| LES CORRESPONDANCES DE LEE |
I. C.
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From: I.C. (France) To: qldnp1j@quandladrogue.com Sent: Tuesday, May 03, 2005 11:40 AM Subject: QLDNP1J - Lee, demande d'information bonjour Lee; je
viens de découvrir votre chronique; je n'en suis pas à vivre
le même calvaire que vous;
Il
consomme depuis l'age de 15 ans du canabis .. je l'ai trainé de
psychiatres en psychologues en associations luttant contre la drogue...
etc... tout est resté sans résultat;
Mais,
même si je vais me mettre dans le "rouge" à la banque, j'ai
envie de l'aider à combler cet énorme découvert qu'il
a encore contracté...et je me disais qu'en étant sous curatelle
ensuite il ne pourrait peut être plus faire de dépenses sans
en être controlé?
From:
lee
Bonsoir chère Mère, Mon conjoint, le webmestre de ce site vient de me remettre votre lettre. À sa lecture, je retrouve une dynamique qui ressemble à celle de bien des parents en détresse qui m'écrivent et qui crient fortement leur désespoir. Nous avons quelques points en commun du fait que ma fille aînée Emmanuelle âgée de 29 ans marche dans l'enfer de la drogue depuis plus de 8 ans. Elle a tout perdu. Elle est endettée et à un certain point de ma vie, j'étais très inquiète pour sa sécurité et sa survie. C'est long 8 ans, très long. Et vous serez d'accord avec moi pour dire que nous avons payé trop cher pour essuyer notre souffrance parentale. À vous lire, je réalise que vous avez donné votre meilleur à travers l'amour que vous portez à votre fils. De le traîner de psychiatres en psychologues qui travaillent dans le domaine était certainement une démarche saine et remplie d'un désir profond de lui apporter un soutien de qualité. Vous avez tous (vos deux autres enfants, votre conjoint décédé et vous-même) soufferts pour marcher à ses côtés au fil du temps. Sans oublier, toutes ses nuits passées à vous inquiéter, à vous torturer, à vous culpabiliser pour savoir le pourquoi de cette maladie. Quant à la curatelle, je dois vous aviser qu'ici au Canada notre vision vis-à-vis une situation similaire à la vôtre se vit différemment. Ici on n'enferme pas ceux qui souffrent de surconsommation (à moins que leurs comportements mettent la vie des autres en danger), on leur suggère de suivre des thérapies pour marier l'abstinence et pour retrouver le contrôle du volant de leur vie. Quant à nous les proches, on apprend à les aimer avec un détachement d'amour, on apprend à travailler sur notre moi malade et on essaie de s'informer pour mieux s'outiller et faire face à la noirceur de cette problématique. Par contre, ici aussi, l'hértitage aurait servi à enrichir les pushers (vendeurs) et à s'enterrer plus profondément dans ce monde artificiel. Nos misères se ressemblent mais notre vision est quelque peu différente. Malgré ce fait, je vais vous offrir un cadeau en incluant deux fichiers pour mieux vous outiller. Les informations qui s'y trouvent sauront vous aider à mieux comprendre mon langage. Les gens qui ont composé ces textes sont ceux qui aident les proches à reprendre le contrôle de leur vie. Un travail de longue haleine qui demande beaucoup de contacts humains, d'écoute, de partages, de lecture, d'ouverture du soi malade et tant plus. La souffrance que nous vivons est la même, elle déshabille et nous dévore au plus profond de notre intérieur. Et sans oublier, cette déception qui nous enterre au quotidien. Quand nos enfants brillent c'est facile de vanter leur existence, leur présence mais quand ils polluent leur vie et la vie de leur entourage, alors c'est difficile de s'ouvrir et d'être transparent pour calmer notre trop. Si souvent j'entends des parents crier leur fierté d'être devant les succès de leurs précieux. Et nous, nous gardons le silence car notre réalité est trop forte, trop déchirante et trop lourde à partager avec les autres. Je sais! Maintenant, l'essentiel de votre correspondance tourne autour du fait que vous aimeriez que je vous aide dans votre choix face à ses dettes. Et si je développe un peu la dynamique que vous m'avez présentée je vois : ... qu'il a hérité de 23 000 euros (37 000$ cdn) en octobre dernier suite au décès de son père et que non seulement il a tout dépensé mais il est endetté terriblement. Malgré ce fait, il continue à faire des chèques sans provision et à vivre au dessus de ses moyens. Et à cet égard, vous envisagé de solutionner cette situation en le mettant sous la curatelle mais avant, vous songez à payer ses dettes. Et de ce fait, vous avez peur que tous vos efforts de remboursement soient versés pour rien. En plus, vous avez peur de semer des attentes financières envers vos deux autres enfants car ils pourraient un jour aussi vous réclamez d'en bénéficier dans l'avenir pour peut-être régler le fruit de leurs erreurs. En plus, vous n'avez pas l'argent nécessaire et vous risquez de vous endetter pour lui venir en aider. Donc, si le portrait que je viens de dessiner vous ressemble alors permettez-moi d'être transparente dans la suite de mon ouverture. Souvenez-vous que je ne suis pas une spécialiste dans le domaine. Je réponds depuis début 1999 aux lettres de gens en détresse. Je viens d'une famille dysfonctionnelle (mère, frères, soeurs souffrent de problèmes reliés à la drogue et/ou alcool et/ou pilules, etc.) Mon vécu m'aide à mieux cibler les problématiques reliées à ces dépendances. Et à travers mon implication virtuelle, j'aime à penser que je trouverai les mots pour permettre à l'aidé de reprendre le contrôle de sa vie et de trouver une place confortable dans son rôle. Depuis quelques années je me nourris des messages laissés par les Grands, par ceux et celles qui connaissent cette problématique et qui partagent bénévolement leur connaissance souvent acquise sous l'aile de l'impuissance. Dans ces groupes nous apprenons : à
ne pas accepter d'être manipulé ou contrôlé par
une autre personne.
Dans un document qui m'aide, je vous présente ces quelques lignes pour mieux vous outiller : «Voici un exemple typique de ce comportement : un dépendant émet un chèque sans avoir de provisions suffisantes à la banque. Embarrassée et rongée d'inquiétudes quant aux conséquences, sa famille se charge de trouver l'argent nécessaire et couvre le chèque. La famille se trouve alors momentanément soulagée de son inquiétude et lui aussi, par la même occasion. Cependant, un shème néfaste pour le rétablissement du dépendant vient d'être créé; il sait maintenant qu'il peut poser des gestes irresponsables, parce que sa famille en assumera les conséquences à sa place. Il émettra de nouveaux chèques sans provision.» Il ne faut pas jouer le rôle de facilitateur. Et entre vous et moi, je crois que selon vos mots «Mes yeux de mère m'ont aveuglé car adolescent lorsqu'il volait sa soeur, mon mari ou son petit frère, instinctivement je disais toujours que c'était trop facile de l'accuser lui dès que quelque chose disparaissait.» vous avez joué ce rôle pour le protéger des conséquences de ces actes. huit années se sont écoulées, maintenant âgé de 23 ans, j'aime à penser qu'il est temps qu'il porte ses propres chaussures. Donc, je ne peux pas vous conseiller mais mon but est de vous donner des pistes de solutions. Et j'avoue que votre fin de lettre, me permets de croire que vous connaissez votre solution car vous dites «Alors j'attends les paroles... qui vont m'aider à ne pas agir...» Certes que vous avez trop souvent par vos agissements tenté de l'aider à survivre les séquelles de sa maladie. Malheureusement, je pense qu'à protéger on perpétue un comportement irresponsable. Et souvenez-vous que celui ou celle qui souffre de surconsommation est trop souvent passé maître dans son rôle de manipulateur. Aussi, il arrive que parfois ils font des tentatives de suicide et qu'ils réussisent à enterrer leur trop à travers la mort. Mais peu importe la suite dans les pages du livre de sa maladie, sachez que vous n'êtes pas responsable. Votre fils tout comme ma fille sont majeurs et ils ont le droit de vivre leur vie selon leur système de valeurs, leurs forces, leurs faiblesses et leurs choix. Nous les proches, nous sommes impuissants devant ce fléau qui continue à détruire des vies à travers le monde entier. En espérant que ma transparence saura vous aider dans l'urgence de vos décisions. Une équipe à l'écoute «Quand la drogue n'est plus un jeu» Lee qui marche à vos côtés
From: I.C.
merci beaucoup lee pour cette réponse si précise, je crois qu'inconsciemment j'avais très envie que l'on me dise de "lacher".. je me dois aujourd'hui, d'apprendre
à faire le deuil de mon enfant.. et d'accepter le pauvre adulte
qu'il est devenu.
Il est très adroit
et très intelligent et vous avez raison , ils sont passés
maitres dans le jeu de la manipulation. Il ne nous appartient pas de juger
de leur choix c'est certain , mais quand je vois les études qu'il
aurait pu faire ;la carriere musicale qu'il aurait pu embrasser je suis
très triste.
Comme beaucoup je n'ai pas cette chance, mais j'en parle tout le temps... et je sais bien que j'enquiquine mon entourage...je dois être differente des autres mères dans la peine....je n'ai pas honte de parler de ce qui me rend malade....parfois j'ai un sursaut de conscience et je me dis ; allez ce soir j'en parle pas... on dine chez des amis..je vais pas encore "plomber" l'ambiance avec mes problèmes...et là on me dit : alors !! comment ça va??? et je replonge à deverser mes rancoeurs...! quelque part je pense que je suis dépendante moi aussi. c'est un enfant dont on m'avait annoncé la mort programmée.. dès sa naissance et ce dans ses 5 premières années .. suite à une malformation renale...et vous voyez après toutes ces années de surveillance auprès d'un grand professeur parisien... c'est comme si lui voulait aider la nature.. a faire le travail qu'elle n'a pas fini... Voilà lee; je continue de vous lire vous et tous les autres... et je regrette vraiment de ne pas vous avoir découvert plus tot; je n'avais jusque là trouvé que des sites "banalisant" la consommation de cannabis...moi je vois là un poison que j'espère ne jamais voir "légalisé". je me demande d'ailleurs s'il ne consomme que ça.... Je retiens une phrase que j'ai trouvé essentielle dans votre discours; La co-dépendance,
c'est vouloir donner quelque chose que l'on a pas à quelqu'un qui
n'en veut pas....
I
From:
lee
Rebonjour chère Mère, Mais quel beau témoignage emprunt d'une vérité qui pollue tant de familles. Je suis heureuse de constater que vous avez commencé à vous promener à travers les pages de notre site. Nous avons sur celles-ci le travail de bien des gens de qualité qui connaissent très bien cette problématique. Et à travers notre bénévolat, nous trouvons une façon bien simple de donner tout en recevant, si généreusement. Je vous avoue que de voir les proches se relever et réapprendre à marcher dans leur co-dépendance, cela nous fait chaud au coeur. Vous savez il ne faut pas regretter nos gestes passés. Dans votre cas, vous en avez assumé les conséquences et ce, sans tourner la faute sur les autres. C'est Grand de votre part. Quant au site, il est bien de ne pas l'avoir trouvé auparavant. Vous aviez vos leçons à apprendre et ça c'est l'école de la vie. On ne vient pas au monde parent, on le devient. Et étant mère de deux filles qui sont piégées, j'ai marché votre route et je peux très bien vous comprendre et respecter votre dévotion de mère et votre désir de l'aider en calmant ses feux. Mais ce n'est pas la solution! Concernant sa consommation de pot, il est évident qu'il est accro à cette drogue mais aussi, à d'autres qui sont surnommées des drogues dures. Elles coûtent très chères sur le marché et c'est probablement, le pourquoi de son endettement. Votre fils est maître dans l'art du mensonge, de la manipulation et c'est tout à fait dans les normes. Il est malade et il fera ce qu'il doit faire pour continuer à surconsommer. Comme vous l'avez probablement lu, ma fille aînée (bientôt 30 ans) est cocaïnomane, alcoolique et tant plus. Et ma fille Marie-Paule (26 ans) est accro au pot et elle est alcoolique. Deux sur deux. J'ai bien peur que mes résultats de mère ne sont pas très valorisants. C'est pour cette raison, qu'il ne faut pas prendre une trop grande part de responsabilité. Sinon, on risque de pleurer continuellement, de s'effondrer intérieurement et peut-être, de se suicider pour calmer notre douleur si déchirante. Car dans notre cas, huit années de souffrance, ça pollue plusieurs pages de notre livre d'histoires, n'est-ce pas! À savoir si vous avez bien fait de lui remettre son héritage en octobre dernier. Je crois personnellement qu'à travers ce geste vous avez constaté réellement l'ampleur de sa maladie. Je crois que vous lui avez donné les outils pour lui permettre soit ; de s'en sortir (en suivant une thérapie sérieuse et de s'entourer de spécialistes de qualité) ou de continuer à s'enterrer. Votre fils a choisi la porte facile, celle qui mène à la consommation extrême. Maintenant, sans vous pour essuyer les dégâts de sa consommation, il devra faire face à la vraie musique. Celle qui ne fait pas danser. Vous savez dans ma dynamique de mère, je réalise que mes filles même si dans l'avenir elles cessent leur consommation, elles seront toujours à risque de rechuter et de retomber dans cet enfer. Toute leur vie, elles seront au prise avec cette problématique. C'est pour cette raison, que nous devons lâcher prise car nous risquons d'être malheureuses, inquiètes, attristées et ce, pour le restant de notre vie. Quant à vous, pourquoi ne pas tourner votre regard vers vos autres enfants. Dieu vous a donné le privilège de vous consoler par leur présence et par leur développement. Utilisez votre bagage et vos leçons, si difficilement acquises pour essayer de les diriger dans le bon chemin. Mais n'oubliez pas que vos enfants sont maîtres de leur vie. Faites de votre mieux pour les aimer, leur apporter soutien et écoute, et le reste prendra sa place. Soyez l'Archer et priez pour que vos flèches aillent loin, plus loin, dans la bonne direction! J'oubliais, il est important de vider votre trop et je suis convaincue que vos ami(e)s le comprennent. Puisqu'ils vous ouvrent la porte de leur écoute en vous demandant des nouvelles de votre fils. N'arrêtez pas de vider votre fardeau car si vous le gardez dans votre moi malade, les conséquences risquent d'être lourdes sur votre avenir et sur votre devenir. Un jour, peut-être que vous pourrez, par votre expérience, aider d'autres à mieux vivre les séquelles de cette problématique. Tout arrive dans la vie pour une raison! Souvenez-vous que Khalil Gibran, le poète reconnu avait écrit : «Et une femme qui tenait un bébé contre son sein ditQuant à cette phrase que vous avez trouvée dans ma section, elle est magique. «La co-dépendance, c'est vouloir donner quelque chose que l'on a pas à quelqu'un qui n'en veut pas....». Elle provient du livre intitulé «Espoir pour les mal-aimés de l'auteure Yolande Vigeant. Et concernant ce sujet de la co-dépendance, il faut reconnaître que nous les proches nous souffrons en silence et sans avoir de problèmes de consommation. C'est un mal qui déchire, qui enterre et qui dévore notre positif. Alors, il faut se battre pour garder notre tête hors de l'eau. Alors levons les brras et battons-nous, chère Mère! N'oubliez pas que je suis là pour vous et pour marcher à vos côtés Lee
From: I.C.
j'ai lu et relu le
dossier pour les familles et amis que vous m'avez adressé;
Mais une question cependant;
un jour je l'ai emmené faire une analyse d'urine par surprise; en lui disant que c'était pour ses reins.. cette analyse s'est révélée complètement négative. Maintenant, je sais qu'il a pu me mentir...il s'est passé 24 h entre le moment de l'analyse et le moment ou je l'ai prévenu. Je ne sais pas quelle attitude avoir en face de lui. Je dois remonter dans la région de notre origine la semaine prochaine car j'ai repris un rendez vous avec son psychiatre pour faire une séance familiale ; lui; sa soeur et moi. Mais avec tout ce que je viens de lire... je m' apperçois que je devrais arreter de tenter quoique ce soit....je me dis que je vais encore entrainer un courroux de sa part, d'ailleurs je vais traverser la France pour ce rendez vous... et 5 minutes avant il reste capable comme il le fait souvent de disparaitre pour plusieurs jours... et que je ne sache ou le prendre.... Ma question la voici... quand
vous êtes face à vos filles...comment êtes vous? leur
parlez vous des banalités de la vie? ou leur parlez vous d'elles?
de leur bien être ou de leur mal être? ou en êtes vous
au bout de toutes ces années dans vos rapports avec elles?
La semaine dernière , il etait desesperé car j'ai refusé de lui confier son petit frère pour la nuit...Je n'ai pas osé lui dire que c'était à cause de sa consommation de drogue , car il me jure dans ces cas là qu'il gère très bien.. et qu'il est capable de se montrer responsable quand il le faut.... Mais je sais que ce n'est pas vrai. Par exemple aujourd'hui il s'est fait retirer son permis de conduire il n'a pas non plus payée l'assurance de sa voiture... mais il conduit quand même... Est ce qu'il faut que je ne le vois plus du tout? pour arriver à en faire le deuil? J'avoue que je vieillis a vue d'oeil en ce moment; pour fuir ses problèmes; mon mari a demandé sa mutation l'an passé.... nous avons traversé la France, nous sommes installés dans une très belle région montagneuse, mais je n'ai plus d'amis; je n'ai plus de travail; l'argent commence à manquer, et je vois que je suis toujours aussi "tourmentée" que quand il était à mes côtés. Combien de temps me faudra t' il pour ne plus avoir mal? est ce que parfois il y a des jeunes comme lui qui s'en sortent? Et quand ils attérrissent en prison , comme la juge me l'a laissé entendre... est ce qu'ils ne finissent pas plutôt par s'enfoncer encore un peu plus.... Qu'est ce qui les a conduit à cette dépendance? le mien il me dit que ce sont les grands du village qui l'ont fait fumer quand il avait 11 ans...comment est ce que je n'ai rien vu? je n'ai jamais rien vu... même encore ce jour je ne vois rien dans son regard qui me laisse penser qu'il se drogue. Il est maigre; il est laid, il est percé de tous les côtés ; un jour il a de longues dreds locks; un autre il se rase comme un skined....il s'habille de loques, il est sale très souvent; vit dans un taudis; mais je ne vois rien dans son regard qui me dit qu'il se drogue..POurquoi Lee est ce que je ne le vois pas?? je suis fatiguée ce
soir je vous embrasse et vous remercie de tout
From: lee To: I.C. Sent: Thursday, May 05, 2005 10:23 AM Subject: Re: Réf. : Re: Réf. : Nous changer nous-mêmes! Bonjour chère Mère, Pour débuter je vous dirais qu'on a tous à apprendre dans la vie. Quand on est confronté à la toxicomanie, à l'alcoolisme et à toutes les autres dépendances, on bascule, tout simplement. Il n'y a pas de livre de recettes pour survivre émotivement à toute cette manipulation mêlée à notre amour sincère et profond pour ce proche qui continue de surconsommer et de s'enterrer amèrement. Dans votre paragraphe qui se lit «un jour je l'ai emmené faire une analyse d'urine par surprise; en lui disant que c'était pour ses reins.. cette analyse s'est révélée complètement négative. Maintenant, je sais qu'il a pu me mentir...il s'est passé 24 h entre le moment de l'analyse et le moment ou je l'ai prévenu.» Concernant l'analyse d'urine prise par surprise, je ne peux pas répondre adéquatement à ce sujet. Il y aurait tant de peut-être, que je ne voudrais pas vous entraîner inutilement vers un chemin sans issue. Il est possible que sa consommation n'était pas en phase active. Je demandrai à mon conjoint de faire une recherche sur cet aspect. Je réalise à la lecture de vos commentaires que vous êtes bousculée dans le choix de vos démarches futures. Huit ans plus tard et toujours vous hésitez à vous retirer et à le laisser vivre sa vie pour peut-être un jour, toucher le fond de son abîme. Il y a des parents, des proches qui aiment d'une façon non équilibrée. Je pense qu'à quelque part, il est nécessaire de vous brasser car vous risquez de vous perdre et de continuer à polluer vos autres enfants et votre conjoint dans cette démarche désespérée de soutien. Est-ce que la culpabilité vous envahie? Est-ce la raison pour laquelle vous n'arriverz pas à mesurer l'ampleur de vos tentatives, vos besoins, vos limites, etc. Les lectures que je vous ai fait parvenir sont habillées d'une grande sagesse. J'ai appris beaucoup de ces groupes car ils ont une perspective saine et réelle de notre problématique. Vous pouvez continuer à lutter, à crier, à pleurer, à vous apitoyer sur vous-mêmes mais tant qu'il ne démontrera pas un désir profond et sérieux de s'en sortir et de mettre les efforts nécessaires, vous embrasserez le plancher de l'impuissance. Vous me dites que vous n'avez jamais vu votre fils en état de drogue. J'ai bien l'impression que vous l'avez vu mais que vous ne connaissiez pas les caractéristiques reliées à cette consommation. Il y a des traits physiques et beaucoup plus, qui nous permettent de mieux cibler la personne qui consomme et qui surcomme. C'est pourquoi, il est sain de lire les informations dans notre section sur les drogues. C'est une façon de vous outiller convenablement. Et si votre fils possède le coffre d'outils du bon consommateur, je crois que c'est une preuve alarmante. En plus, de ses dépenses explosives et de son passé troublé. Il y a tant de pistes, d'empreintes laissées par sa surconsommation. -------------------------------------------------------------------------------- Ma question la voici... quand vous êtes face à vos filles...comment êtes vous? leur parlez vous des banalités de la vie? ou leur parlez vous d'elles? de leur bien être ou de leur mal être? ou en êtes vous au bout de toutes ces années dans vos rapports avec elles? -------------------------------------------------------------------------------- Je
vous avoue que vos questions sont très pertinentes.
«La semaine dernière , il etait desesperé car j'ai refusé de lui confier son petit frère pour la nuit...Je n'ai pas osé lui dire que c'était à cause de sa consommation de drogue , car il me jure dans ces cas là qu'il gère très bien.. et qu'il est capable de se montrer responsable quand il le faut.... Mais je sais que ce n'est pas vrai.» Ouf! Vous avez totalement raison de ne pas lui laisser une telle responsabilité. S'il vous plaît, ne doutez pas des risques. Votre fils est malade, très malade. Qu'il jure, qu'il pleure, qu'il crie, qu'il fasse toutes les pirouettes qu'il voudra, à quelque part, il devra un jour accepter qu'il n'a pas la capacité mentale de s'occuper de son petit frère. La confiance ça se gagne, ça se mérite. Et ce n'est pas en agissant comme il le fait depuis si longtemps qu'il gagnera quoi que ce soit. Je crois que vous êtes trop près de votre fils. Vous risquez de vous perdre dans le feu de vos décisions. Prenez le temps de discuter avec votre conjoint, avec des professionnels qui connaissent cette problématique, avec des gens qui ne sont pas mêlés dans leurs émotions avant de vous embarquer dans son bateau! Je pense qu'il serait raisonnable de rencontrer des spécialistes pour aider vos deux autres enfants, votre conjoint et vous-mêmes. Les proches sont malades et ils ont besoin de soutien. Votre famille est polluée par la problématique de votre fils. Il est important que vous retrouvriez l'harmonie au sein de votre noyau familial. Ce que vous vivez c'est une maladie qui se nomme la co-dépendance. Prenez le temps d'en comprendre le sens. Vous devez prendre le temps de vous soigner en vous occupant de vous, de votre moi malade. Donnez-vous des douceurs, des moments de repos. Vous l'avez bien mérité. Ne vivez pas votre vie en fonction de votre fils. Tournez votre regard vers votre conjoint, vos deux autres enfants, vos ami(e)s et tant plus. Et qu'il ait perdu ces licences est certainement une bénédiction. S'il continu de conduire son auto, il devra en subir les conséquences. À quelque part, vous ne pouvez pas continuer à assumer les conséquences de vos gestes et les siens. Laissez-le s'assumer et prendre le contrôle du volant de sa vie. Avez-vous signé un contrat parental jusqu'à la mort? Devez-vous continuer à vous enterrer pour trouver la paix intérieure? Nos enfants (mes filles et votre fils) sont malades, très malades. S'ils avaient la force de lutter, ils aimeraient se battre. Mais présentement, ils n'ont pas cette force de faire les efforts de marier l'abstinence. Nos enfants nous aiment mais ils ne s'aiment pas. Que pouvons-nous faire? Nous perdre, nous enterrer, nous morfondre et continuer à pleurer nos déceptions. Il faut se battre pour reprendre le contrôle de notre vie. Il faut s'énergiser positivement pour reprendre des forces et tourner notre regard vers l'avenir de ceux et celles qui ont besoin de vous, qui ont besoin de moi. Luttez, chère Mère, car à quelque part, je sens que vous perdez trop de plumes dans votre désir de le changer. Souvenez-vous de la prière de la Sérénité qui se lit « MON DIEU DONNE-MOI LA SÉRÉNITÉ D'ACCEPTER LES CHOSES QUE JE NE PUIS CHANGER, LE COURAGE DE CHANGER CELLES QUE JE PEUX ET LA SAGESSE D'EN CONNAÎTRE LA DIFFÉRENCE» Une équipe à l'écoute «Quand la drogue n'est plus un jeu» Lee qui marche à vos côtés et qui comprend votre impuissance!
From:
I.C.
chère Lee; Je
viens de rentrer de congés et je lis votre mail;
Je
ne suis pas encore prete à " oublier";..mais je commence à
lacher.
D'autre
part.. je fais beaucoup d'internet et j'ai même fait un site sur
...
I
From:
lee
Bonjour chère Mère, J'espère que vous avez passé un heureux congé, surtout qu'il a été réparateur. Quant à ma réponse à votre détresse, il me fait plaisir de brasser votre cage. Je sais que ce terme peut être un peu dérangeant mais c'est un fait, il faut foncer dans nos faiblesses et respecter nos limites pour réussir à reprendre le contrôle du soi malade. À lire le contenu de vos paroles et des gestes à venir, je comprends votre fragilité dans vos chaussures de mère. C'est tout un dilemme de devoir faire une telle action. De toute évidence, votre fils marche dans un sentier cahoteux qui risque de le mener vers l'instabilité financière pour le reste de sa vie, vers la ruine mentale et physique, vers le suicide et peut-être, vers la mort. Mais je crois parfois que quelqu'un qui consomme et/ou qui vit si dûrement depuis si longtemps est intérieurement mort. Il vit en souffrance et ne voit pas la fin de son mal être. Il est certain que s'il assisterait à la séance, il fuirait pour que vous ne puissiez bousculer ses choix de vie. Et je crois comme vous le savez qu'il aura de la difficulté à comprendre, à accepter et à verbaliser qu'à quelque part, il a perdu le contrôle du volant de sa vie. Il vit dans le déni et il ne veut pas faire face à la musique. Et de se faire soigner, n'est pas dans ses cartes d'avenir, croyez-moi. Il n'est pas heureux dans ses chaussures mais il ne veut pas les changer pour autant. Et sans le sous, il est à risque de tomber bientôt, très bientôt. Ici nous avons aussi des lois qui obligent les parents à une obligation alimentaire mais avant de se faire, je crois que l'enfant ou le proche aurait à faire certains efforts pour démontrer qu'il est réellement à bout de ressources et à bout de souffle. Et vous avez raison concernant le fait que si vous devez payer un certain montant qu'il est préférable que l'argent soit géré par une personne qui possède toutes ses facultés. Et oui, je suis contente que vous tourniez votre regard vers vos autres enfants. Ils vous aideront à mieux gérer vos incertitudes et à vider votre sac de culpabilité. Comme vous le savez, on est jamais à l'abri des dépressions, des coups de cafard qui polluent notre estime et notre fierté d'être mère. Et pour ces raisons, soyez prudente car présentement vous êtes fragile car votre fardeau est lourd à porter. Pesez vos choix et vos décisions. Entourez-vous de gens qui possèdent l'art d'écouter et de vous aimer, dans cette période trouble. Et si je peux vous apporter «écoute et soutien», souvenez-vous que je suis là pour vous. Merci pour le lien envoyé et mes félicitations pour votre travail! Une équipe à l'écoute «Quand la drogue n'est plus un jeu» Lee
qui marche à vos côtés
From: I.C.
Chere Lee, Et bien voilà, je
suis de retour de ma mission...et j'ai bien entendu fait choux blanc..
J'ai d'abord pensé
qu'il ne viendrait pas au rendez vous chez le Psy; Mais il y est arrivé
à l'heure exacte; superbe, très beau, propre comme un sou
neuf, avec des cheveux qui avaient en 15 jours pris un cm et qui lui faisaient
une jolie petite brosse bien nette; une petite barbe de 3 jours lui laissant
un charme indéniable...
bref...je dois reconnaitre que j'étais qd même contente de le voir comme ça; même si je n'ai pas été dupe longtemps. Nous ne sommes rentrés que tous les deux dans le cabinet du Psy , sa soeur a préféré partir. Dès le début
j'ai exposé à l'aide du psy qui me corrigeait lorsque je
me trompais... les points que je souhaitais développer pour la protection
des créances de mon fils par le biais d'une "curatelle"...
Bref, il sait tout ce qu'il a a faire, s'est débrouillé tout seul, a entamé tout seul les procédures de protections afin de passer en commission de surendettement etc...a vu l'assistante sociale et préfère passer en jugement s'il le fallait.... Bref; il nous a dit que son seul soucis, c'était que ses grands parents.. chez lesquels ses créanciers s'adressaient à ce jour... ne soient pas "inquiétés" par ses erreurs...car il aime bcp ses grands parents...( mouai) Enfin je vous passe tous les details de la séances, ce n'est pas forcément palpitant..mais j'étais ecoeurée... A la question du Psy: pourquoi
disparaissez vous d'une minute à l'autre ainsi..alors que rien ne
le laisse présager.
-J'étais sidérée...
je pensais que le médecin voyait clair dans son jeu..
Mais, je m'interroge sur
l'impression qu'il a laissée au Psy....et en sortant il m'a embrassée
comme du bon pain, "je t'aime maman";
Bref.. le soir même..on
a reçu un coup de telephone.. une station essence.. ou en mars dernier
il a negocié le plein de sa voiture contre les papiers de sa grand
mère....en jurant qu'il allait revenir tout de suite..
Bref...je me suis offert
le luxe de monter le voir pour le lui dire. Et là il a baissé
le nez...sans répondre.. car cette blague là.. elle datait
du mois de mars et il ne pensait pas qu'elle allait remonter justement
ce jour précis!
Bref; est ce que ça
va être fini un jour j'en sais rien..
J'en sais rien non plus..
car je trouve qu'il a une mentalité déplorable..et ça..
I
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lee
Bonjour chère Mère, À vous lire je me rends compte que votre cheminement est coloré et rempli d'hésitation. Si j'ai bien compris l'essentiel de votre rencontre chez le psy se résume au fait que votre projet de curatelle n'a pas passé puisque votre fils a réussi à démontrer qu'il avait la capacité d'assumer ses responsabilités face à ses choix de vie. Comme vous me dites, la conclusion de votre fils se termine sur un goût un peu amer puisqu'il dit qu'il allait se montrer contrariant envers vous. Si vous le permettez, je pense qu'il a toujours agi ainsi; cette façon de faire n'est pas nouvelle. Il n'a jamais accepté d'être conseillé, entouré ou dirigé par ses parents. Il n'a jamais accepté l'autorité! Je pense que ce qu'il fait retenir de cette démarche de votre part est «Honnêtement, çe ne me dérange pas de renoncer... c'est toujours ça que je n'aurais pas à faire...et au moins je me serais prouvée que je pouvais aller jusqu'au bout de mes idées.» Et je vous félicite d'avoir fait tout ce chemin pour vous rendre à cette rencontre et ainsi, tenter de verbaliser votre projet de curatelle. À travers cette démarche vous avez été dans la capacité de voir votre fils en action en le voyant manipuler quelqu'un d'autre que vous. Cela vous a permis de prendre une distance pour réaliser comment il vous a manipulé pendant toutes ces années, n'est-ce pas! Et à cet égard, certes que votre fils est passé maître dans l'art de la manipulation. À savoir si le psy est tombé dans le panneau? Possiblement! Une personne qui sait s'exprimer et qui prouve son savoir-faire en énonçant ses connaissances sur un sujet peut débalancer son adversaire aisément. Quelqu'un qui connaît la juridique peut faire tomber de son côté bien des lois, des litiges ou des responsabilités. Et comment le psy peut-il comprendre votre dynamique? Il n'a jamais marché dans vos chaussures et ne peut vraiment réaliser l'ampleur de votre problématique. Vous me dites «Mais, je m'interroge sur l'impression qu'il a laissée au Psy». Pourquoi ne prenez-vous pas quelques minutes pour faire un suivi avec ce professionnel et lui demander sa conclusion sur ce sujet. Il est certain que votre fils qui est intelligent saura toujours nager dans l'eau trouble. Il le fait depuis longtemps et il connaît comment vaincre la force des vagues. Personnellement, je conserverais toutes les coordonnées de ce professionnel et s'il refuse la curatelle, j'exigerais une preuve par écrit, comme preuve du sérieux de votre démarche. Et je conserverais cette pièce justificative au cas où les choses iraient trop loin. Vous pourrez prouver que vous avez pris votre rôle sérieusement mais que le système n'a pas sû prendre action pour vous soulager de vos craintes. Quant à vous, maintenant que vous avez prouvé que vous étiez capable de l'affronter et de jouer votre rôle de mère, allez-vous reprendre le contrôle de votre vie? Allez-vous le laisser toucher le fond de son abîme ou allez-vous continuer à vous noyer à ses côtés? Il y a des moments pour chaque chose. Je pense que vous avez été au bout de votre route et que vous êtes en processus de rétablissement. Vous vous deviez de tenter de prouver votre point en démontrant que votre fils n'a pas la capacité d'assumer ses responsabilités dans ses chaussures. Maintenant, que cette page est tournée, allez-vous nourrir votre moi intérieur de petits bonheurs? Allez-vous commencer à changer votre attitude envers sa problématique? Quant à la dette du mois de mars dernier qu'il laisse à sa grand-mère, sachez que vous avez fait preuve de grandeur en le confrontant personnellement. Super! Malheureusement, il aura à vivre un jour ou l'autre avec le feu de sa conscience. Il peut essayer de se cacher sous son masque d'intellectuel pacifiste manipulateur mais à quelque part, je crois que dans la vie il y a la Loi du retour. Et ça, j'y crois fermement. Un jour ou l'autre, il devra payer pour ce qu'il a fait à ses proches et son entourage. Je ne crois pas que la maladie peut justifier de si grandes marques d'injustice et de manipulation envers ceux qui l'aiment sincèrement. Mais en attendant, laissez-le jouer sa vie avec les cartes qui lui restent. Vous ne pouvez pas assumer constamment la pauvreté de ses choix de vie. Motivez-vous quotidiennement pour avancer dans une autre direction. Arrêtez, je vous prie, de vous battre contre l'impuissance. En espérant que mes mots sauront vous aider à panser vos blessures, Une équipe à l'écoute «Quand la drogue n'est plus un jeu» Lee qui marche à vos côtés
From: I.C. To: lee Sent: Sunday, May 15, 2005 5:49 PM Subject: Réf. : Re: Réf. : Re: Réf. : Re: Réf. : Re: Réf. : Nous changer nous-mêmes! Chère Lee J'ai lu et apprécié chacune des réponses que vous m'avez adressée depuis que j'ai commencé à correspondre avec vous. Votre dernière réponse m'a encore plus encouragé que les précédentes. Je vous remercie beaucoup de ce que vous faites. Je sais que vous souffrez tout autant que toutes les personnes que vous aidez et c'est d'autant plus admirable de votre part. J'espère à mon tour très bientot être capable d'apporter mon aide à quelqu'un comme vous le faites si patiemment avec nous. Encore merci et à très bientot. I |
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