| LES CORRESPONDANCES DE LEE |
Lily
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From: Lily L (Canada) Sent: Wednesday, February 06, 2002 1:34 PM Subject: une mère inquiète Bonjour à l'équipe de QLDNP1J! Je suis une mère de famille de 3 enfants (15-13-9)Je vis présentement un problème avec mon ado de 15 ans . Ila commencé a consommé il y a maintenant environ 2 ans et c'est tout récememt que nous l'avons appris mon conjoint et moi,ce fut un choc. Mais moi, je voyais dans son comportement que ca n'allait pas du tout. Il a échoué son 2 ième secondaire (manque de motivation, echec scolaire,heure d'entrée non respectée,$$ gagné durant l'été envolée en fumée ect...). Maintenant qu'il sait que nous sommes au courant de sa consommation il ne veut pas sous aucune considération en parler, il se renferme de plus en plus, nous évite, rentre en soirée lorsque nous sommes déjà au lit. Je vois bien que ca ne va pas il a le teint blême, yeux cernés, aucune motivation à l'école. Il veut même changer d'école, de ville même. Pourquoi ce changement de comportement? veut-il fuir ses problèmes? A-t-il des problèmes à son école ? Je n'ai aucune réponse de sa part ! De plus quel comportement doi-on avoir envers lui afin de garder une certaine bonne relation? doit-on le confronter lorsqu'il arrive "gelé" nous ne savons plus que penser ! Comment savoir aussi quelle substance il prend ? Merci de votre attention et j'espere que vous voudrez bien répondre à courrier . Une mère inquiète.
From:
Lee
Chère Lily, Mon conjoint. le webmestre du site, m'a donné une copie de votre correspondance sachant que j'ai acquis une certaine expérience dans mes chaussures de mère et codépendante. Je suis Lee, mère de deux filles. Emmanuelle est âgée de 26 ans. Elle est alcoolique et toxicomane. Marie-Paule âgée de 23 ans a des problèmes de toxicomanie. Je marche à leur côté dans ce monde problématique, depuis presque 5 ans. Emmanuelle a tout perdu; emplois, meubles, biens personnels, estime, et plus. Elle remonte la pente mais, je sais très bien qu'elle souffre aussi d'être dépendante affective, anexorique et bolémique. J'ai appris à accepter mon impuissance dans mon rôle de mère. Mais j'ai travaillé très fort pour mieux survivre à leurs dépendances. Quand j'ai sû que ma fille était en difficulté, elle était majeure (22 ans). Pour cette raison, je crois qu'il y a une grande différence entre un enfant qui consomme en étant mineur et un autre, qui consomme dans ces chaussures d'adulte. Nous les percevons différemment. Et officiellement que l'entraide et la démarche diffèrent. Quant à vous, chère mère inquiète, regardons votre situation de cette façon pour avoir un meilleur portrait de votre dynamique :
Qu'il désire en parler ou non, il n'en demeure que vous avez sa responsabilité et il doit vous aider en s'ouvrant à vous. Le dialogue est nécessaire pour vous donner certaines réponses telles que : Quelles drogues consomment-ils? Du pot, du hash, des champignons magiques, de la mescaline, du PCP, de la cocaïne ou quoi?
Ma fille est une cocaïnomane. Cette drogue n'était pas sa première amie artifielle, nullement. Elle a commencé pour le plaisir. Et mois après mois, elle a suivi les membres de son groupe et elle a augmenté son usage. Puis, après quelques années de consommation fréquente, elle est devenue piégée dans sa toxicomanie et dans son alcoolisme. J'avoue que votre fils m'inquiète par la fait qu'il voudrait déménager. Est-ce possible qu'il doive des sommes importantes pour sa consommation? Est-ce possible qu'il a peur d'en payer les conséquences car il n'a pas les moyens de remettre les sommes dues? Est-ce possible qu'il va chercher à se procurer des revenus et ce, de façon illégale? Il y a bien des scénarios qui peuvent se produire. Si vous savez que votre fils consomme c'est qu'à quelque part, il est devenu un accoutumé de son produit. Quelqu'un de son entourage s'inquiète assez à son sujet pour crier en son nom. Même si vous n'aimez pas avoir à le confronter, vous allez devoir le faire. Personne ne peut jouer votre rôle pour vous. Il est âgé de 15 ans et il vous doit une certaine obéissance. Vous ne pouvez pas le laisser périr dans son monde artificiel? Je ne peux pas vous conseiller car, je ne suis pas une professionnelle. Alors, je vais écrire ce que je ferais si je serais au prise avec une situation similaire à la vôtre : Avoir une discussion avec votre enfant et lui expliquer que vous débuterez une démarche sérieuse pour l'aider car, vous êtes inquiets à son sujet (père et mère) et que vous ne pouvez plus laisser cette situation se détériorer;
Souvenez-vous que les consommateurs sont parfois maîtres dans la manipulation de ceux qui les aiment. Ils connaissent très bien la clé de la porte de notre culpabilité. Ils peuvent l'ouvrir sans problème pour obtenir ce qu'ils désirent. Alors, méfiez-vous! Ne jouez pas le rôle du facilitateur. Ne lui donnez pas d'argent pour payer ou pour qu'il puisse s'acheter son produit. Il doit assumer les conséquences de sa consommation. Aussi, saviez-vous que nous les proches nous souffrons d'une maladie qui se nomme «codépendance». C'est un malaise intérieur qui varie en intensité dépendant des situations que notre enfant vit. Par exemple, si votre fils a des difficultés à l'école, vous pouvez vous sentir déprimée. Si votre fils est malade après avoir consommé, vous vous inquiétez et vous vous attristez sur votre sort. Sans consommer, nous nous sentons affaiblie par leur consommation. Et pour ces raisons, il est bon de fréquenter des groupes d'entraide. Il est nécessaire de s'entourer d'aide car, vous pouvez avoir à vivre des périodes difficiles. Quand vous ferez vos devoirs parentaux, vous apprendrez quelles ressources existent dans votre milieu et vous pourrez vous impliquer plus aisément. Souvenez-vous que vous avez deux autres enfants qui regardent la situation évoluée. Ils analysent vos moindres mouvements et ils se font une idée bien précise de ce que leurs parents leur permettront dans un avenir proche. Et pour toutes ces raisons, il serait préférable d'arrêter d'éviter les confrontations parent-enfant et de foncer adéquatement. Car, si vous attendez que les problèmes se règlent, vous attendrez très longtemps. La toxicomanie est un problème qui ne s'améliore pas par lui-même. Rares sont ceux qui trouvent le courage et la motivation pour contrôler leur maladie. La toxicomanie est une maladie et il faut la considérer comme telle. Nous ferons parvenir votre lettre à M. Ronald Toupin. Il est un intervenant en toxicomanie et en alcoolisme. S'il croît qu'il peut vous outiller, il le fera! Vous avez beaucoup de devoirs et de leçons à faire. Ne soyez pas découragés par cette problématique. Quand je regarde en arrière, j'avoue que j'ai grandi à travers mon impuissance de mère. Aujourd'hui, je suis mieux outillée et j'essaie d'aider les autres, ceux qui vivent une problématique similaire à la mienne. Et c'est grandissant spirituellement! Bonne démarche et sérénité! Une équipe à l'écoute «Quand la drogue n'est plus un jeu» Lee
qui marche à vos côtés
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