Si lire vos chroniques ne m'ont pas rassurée sur les chances de mon fils de s'en tirer, j'en ai puisé un certain réconfort. Je me suis trop souvent appropriée les problèmes de mon gars. Je ne peux vivre à sa place. Je dois donc le laisser vivre son propre enfer, et garder quand même l'espoir. 

Merci.

From: Lee 
To: Mado T
Sent: Thursday, June 20, 2002 9:29 PM
Subject: Des mots dont je connais la portée!

Chère Mado,

Votre réponse laissée à la fin de notre test m'a touchée énormément. Et à cet égard, je me devais de vous contacter pour vous donner la main pendant quelques minutes, pour marcher à vos côtés dans votre problématique. Sachez que j'ai retrouvé dans vos mots, vos inquiétudes et votre souffrance. Je connais ce language. Car je suis une codépendante et cela fait mal de voir son enfant souffrir à consommer dans son monde artificiel.

Je suis Lee et mon conjoint m'a remis votre réponse car, nous vivons, j'en suis convaincue des similitudes à travers la problématique que cache la toxicomanie. Quant à moi, je marche dans ma sixième année d'impuissance vis-à-vis la consommation de ma fille Emmanuelle. J'ai peine à croire qu'à la mi-septembre elle aura 27ans.

Je suis heureuse qu'à travers la lecture de nos chroniques, vous ayiez saisi le vrai message que nous essayons de transmettre. Il m'a fallu bien du temps pour comprendre et pour accepter les choix de mes enfants. Ils sont maîtres de leur vie et nous devons les laisser assumer les conséquences de leurs décisions. Et ce, sans devenir leur facilitateur.

Tout un cheminement pour en arriver à nous sentir en équilibre surtout à les voir se noyer dans leur consommation. Pour survivre mentalement, j'ai marié le détachement d'amour. Une solution qui aide mais qui n'enterre pas les inquiétudes dans nos chaussures de parent.

Un jour peut-être qu'ils saisiront cette bouée que la vie leur donnera et qu'ils choisiront l'abstinence totale. Car, sans elle, les rechutes demeurent nombreuses et sans fin. Mais vous devez savoir tout cela car vos quelques mots ont dessiné ce nuage.

Sur ce, je vous laisse et je vous remercie pour ce gros brin de positif que vous avez laissé sur cette page virtuelle. Si vous ressentez le besoin d'échanger, nous sommes là. Et si votre fardeau devient trop lourd, nous pouvons vous offrir une écoute virtuelle à travers nos échanges remplies de compassion et basées sur un vécu réel et pertinent.

Sur ce, je vous souhaite Sérénité et Paix intérieure,

Une équipe à l'écoute «Quand la drogue n'est plus un jeu»

Lee, mère codépendante