommeil). C'est donc pendant cette transition
12-24 ans qu'on choisit d'utiliser nos neurones ou de les perdre définitivement.
3joints=1 paquet de cigarettes=1 bouffée de chicha (charbon pur et toxicités du tabac à chicha "adoucis" par l'eau) Le cannabis est une vraie drogue, douce ou pas douce, arrêtons de nous voiler la face:c'est une vraie drogue de dépendance mentale et physique. Sympômes
pour rappel:
On insistera
toujours sur l'amour et la qualité du temps passé ensemble
ainsi que l'investissement de chaque parent.
Je pense que
Valentine se souviendra longtemps encore de sa rencontre avec ce médecin.
Je suis sûre qu’elle sait maintenant pour quelles raisons elle ne
doit pas s’approcher des drogues, même si on lui dit que certaines
d’entre elles sont « douces » !
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 18 juillet 2008
|
Vol.4
No. 78
|
Un groupe d'experts de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a rendu publique ce mardi une «expertise collective» sur le jeu pathologique. En 2006, 30 millions de personnes ont joué au moins une fois dans l'année à un jeu de hasard et d'argent. Chez certaines personnes, le jeu peut devenir une addiction. Le journal «20Minutes.fr, éditions du 22/07/2008 - 18h30 » titre « «Certains joueurs abusifs peuvent se retrouver à la rue» et rapporte l’entretien d’un journaliste, Sylvain Mouillard avec le professeur Jean-Luc Venisse, du pôle universitaire d'addictologie et de psychiatrie du CHU de Nantes, qui a participé à cette expertise collective. Pourquoi cette expertise?
Non. Ils ont même tendance à jouer un peu moins que leurs voisins du fait de la réglementation française. L'Etat dispose en effet d'un monopole sur ce secteur. Mais la Commission européenne souhaite l'ouvrir à la concurrence. Cela devrait augmenter le nombre de joueurs. Le véritable problème, c'est qu'on manque de données épidémiologiques pour connaître l'ampleur du phénomène dans l'Hexagone. Une grande enquête va débuter à la fin de l'année et durera deux à trois ans. Elle concernera environ 20.000 personnes et permettra de mieux s'occuper des joueurs en difficulté qu'on récupère parfois tardivement.Qui sont ces joueurs? Ceux qui perdent le contrôle de leur conduite de jeu et dont le cas devient pathologique. Ils peuvent jouer au casino, au PMU, à la Française des Jeux... Plus récemment, on a vu apparaître des jeux en ligne, comme le poker. On estime qu'ils seraient entre 300.000 et 600.000 «addicts» en France. Les jeux en ligne touchent davantage les jeunes. En revanche, le casino et les jeux de grattage concernent plus les seniors. Socialement, ce sont des catégories plus défavorisées économiquement qui sont touchées.Quels sont les symptômes et les dangers de cette dépendance? Il y a des signes de manque, de l'anxiété, des troubles du sommeil. Les joueurs abusifs peuvent mettre en danger leur vie professionnelle, sociale, familiale. Dans les cas les plus extrêmes, cela peut aboutir à des problèmes financiers. Certains se retrouvent même à la rue.Comment traiter ces malades? Comme pour toutes les addictions (alcoolisme, toxicomanie), le plus difficile est de reconnaître sa dépendance et ses difficultés. On pousse donc le malade à prendre conscience de l'ampleur des conséquences négatives de ses actes. On réalise aussi un travail important sur les croyances irrationnelles. Tous les joueurs ont par exemple l'illusion de pouvoir contrôler le hasard. D'autres en arrivent à personnaliser leur relation avec une machine à sous. L'objectif est d'aider la personne à réduire voire arrêter sa consommation, et à prévenir les rechutes en proposant des activités alternatives. On propose aussi une aide sociale, pour remplir les dossiers de surendettement.Quelles sont les pistes à développer? Il faut accentuer la recherche dans ce domaine, notamment au niveau sociologique. Mais aussi développer largement la prévention et les procédures d'aide, avec par exemple un numéro vert. Enfin, il est nécessaire d'augmenter le nombre de centres de prise en charge des joueurs à problème.Certes, l’addiction au jeu ressemble à la toxicomanie et certes, il faut soigner les personnes dépendantes. Mais la comparaison a des limites car, quand on parle de drogue, il ne faut pas oublier le rôle du produit qui détruit l’individu physiquement et psychologiquement ! Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 25 juillet 2008
|
Vol.4
No. 79
|
Un éditorial
dans le journal féminin « Elle », et qui recoupe deux
autres faits divers, retient aujourd’hui mon attention.
Il s’intitule « Voile sur les JO ». Soutenir les droits de l‘homme en Chine à l’occasion des JO de Pékin ? Une évidence…Mais les droits des femmes ? Une fois de plus, on les oublie et on les ignore ! Et même au sein des Olympiades. Neuf pays, dont six musulmans vont envoyer des délégations composées !M^rmr combat uniquement d’hommes dont Le Qatar, l’Arabie Saoudite, Bahreïn, Oman, le Yémen et les Emirats Arabes Unis. Et deux pays au moins, l’Iran et l’Egypte, feront concourir des athlètes féminines voilées avec la bénédiction du CIO. Alors même que le port du voile
islamique est en contradiction totale avec la Charte Olympique qui précise,
dans son article 51, « qu’aucune sorte de démonstration ou
de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée
dans un lieu, site ou emplacement olympique ».
A ces deux arguments, on répond
non !Catégoriquement non ! Comme l’a fait le Comité Atlanta
+ créé au_ lendemain des JO de Barcelone de 1992. Cette année
là, c’était le grand retour de l’Afrique du Sud, après
plus de trente ans d’exclusion pour ségrégation envers les
Noirs. Toute la presse s’en était réjouie sans remarquer
que dans le même temps, 35 délégations excluaient les
femmes. Grâce à l’action d’Atlanta+, le nombre de délégations
uniquement masculines est aujourd’hui passé à neuf. Un progrès
relatif qui prouve qu’on peut faire bouger les choses.
C’est enfin cautionner, comme le fait le CIO depuis quelques années en y envoyant des observatrices, le tenue des « Jeux de la Solidarité Islamique » destinés aux femmes en l’absence de toute présence masculine et de tout journaliste. Ces questions ont été évoquées par Atlanta + dans une lettre adresser à Jacques Rogge, le Président du CIO, celui-là même qui s’est appuyé sur ce fameux article 51 pour interdire aux athlètes français d’arborer à Pékin un badge citant la charte olympique « Pour un monde meilleur ». Ce qui n’était pas franchement subversif ! Pour l’instant aucune réponse de sa part ! Faut-il en conclure que pour le CIO
tous les sportifs sont égaux, mais que certains le sont plus que
certaines ?
Selon l'avocat, la jeune femme, une étudiante infirmière d'origine marocaine âgée d'une vingtaine d'années, n'est «pas d'accord» avec l'appel et lui a dit: «"J'ai ma vie à reconstruire. Je n'ai pas à être victime du système politique (...). Je comprends la polémique mais elle absorbe ma vie"». Le mariage avec un ingénieur de Roubaix, musulman comme elle, avait eu lieu en juillet 2006. Selon Me Mauger, quand son mari a dit à son épouse - qui réside aujourd'hui dans la région parisienne - vouloir engager une procédure d'annulation, elle avait d'abord résisté avant de céder devant la crainte d'une longue procédure. «Dès lors qu'elle a compris qu'elle était embarquée dans une aventure qui pouvait durer de nombreuses années, elle m'a mandaté pour signifier au tribunal son désir d'acquiescement au principe de demande en nullité», a-t-il ajouté. Ce principe «n'était pas un acte de soumission mais de libération». Au sujet de l'appel, il a estimé qu'une «infirmation totale du jugement serait pour (sa) client un désastre. Une confirmation serait un soulagement mais avec beaucoup d'angoisse inutile». «Il aurait été plus serein de ne pas faire appel, de poser le débat (...) et de s'acheminer vers une modification de l'article 180, en indiquant que la notion de non-virginité ne pourrait pas être invoquée en tant que qualité essentielle permettant d'annuler un mariage. Et là tout serait réglé», a-t-il conclu. Ces trois faits-divers semblent très différents. Ils posent cependant une fois de plus le problème de la Liberté, de l’Egalité, de la Fraternité qui sont inscrits au fronton de toutes les mairies de France ! Une société
se doit de faire appliquer les valeurs de son pays.
Sommes-nous vraiment très loin des problèmes de lutte contre la drogue ? Pas vraiment,
puisqu’il s’agit ici de protéger les femmes,
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 1er Août 2008
|
Vol.4
No. 80
|
|
A quoi sert notre forum
?
Septembre est de retour et les vacances sont terminées. Et pour votre
chroniqueuse également !
Notre forum, lui, a continué d’accueillir les messages. Nous recevons régulièrement entre 200 et 300 visites par jour. Mais, après le passage de ma vidéo, nous en avons eu jusqu’à 9000 un jour. Et aussi des attaques de nos fidèles posteurs, les UD comme ils se nomment, c’est à dire les usagers de drogues. Le ton a parfois été vif, et il m’a fallu répondre. Si bien qu’un message de Carole est arrivé, intitulé « l’utilité de ce forum » et que je retransmets ici : «
Les derniers échanges sont un peu trop emportés à
mon goût.
Carole a tout à fait cerné les raisons pour lesquelles j’ai voulu créer ce forum qui joue le même rôle qu’un groupe de parole. Les maîtres mots en sont: respect, partage et amour. Voilà ce que j’ai répondu à Carole : Merci Carole,
de recadrer le débat. Car tout le monde a sa place ici. Mais il
ne faut pas se tromper de cible!
Pour le partage, la mise en commun, la possibilité de mettre des mots sur ses maux, oui, c'est pour cela que j'ai voulu un forum, ce forum..."Ce partage pour moi c énorme", pour moi aussi! " Et puis j'ai
rencontré des UD ou ex UD …..qui m'ont beaucoup appris sur la drogue
d'un point de vue " technique" si je puis dire, Du coup, il y a quelques
semaines j'ai eu une conversation de fond avec ma fille sur la drogue et
sur sa consommation…..
Et c'est là que vous, les UD comme vous dîtes, pouvez nous aider, par solidarité, parce que notre combat est aussi le vôtre, sans à priori et sans jugement, merci Bong, merci Jh, merci Pierre... Certes, Marco Polo peut nous aider , mais quand il n'est pas dans l'attaque et la provocation. Un peu de sérénité, et nous allons finir par nous comprendre... Et nous,
tous ensemble, pour tenter, au cas par cas, de chercher des solutions…e-t
non pas de nous disputer !
Quelle belle
conclusion!
Depuis ces échanges et mises au point, le ton s’est calmé, et même Marco Polo se dévoile un peu, m’assure de son respect et nous donne des conseils. Pourquoi en
effet nous disperser quand nous sommes bien d’accord sur l’essentiel :
il s’agit de protéger nos enfants !
Pour lire les témoignages
du forum et y participer, en voici l’adresse de notre site Internet :
Sophie
Daout, le 5 septembre 2008
|
|