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Quand la drogue n'est plus un jeu

Toxicomanie
Toxicomanie

La toxicomanie se caractérise par le besoin irrésistible d'utiliser des produits toxiques, licites ou non, dont les plus courants sont le tabac, les médicaments, l'alcool et les drogues dures ou douces.

Si tout produit peut être utilisé de façon toxicomaniaque, sa consommation, même régulière, n'est pas synonyme de toxicomanie. En effet, la toxicomanie suppose une dépendance physiologique et psychologique du sujet au produit L'O.M.S. (Organisation mondiale de la santé) préfère le terme de pharmaco-dépendance à celui de toxicomanie: 

«La pharmaco-dépendance est un état psychique et quelquefois également physique, résultant de l'interaction entre un organisme et un produit. Cette interaction se caractérise par des modifications du comportement et par d'autres réactions qui engagent fortement l'usager à prendre le produit de façon continue ou périodiquement afin de retrouver les effets psychiques et parfois éviter un malaise de privation. Cet état peut s'accompagner ou non de tolérance: la tolérance étant un état d'adaptation pharmacologique nécessitant l'augmentation des doses pour obtenir les effets initiaux: une même personne peut être dépendante de plusieurs produits. »
La personnalité du toxicomane 

Pour s'installer, la toxicomanie ne suppose pas obligatoirement une structure mentale pathologique. Cependant. certains individus sont prédisposés par leur physiologie, leur psychologie et leur histoire, et deviennent toxicomanes s'ils rencontrent le produit. Il s'agit souvent d'individus immatures ou hypersensibles, anxieux et/ou dépressifs. Le toxique insensibilise, colmate l'angoisse et protège de la dépression.

Le toxicomane ressent un sentiment d'attente désespérée d'une aide extérieure magique qui viendra combler le vide intérieur.

Enfance et adolescence du toxicomane

Certains événements survenus dans l'enfance ou l'adolescence favorisent parfois la toxicomanie: 

  • La consommation excessive de tabac, d'alcool ou de médicaments par les parents;
  • L'interrogation ou la découverte par l'adolescent d'une filiation dissimulée par les parents;
  • La perte d'un frère ou d'une sœur; l'enfant vivant est considéré non comme un individu à part entière mais comme un substitut de l'enfant mort; - le père est absent ou ne représente pas la loi; il ne donne pas à l'enfant limites, interdits, valeurs et espoirs;
  • Le père est supposé ne pas faire jouir la mère.
La prise de toxique n'est parfois que demande de reconnaissance, appel, «crise» d'adolescence. 
Une réponse adaptée de la famille en modifiant les jeux relationnels, en posant des limites et en clarifiant les rapports à la loi - peut permettre au jeune de se structurer et le besoin du produit de disparaître.


La prévention repose sur des mesures officielles: 

information des adultes. aides apportées aux toxicomanes (soins. lieux de vie, réinsertion sociale) et à leur famille (centre d'accueil, de guidance ou de thérapies). lutte active contre le trafic de la drogue.


Mais que pouvons-nous faire individuellement? 

  • Développer la solidarité envers le toxicomane et sa famille;
  • Assurer à nos enfants une présence du couple parental, affective et effective (limites, interdits, valeurs, espoirs);
  • Savoir prendre des mesures éducatives et sanitaires avec l'aide des professionnels de la santé et des spécialistes.
Le médecin de famille est souvent le premier soignant interpelé. Il a un rôle important à jouer auprès du toxicomane et (éventuellement) de sa famille. Il saura tenir compte de la nature du produit consommé, de la quantité et de la régularité des prises. de la personnalité du patient. de son âge. de son état général et du contexte social. Il tentera de nouer une relation de confiance permettant d'attendre et de préparer une demande de sevrage. Il donnera les informations nécessaires sur les centres de soins spécialisés, assurera un soutien pendant et après la cure.

Le médecin, comme toute personne en relation avec un toxicomane, aura la difficile tâche d'être à l'écoute, fiable et ferme, de ne pas se laisser abuser, manipuler ou fasciner, de fixer les limites, de rappeler les lois, Il ne devra pas se laisser décourager par les rechutes qui peuvent. à long terme, favoriser la structuration de l'individu.

La cure de désintoxication, mot clef dans la prise en charge des toxicomanes, mythe et réalité, « synonyme» de guérison, est une phase nécessaire mais non suffisante du processus thérapeutique. Elle doit être préparée et n'être entreprise qu'à la demande du sujet lui-même. Elle peut être assurée en services hospitaliers ou en cure ambulatoire avec l'aide de centres spécialisés et soutenue par une aide psychothérapique.

L'urgence existe, lors de crises de convulsions. comas. etc.; les centres d'urgence et de soins peuvent y répondre mais sevrage, désintoxication et thérapie ne peuvent être entrepris en urgence.

La post-cure peut se dérouler dans des lieux divers; centres communautaires, familles d'accueil. lieux de vie.
 

Problème de dépendance

Quand l'un de vos proches a un problème de dépendance

Le mythe qui veut que l'abus d'alcool ou de drogue chez l'un des nôtres doive demeurer secret s'avère persistant. Nous pouvons essayer de nier ou d'oublier nos sentiments et de vaquer à nos occupations comme si de rien n'était, mais le secret s'envenime, et l'embarras, la peur ou la colère éprouvés ne peuvent demeurer enfouis pour toujours. 
Même lorsque l'on reconnaît que le problème en est un de dépendance, d'autres mythes peuvent accroître notre angoisse. L'un de ses mythes consiste à se dire : " Si elle m'aimait vraiment, elle laisserait tomber ". Ou encore : " Si seulement j'étais un meilleur (parent, conjoint, fils, fille, etc.), il retrouverait son équilibre ". 

Nos vies se centrent de plus en plus sur l'individu dépendant, une façon de penser et de se comporter appelée codépendance peut s'installer. On peut en venir à vouloir tout contrôler dans leur vie; par exemple, payer leurs factures, les sortir du pétrin, en fait, assumer pratiquement toutes leurs responsabilités en croyant à tort qu'elles sont les nôtres.

Le prix de la codépendance peut être élevé 

Le fait d'être préoccupé par les pensées et les actions d'une autre personne peut nous faire oublier nos propres valeurs et besoins. Nos relations personnelles peuvent devenir manipulatrices ou marquées par la violence. On néglige sa vie sociale, ses intérêts personnels et sa santé. 

À la maison, les efforts déployés pour limiter les dégâts peuvent en fait empêcher la personne dépendante d'admettre l'existence du problème et de chercher de l'aide. 
On peut également avoir tendance à se tenir à l'écart des projets de groupe, des échanges sociaux ou des situations qui pourraient attirer l'attention sur ce que l'on vit à la maison. 

Et que deviennent les enfants?

Les enfants qui grandissent dans des foyers où existent des problèmes de dépendance et de codépendance peuvent avoir la vie difficile, leurs besoins étant souvent négligés en vue de composer avec les habitudes des membres de la famille présentant ces problèmes. 
Certains adolescents quittent la maison pour échapper aux inquiétudes, aux querelles et, parfois, à la violence physique, se retrouvant ainsi dans des situations où ils sont vulnérables, mal conseillés, souvent désorientés et sans buts. D'autres enfants trouvent une échappatoire plus acceptable socialement. Ils s'absorbent pleinement dans leurs études, les activités sportives et, plus tard peut-être, dans leur carrière, pour en fin de compte se retrouver quasiment obsédés par ces préoccupations et incapables de profiter de la vie.

Une première étape : admettre qu'il y a un problème 

Êtes-vous affecté par la dépendance dont souffre une personne de votre entourage? 
Voici une liste de questions adaptées par les groupes familiaux Al-Anon (Al-Anon est un organisme mondial d'auto-assistance offrant du soutien aux membres des familles). 

  • Êtes-vous préoccupé par la quantité d'alcool ou de médicaments consommés par quelqu'un pour des raisons autres que médicales? 
  • Êtes-vous souvent embarrassé ou blessé par cette personne? 
  • Éprouvez-vous des problèmes financiers à cause de l'abus d'alcool ou de drogues d'une personne? 
  • Les repas sont-ils fréquemment retardés pour accommoder cette personne? 
  • Éprouvez-vous embarras ou crainte à l'idée d'inviter quelqu'un chez vous? 
  • Mentez-vous pour camoufler l'abus d'alcool ou de drogues de quelqu'un? 
  • Évitez-vous le plus possible de vous retrouver à la maison, parce que c'est insupportable? Ou, au contraire, refusez-vous des invitations parce que vous craignez de quitter la maison? 
  • Vous est-il jamais arrivé de menacer de partir ou de vous blesser afin d'effrayer la personne pour l'inciter à arrêter? 
  • Croyez-vous que la personne consomme de l'alcool ou des drogues à cause de vous, d'autres membres de votre famille ou d'amis ou à la suite de coups durs? 
  • Vous arrive-t-il souvent de traiter d'autres personnes injustement parce que vous êtes en colère contre la personne dépendante? 
  • Cachez-vous souvent vos sentiments réels derrière un masque de fausse jovialité ou d'indifférence? 
  • Avez-vous l'impression que vous ne comptez pour personne ou que personne ne vous respecte? 
  • Vous chargez-vous de certaines tâches ou responsabilités qui normalement devraient revenir aux autres, par crainte que ces personnes ne vous quittent, ou cessent de vous aimer et de vous respecter? 
  • Vous est-il difficile de prendre soin de vous-même? 
  • Êtes-vous perfectionniste, exigeant des autres qu'ils se conduisent de manière à vous satisfaire? 
  • Vous isolez-vous, ou rejetez-vous les personnes qui ne font pas ce que vous attendez d'elles? 
  • Même lorsque la vie se déroule sans anicroche majeure, anticipez-vous toujours des problèmes? 
  • Attirez-vous ou recherchez-vous les relations orageuses ou les situations mouvementées? 
  • Avez-vous tendance à ne pas faire confiance à la plupart des gens, croyant qu'ils vous exploitent ou projettent de le faire?
S'engager sur la voie des solutions

Si vous croyez être affecté par la dépendance dont souffre une personne de votre entourage, il importe de bien comprendre que vous n'en êtes pas la cause, pas plus que qui que ce soit d'autre. On est seul responsable de son comportement, et on ne peut arriver à se libérer d'une dépendance que si l'on y est résolu. Pour cela et pour l'amélioration de votre qualité de vie, il est nécessaire de vous concentrer sur vos propres pensées, sentiments et gestes plutôt que sur ceux des autres. 

Par où commencer?

Commencez par vous entourer d'un réseau de soutien positif. 
Lisez des livres inspirants (vous en trouverez plusieurs, en librairie ou en bibliothèque, qui traitent des questions de dépendance ou de codépendance). 
Tentez de discuter de votre situation avec quelqu'un qui vit une situation semblable, au sein d'un groupe de soutien, par exemple.

Souvenez-vous qu'il est impossible d'améliorer les choses si l'on persiste à garder le secret ou à entretenir des mythes erronés. 
La vérité fait parfois mal mais, en fin de compte, elle aide à guérir. 
 

SOURCE : SHEPELL
EXTRAIT www.shepellfgi.com
 
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