Bonjour

Je vous pris de croire que ce n'est pas n'importe quoi que je vous dis. ma fille de 19 ans viens juste d'échapper à la mort. elle a pris de l'ectasy et du pcp et trois pots de bières . Elle a presque eu un arrêt respiratoire ils ont failli l'intuber elle est encore a l,urgence depuis 21 30 hre que j'Étais la il est trois heures du matin. Elle voulait fêter la fin d'année du cegep. De plus elle est jolie et encore très douée depuis l,enfance. Il paraît qu'elle ne se souviendra plus de rien et je passerai pour une mère paniqueuse. Vous avez à faire à quelqu'un qui a vingt ans de travail en psychiatrie et qui est loin d'être new fie je pleure tellement que je ne sais pas malgré c'est grand je t'aime et l'amour que je lui donne quoi faire je vous prie de croire que je ne la juge pas je veux juste qu'elle vive et comment comment comment comment comment comment comment

From: Lee
To: Présence
Sent: Friday, May 18, 2001 7:31 PM
Subject: Détresse parentale!

Plaisir Présence,

J'ai lu votre courte correspondance qui en dit beaucoup sur votre tristesse présente. Je sympathise avec vous dans cette insécurité qui vous habille présentement.

Non, sachez que même si votre enfant ne gardera aucun souvenir de cet événement, elle conservera quand même un souvenir bien particulier et personnel de celui-ci. Nos enfants ont tout comme nous, des craintes réelles! Ils ne réalisent pas toujours l'impact et surtout, les risques associés à leur consommation mais ils vivent certainement, des sentiments d'insécurité.

Quant au fait qu'on vous assignera peut-être le titre de Mère paniqueuse, je ne crois pas! Il faut vraiment marcher dans nos chaussures pour comprendre les difficultés, la honte, les craintes, l'amertume, et tant plus qui nous déchirent au quotidien.

Vous n'êtes pas trop si ou trop cela. Vous souffrez présentement et vous avez toutes les raisons pour vous sentir ainsi. Ça fait mal de voir son enfant se détruire ainsi, même si on espère qu'il ne consomme que rarement.

Il existe un fléau présentement et à quelque part, quelqu'un devra mettre sa culotte pour débuter une prévention saine et pour essayer de contrer les séquelles de cette perte de contrôle de nos êtres chers. Trop de familles perdent les pédales de voir leur enfant, leur conjoint, leur frère, leur soeur consommer ainsi pour enterrer la force de leurs émotions.

Je souffre tout comme vous mais depuis plus longtemps. Vous avez la chance de lui aider à corriger son tir et mener une vie heureuse. Cherchez de l'aide pertinente, renseignez-vous sur les ressources existentes et outillez-vous pour mieux comprendre le langage, les signes reliés à cette prise de drogue et surtout, je vous suggère de visiter les groupes Nar-Anon. Ils possèdent une expertise et leurs réunions sont meublées d'une compassion peu commune qui nourrit et qui guérit.

Nous sommes-là pour essayer de vous diriger vers la bonne porte, pour mieux vivre cette problématique. Et je sais, quand un enfant est majeur, il est difficile de forcer ou d'imposer nos choix. Ils sont maîtres de leurs décisions et nous devons nous habiller de cette impuissance qui nous dévore à petits feux.

Quant à moi, étant donné ma dynamique déchirante, je marche dans le détachement. Je trouve trop souffrant de l'entendre me mentir sur sa consommation. Elle est merveilleusement manipulatrice et je ne la reconnais plus dans ses comportements. Mais il y a une différence entre vous et moi, et elle réside dans le fait que pour moi, il est trop tard pour modifier quoi que ce soit. Elle est maître de sa destinée et je ne peux que fermer mon coeur aux séquelles possibles sur son avenir.

Je vivrai toujours dans le regret du peut-être! Quant à vous, vos espoirs sont présents et ne perdez pas le goût de vous émerveiller devant la beauté de la nature, de l'écoute saine d'une amitié sereine ou d'un oiseau qui fait son nid car même les parents d'enfant en détresse, ont le droit de respirer la joie de vivre!

Lee, un membre de l'équipe de «Quand la drogue n'est plus un jeu» marche à vos côtés, un peu plus loin!