LES CORRESPONDANCES DE LEE
Christine P

From: christine P (Belgique)
To: lee@quandladrogue.com
Sent: Tuesday, September 30, 2003 4:02 PM
Subject: Les yeux du coeur

Bonjour lee, christine içi

je vous ais déja écris concernant mon fils toxicoman a l'héro...
Vous m'aviez gentilement répondu.
En faite je vous écris a nouveau car c'est toujours pareil avec ce fiston de 30 ans et je n'arrete pas de l'aider finançierement, de lui remplir son frigo, de le conduire chez son médecin tous les 15 jours pour sa métadone et de faire toujours et encore toujours tout pour lui, j'en ai mart lee, car ma santé sans ressent car il menace en plus de se suicider, tout le temps il m'en parle!, il me reproche  toujours des erreurs du passé alors qu'elles ne sont pas toutes fondées et ce pour justifier sa dépendance, son peu de caractère, sa fainéantise ect ect,,
Je viens de prendre une décision de le laisser une bonne fois pour toute se débrouiller seul!! mais je dois absolument tenir non seulement pour lui pour pouvoir peut etre le motiver a se débrouiller seul mais aussi pour moi car depuis 10ans, ma situation financière est au plus bas!!je n'en peus plus!!
J'ai peur quelque part d'avoir fait ce choix car il est seul, très seul, sa femme l'ayant quitté pour un autre et ne voit plus ses enfants
Je sais que si je continue a etre codépendante ainsi non seulement cela ne servirait pas a l'en sortir, que du contraire, ça lui permet de prendre sa "merde"! mais je vais moi mème le payer au point de vue santé et financière!! je n'arrete pas de travailler et je ne sais pas payer mes affaires!!
Que pensez vous de cette décision lee? aidez moi a tenir, a me motiver je vous en prie..Parlez moi de votre parcours et ou en ètes vous?
Je vous remerçie beaucoup lee, j'attend impatiement de vos nouvelles


From: qldnp1j 
To: christine P
Sent: Wednesday, October 01, 2003 2:54 AM
Subject: Un fardeau trop lourd de conséquences!

Bonsoir à vous chère Mère,

J'ai bien lu votre détresse à travers le contenu de votre lettre. Surprenant, mais je me souviens très bien de votre situation familiale. Elle a changée puisque maintenant vous n'avez plus à vous en faire pour le bien-être de vos petits-enfants. Je me souviens très bien qu'une partie de votre difficile reposait sur le fait que vous étiez déchirée devant leur difficile. Et si ma mémoire est bonne, votre fils et sa conjointe consommaient et réussissaient à vous manipuler, au niveau financier.

Par contre, maintenant, il n'y a que vous et votre fils qui marchent sur le plancher de vos inquiétudes. Vous deux, qui dansez et qui luttez pour survivre. Lui qui vous manipule et vous, qui répondez fragilement à ses faiblesses. Vous le faites certainement parce que vous vous sentez coupable face à sa maladie et à son manque d'objectifs évident.

Pas facile d'être mère quand son enfant joue la carte du manipulateur et pas facile d'admettre qu'on a joué la carte du facilitateur.

Vous avez mentionné que votre fils est seul, très seul. Souvenez-vous que ce qu'il vit présentement est le fruit de ses choix et qu'il doit payer les conséquences, tout comme nous. Il doit assumer la noirceur de ses dépendances. Ce n'est pas à vous à payer pour ses faiblesses. Mais, certaines mères, se cachent sous le masque de la facilité. Elles pensent que sans elles, leur enfant ne pourra survivre à leurs périodes de difficile. Pensez-y! Nous sommes tous des êtres seuls, n'est-ce pas!

Votre fils menace de se tuer. Allez-vous passer toute votre vie à craindre? Allez-vous passer le plus beau de votre vie de mère, de femme à avoir peur qu'il passe des menaces à la réalité? Si vous ne changez pas votre fusil de bord, préparez-vous à pleurer et à continuer à vous en faire.

Depuis notre dernière échange, il semble que vous n'avez pas travaillé sur votre façon de coper avec sa maladie puisque vous continuez à le nourrir et à assumer les étapes de son difficile.

Comment voulez-vous qu'il reprenne sa vie en main? Si vous continuez à travailler pour votre survie et pour sa survie, alors qu'apprendra-t-il? La facilité a bon goût pour les êtres paresseux et manipulateurs.

Je ne peux que vous donner des pistes de solution. Je ne peux pas assumer vos choix. Vous seule avez le contrôle de votre avenir. Et je ne peux certainement pas vous promettre qu'il ne se tuera pas ou qu'il cessera un jour sa consommation. Vous avez la recette pour reprendre le volant de votre vie mais je crains que vous n'êtes pas prête à respecter vos propres limites maternelles.

Quant à moi, mes filles sont toujours dépendantes de leurs produits. Emmanuelle a eu 28 ans récemment. Elle lutte avec ses dépendances et elle vit dans le déni. Elle vient de m'annoncer qu'elle a trouvé un emploi dans un restaurant. Mais je ne me fais pas d'illusions. Je sais qu'elle est malade et qu'elle finira probablement par perdre son travail. Elle est malade et je n'y peux rien!

Je marche à ses côtés, tout en restant dans mes chaussures. J'ai appris à respecter mes limites et à me faire respecter dans mes émotions, si fragiles. Mes filles savent qu'elles ne peuvent pas me manipuler car je connais cette problématique. Mais pour la connaître, il m'a fallu l'apprivoiser, la lire, l'écouter et apprendre de ceux et celles qui connaissent le langage de ce fléau dévastateur.

Avez-vous pris le temps de lire les pages de notre section «Courrier»? Elles sont habillées de lettres en provenance de parents qui vivent des moments de lourdeur. Ils cherchent des solutions et embrassent trop souvent, la pauvreté de leur déception. Beaucoup trouvent la route de l'équilibre mais, pour ce faire, ils font des efforts déchirants qui demandent parfois, des années de travail.

Il n'y a pas de recettes qui goûtent bons quand on est pollué par la toxicomanie. 

Quant à votre fils qui s'amuse à vous couvrir de reproches vis-à-vis votre passé. C'est à vous, à mettre une barrière et ainsi, réduire son pouvoir de vous détruire intérieurement. C'est à vous, à imposer vos limites. Qui n'a pas de regrets dans sa vie? Qui n'a pas de reproches à se faire, sous son parapluie parental?

Et lui, a-t-il été un bon père? Par ce questionnement, vous avez vos réponses. Alors, pourquoi continuer à lui donner tant de pouvoir. Vous êtes née avant lui. Donc, si je ne me trompe, vous avez plus de vécu, plus de sagesse, plus d'expériences et plus de savoir.

Alors, jouez votre jeu, sans vous inquiéter pour sa survie. Tant que vous le protégerez de sa réalité, vous fermerez l'espoir qu'il marie un jour l'abstinence. Restez dans vos chaussures et laissez-lui le privilège de marcher dans les siennes.

Nous avons tous notre fardeau à porter. Qu'en pensez-vous ?

Et préparez-vous à être Forte et Grande. Car il est difficile de changer des années de comportement de facilitatrice.

Alors, portez vos chaussures et marchez dans la direction de votre choix. Et laissez-le grandir tout en assumant les conséquences de ses décisions.

Je vous souhaite sincèrement de rencontrer mon amie, la sérénité!

Une équipe à l'écoute «Quand la drogue n'est plus un jeu»

Lee qui marche à vos côtés


From: christine P
To: qldnp1j 
Sent: Wednesday, October 01, 2003 3:47 PM
Subject: Re: Un fardeau trop lourd de conséquences!

Merçi de tout coeur lee pour m'avoir répondu si vite et merçi pour tout vos bons conseils, pour votre savoir, votre vécu..

Vous savez lee, j'agis comme codépendante pour 2 raisons, la première est : je pensais pour aider mon fils a ce qu'il ait confort bien malgré sa dépendance et tout ce que ça lui coute comme argent!!, je pensais qu'en agissant ainsi je lui fesais prendre conscience que la vie peut apporté plein de bonnes choses aussi!en pensant aussi et c'est ce qu'il me dit a chaque fois que j'ouvre mon porte feuille que il va arreter sa toxicomanie et j'y crois a chaque fois sauf depuis 3jours, je n'y crois plus, pourquoi?
Parce que le 29 septembre, il a touché de sa mutuel 700 euros, et sur ces 3 jours il en a dépensé 400!!, il n'a meme plus assez pour son nouveau logement location que je lui ai trouvé  en juin en lui avancant les sous pour la caution et le premier loyer, croyant d'après ses dires qu'il me les remboursera!!
Moi je me suis mise a découvert bancaire pour ce faire et n'ai rien su payer de mes affaires, 
Depuis 3 mois je bouche les trous, ses trous!! mais je viens de comprendre depuis ces 3 jours que chaque mois si je ne réagis pas je vais m'enfoncer de plus en plus et tout ça en cachette de mon compagnon avec lequel je ne vis pas mais qui ne supporte plus ce fils, qu'il connait depuis 20 ans!!
Alors je n'ose pas dire tout ce que je fais car ce serait trop a accepter pour lui!! Enfin je suis seul lee et telement pommée et angoissée!!
La deuxieme raison pour laquelle je l'aide c'est parce qu'il me fais peur!!
Il ne m'a jamais touché mais par contre en a arrangé plus d'un, c'est pourquoi dernierement j'ai pris un avocat pour lui éviter la prison mais il a remis ça!!
Il me fait peur car je sais de quoi il est capable et ne m'a jamais rien fait car finalement j'ai depuis 10 ans toujours été là financierement, pour les coups de gueules (injures, reproches ect...)
Il en a alors après mon compagnon, dont il rale car celui çi a de l'argent et ne veut plus l'aider, alors il me dit qu'il a envie de meurtre et plutot que de passer a l'action, préfere lui mème se suicider car il se dit capable du pire!!
Mais je suis décidée a arreter de boucher ses trous, décidée a arreter de le conduire chez son médecin tous les 15 jours pour sa métadone, ce médecin habite a 40 km de chez mon fils et il n'a pas de véhicule!
Je voudrai trouver un médecin près de chez lui pour m'oter ce fardeau car le plus dur c'est les trajets: injures, reproches, menaces vis a vis du compagnon...plus la visite pour ma pomme!!
Si j'arrete de faire tout ça, d'abord il n'en croirait rien mais je veux tenir bon mais alors j'ai peur!!!!!
Lee, je vais aller voir le courrier en question dont vous m'avez parlé.
Merçi de me lire Lee, j'ai tant besoin d'aide j'ai l'impression que je vais devenir folle!!!
Je vous embrasse bienfort Lee,


From: Lee 
To: christine P
Sent: Wednesday, October 01, 2003 10:07 PM
Subject: Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit!

Chère Mère,

Je suis contente de constater que nos échanges calment vos blessures. Par contre, à vous lire, j'ai bien peur que votre difficile n'a pas touché le fond de votre abîme. Et je pense aussi que vous n'êtes pas prête à mettre vos culottes et à marcher dans vos chaussures.

Dans ma vie, je me dis souvent quelle est la pire chose qui puisse m'arriver? Et si je peux vivre avec la réponse alors, je fonce.

Dans votre lettre, il y a tant d'excuses de votre part, de les citer, ne changerait pas grand chose à votre dynamique. 

Il faut brasser votre cage et cessez de le craindre. Ce n'est pas de l'amour que d'avoir peur de son propre fils. Laissez-le s'assumer! Il en a le droit. Conduisez votre bicycle et laissez-le conduire le sien.

Quant à son appartement qu'il ne peut plus payer, cela ne vous regarde pas. Allez-vous attendre que votre fils tourne 50 ans pour le laisser bercer sa propre vie et prendre ses responsabilités.

Et financièrement, vous avez les mêmes difficultés que par le passé. Vous jouez le rôle de facilitateur et ce, depuis trop longtemps. Quand on fait quelque chose d'aussi insensé c'est parce qu'on y trouve son petit bonheur. Quelle est votre raison pour agir ainsi?

Et je vous en pris ne me dites pas la peur, la culpabilité. Nous vivons tous, nous les proches dans ce monde d'incertitudes. Trop souvent, j'ai vu ma fille aînée marcher sa vie en bousculant l'émotivité des autres. Je sais comment ils peuvent être agressifs quand ils n'ont pas leurs produits. Mais ce n'est pas une raison pour nous laisser abuser, bousculer, menacer, et tant plus.

Et regardez votre vie. Dites-moi, êtes-vous heureuse? Certes, que votre liberté aura un prix. Ce sera très difficile au départ de reprendre le volant de votre vie mais, si vous ne le faites pas, vous risquez de vous noyer financièrement et émotivement.

Attendez-vous d'embrasser le plancher de vos dettes avant de lui dire que c'est fini! Et pourquoi le conduisez-vous à 40 km pour qu'il reçoive sa dose de méthadone? C'est sa responsabilité est non, la vôtre. Et en plus, il vous dit des bêtises et vous fait des reproches pendant le parcours. 

Mère, chère Mère, mais réveillez-vous !

Que puis-je vous dire de plus. J'essaie de brasser votre cage car, à quelque part, c'est la seule façon que je possède pour vous sauver d'une noyade financière et émotive. Mais, malheureusement, vous allez devoir trouver vos réponses et déterrer votre force intérieure pour passer au travers cette épreuve.

Vous ne pouvez le traiter comme s'il était un enfant. Il est homme, il a 30 ans, je crois et il a le droit d'assumer sa propre vie. Redonnez-lui, le privilège d'assumer les conséquences de ses gestes.

Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit.

Bon courage, et je pense à vous

Une équipe à l'écoute «Quand la drogue n'est plus un jeu»

Lee qui marche à vos côtés


From: christine P
To: Lee 
Sent: Saturday, October 04, 2003 7:31 PM
Subject: Re: Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit!

Bonjour Lee, christine içi de Belgique
J'ai tardé a vous répondre car beaucoup d'occupations,
Pour répondre a vos questions, en faite je dois vous dire que vous avez raison sur toute la ligne!!
C'est vrai que je n'arrive pas a etre enfin prète a le laisser vivre sa vie et se prendre en main seul, j'ai telement l'impression que si je ne suis pas là, tout est finit pour lui et ce sera la déchéance la plus complète!!!pour lui!!
Je veux prendre de bonnes résolutions croyez moi! mais il suffit que je l'entende au téléphone s'exuser de ses erreurs de toxicomanie et de me demander mon aide pour que je fonde et reprenne espoir!!
Que c'est dur le role de maman quand on le prend a coeur!!
En faite vous me dites que il y a surement une raison incensée a ce que j'agisse de la sorte;
la peur non je ne pense pas a ce point mais il y a une chose que je sais c'est que quand je suis là pour l'aider, je le vois heureux c'est ce qu'il me semble!!c'est telement rare de le voir heureux qu'a la limite j'agis de la sorte pour le rassurer et lui dire que je suis là dans ses pires moments pour l'aider a s'en sortir, et alors là il me semble que je le rend heureux, c'est vrai tout en me disant que tout ça n'est pas normal mais c'est plus fort que moi!!
Si l'on m'avait dit il y a 30ans que le fait d'etre maman vous gonflerait le coeur au point d'en etre si mal, je vous assure que je n'aurais jamais eu d'enfant telement ma peine est grande tous les jours!!
¨Pour répondre a votre autre question, non lee, je ne suis pas heureuse dans ma vie de tous les jours, mon histoire est bien compliquée!!
... son propre père lui ne s'en est jamais occupé ni souçié!!

Encore une chose que je voulais vous dire, j'ai pris rendez vous avec un centre ... qui prendrait mon fils en charge pour le soigner ainsi que moi mème comme maman codépendante, c'est un premier pas je vous tiendrai au courant, je vous remerçie Lee de me lire, je vous embrasse bienfort, cris.
 


From: christine P
To: Lee 
Sent: Sunday, October 05, 2003 3:41 PM
Subject: Re: Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit!

-Bonjour lee,
J'espère que je ne vous ai pas offusqué par le fait que j'avais transferé votre premier mail a mon fils, le seul d'ailleurs!
Je voulais surtout lui faire prendre conscience de certaines choses.

Il sait que je recherche un appuis et de l'aide, j'espère vous lire bientot lee, 

Je vous embrasse et vous remerçie de me lire, 
A bientot lee, je l'espère!, cris 


From: Lee 
To: christine P
Sent: Sunday, October 05, 2003 7:43 PM
Subject: Re: Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit!

Bonjour chère Mère,

Mais non, je n'ai aucun problème à ce que votre fils prenne conscience de votre détresse virtuelle.

Et je pense que votre transparence peut jusqu'à un certain point lui aider à s'ouvrir les yeux et marcher sur la route où il devra assumer les conséquences de ses décisions et de sa consommation.

Donc, si nos échanges peuvent vous aider dans votre désir d'améliorer votre qualité de vie dans votre relation mère-fils alors, n'hésitez pas à lui faire lire et à l'outiller à travers notre regard maternel.

Tantôt, je prendrai le temps de répondre à votre correspondance d'hier.


From: Lee 
To: christine P
Sent: Sunday, October 05, 2003 8:30 PM
Subject: Re: Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit!

Bonjour Chère Mère,

Dans votre correspondance vous écrivez ceci «Que c'est dur le rôle de maman quand on le prend a coeur!!». À cet égard,  je vous dirais que notre rôle de mère n'est pas de leur faciliter leur consommation.

Notre rôle pourrait se résumer en ces quelques étapes :
marcher à leur côté sans accepter d'être manipulée ou contrôlée par eux. 
de ne pas endosser leurs responsabilités. Ils doivent porter leur fardeau. Car comme vous le savez, si nous les libérons de leurs contraintes, ils n'auront pas à vivre les conséquences de leurs actes et ils n'apprendront pas leurs leçons de vie. 
de ne pas intervenir en situations de crises. À titre d'exemple, si ma fille est malade parce qu'elle a consommé et qu'elle ne peut se rendre au travail. Quand elle dépense ses dollars dûrement gagnés dans sa drogue et sa boisson, il ne faut pas que j'emprunte pour couvrir ses dettes de drogue ou pour payer ses comptes. Car il est évident qu'aussi longtemps que je préviendrai les coups, sa situation ne s'améliorera pas. 
de pas trouver d'excuses ou prendre le blâme pour elle. Elle doit subir les conséquences de ses actes. 
je dois cesser de m'en faire pour elle et de m'inquiéter. Je ne peux pas continuer à me tracasser et à me rendre malade pour ses choix de vie. 
Il ne faut pas que je sois personnellement offensée par ses gestes et ses paroles. Je dois être capable de voir que mon enfant est au prise avec une maladie que l'on nomme «dépendance». Il faut apprendre à être compatissante sans avoir honte parce qu'elle a une maladie incurable. Il faut comprendre que toute sa vie ma fille aînée sera une toxicomane et une alcoolique. Et que même si un jour elle marie l'abstinence, elle sera toujours à risque de rechûter et de retourner dans cet enfer.

Puis, vous dites que : «mais il y a une chose que je sais c'est que quand je suis là pour l'aider, je le vois heureux c'est ce qu'il me semble!! c'est tellement rare de le voir heureux qu'à la limite j'agis de la sorte pour le rassurer et lui dire que je suis là dans ses pires moments pour l'aider a s'en sortir, et alors là il me semble que je le rend heureux, c'est vrai tout en me disant que tout ça n'est pas normal mais c'est plus fort que moi!!».

Il est certain que si vous lui donnez l'argent qu'il demande, il sera heureux pour un moment car il pourra continuer à consommer. Donc, pendant un temps, il se cachera de son difficile dans son paradis artificiel. Mais, est-ce vraiment l'aider que de lui fournir l'argent qu'il a besoin pour s'enterrer? Je vous laisse y répondre.

Puis vous dites : «Si l'on m'avait dit il y a 30 ans que le fait d'etre maman vous gonflerait le coeur au point d'en etre si mal, je vous assure que je n'aurais jamais eu d'enfant tellement ma peine est grande tous les jours!!»

Dans un sens, on récolte ce que l'on sème. Si vous désirez reprendre le contrôle de votre vie, reprendre le contrôle de vos émotions, vous allez devoir faire des efforts soutenus.

Ma fille a 28 ans et elle est toxicomane et alcoolique et grâce à mon cheminement, grâce aux Grands qui m'entourent par leur savoir, je sais ce que je dois ou ne dois pas faire. Il faut seulement le vouloir pour changer les choses que l'on peut changer. Et avec discipline et un travail sérieux, peut-être que votre regard sur votre fils et sur votre relation serait moins pollué.

Je comprends que votre fils et vous-même vivez vos vies avec un mal-être évident. Mais souvenez-vous que la plupart des humains possèdent à quelque part, des pages sallies par leur difficile qui se trouvent dans leur livre d'histoires. J'ai moi-même fait une démarche de pardon pour accepter la méchanceté et la jalousie déchirante de ma mère et de son conjoint abuseur. J'ai travaillé sur notre site pendant presque deux ans. Mes chroniques s'intitutaient «Le masque de l'innocence puis Les survivants du passé». Et après ma démarche, je dirais qu'il ne faut pas traîner nos blessures toute notre vie. Il faut apprendre à les panser pour mieux apprendre les leçons qu'elles nous ont laissées pour mieux grandir.

Une équipe à l'écoute «Quand la drogue n'est plus un jeu»

Lee qui marche à vos côtés

 

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